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02/04/2014

Toute cette bêtise m'est très-agréable, parce qu'elle me fait connaître tout le prix d'un cœur comme le vôtre

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« A Élie BERTRAND.
A Tournay, par Genève, [vers le 28 février 1759].
J'allais écrire à mon cher philosophe, dont la courageuse amitié m'est si précieuse ; j'allais le prier de m'envoyer par le coche quelque chose de sa façon, sur l'histoire naturelle, pour l'Académie de Lyon 1, qui vient enfin d'être renouvelée, et qui a pris une meilleure forme et plus digne de lui. Je le supplie avec instance de ne pas tarder un moment ; je n'en ai qu'un pour lui répondre. Voici un Mémoire dont j'envoie quatre copies à Berne ; je vous prie de donner la cinquième à M. de Freudenrik, dont la bonté et la justice ne seront pas subjuguées par la faction de Grasset et de Darnay, qui remuent ciel et terre.
J'écris à M. de Vermont 2. Toute cette bêtise m'est très-agréable, parce qu'elle me fait connaître tout le prix d'un cœur comme le vôtre.
Je suis bien fâché de ne savoir les noms que de deux curateurs.
Mettez-moi bien avant dans le cœur du vertueux M. de Freydenrik, car il est dans le mien à côté d'Aristide.
Je savais bien que Haller protégeait le Grasset ; j'en ai rougi pour lui, et je lui ai écrit de quoi le faire rougir 3.
Allamand m'écrit que tous les pasteurs de Vevay désavouent le libelle daté de Vevay. Nouvelle raison pour la suppression.
V. »

1 Jusqu'en 1758, deux académies existaient à Lyon, celle des sciences et belles lettres et celle des beaux arts ; elles furent réunies en 1758 .

2 Chargé d'affaires français auprès du Corps helvétique en l'absence de l'ambassadeur, spécialement au cours de la période allant du 16 octobre 1758 au 29 mai 1759 .

3 C'est la lettre du 26 février 1759 à Haller ; «  Permettez-moi donc du moins d'agir lorsqu'on m'outrage d'une façon dangereuse, comme vous en avez usé, quand on vous offensa d'une façon qui n'était qu'extravagante . » http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/02/26/je-ne-perds-pas-plus-le-repos-dans-cette-petite-affaire-que.html

 

 

Je souhaite seulement qu'il y ait dans ce Conseil quelqu’un qui aime la paix autant que vous et moi .

... Dit la tulipe à la jonquille, qui n'en pensait pas moins .

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« A Jean-Robert Tronchin

à Lyon

Aux Délices 26 février [1759]

On proposait à Amyot 1, précepteur de Charles IX et de Henri III, d'écrire leur vie . Ah ! dit-il, je suis trop serviteur pour les faire connaître . J'en dis autant des vers du roi de Prusse mon disciple .

Le cardinal de Bernis m'écrit qu'il a commencé à retrouver sa gaieté et sa santé depuis qu'il est dans sa retraite . J'ignore encore si le prince de Soubise 2 entre dans le Conseil, mais la chose est très vraisemblable . Je souhaite seulement qu'il y ait dans ce Conseil quelqu’un qui aime la paix autant que vous et moi .

Deux tonneaux de vin sont déjà arrivés, café aussi, sucre viendra, fusils etc. Et grand merci de toutes les cargaisons .

Bonsoir mon très aimable correspondant . Les fleurs montrent déjà le bout du nez dans nos Délices , et vous ne vous en souciez guère .

Oncle et nièce vous embrassent .

V.

N.-B.- Je me ruine . »

2 Soubise, après avoir réparé par quelques succès mineurs le désastre de Rossbach, avit en effet été nommé maréchal le 19 octobre 1758 et mnistre d'Etat le 18 février 1759 . Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_de_Rohan,_prince_de_Soubise