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17/04/2014

il n'était point du tout convenable qu'il fût permis d’insulter dans un libelle diffamatoire une famille vertueuse, et très innocente des fautes de son père

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« A Jacques-Abram-Elie-Daniel Clavel de Brenles

Aux Délices [vers le 10 mars 1759] 1

Les seigneurs curateurs de l'Académie de Lausanne, etc. me font l'honneur , mon cher ami, de me mander en corps, qu'ils ont condamné le libelle en question et qu'ils censureront l'éditeur . Je suis également touché de leur justice , de leur bonté et de leur extrême politesse . Je ne doutais pas d'un jugement si équitable et d'un procédé si noble après les lettres dont leurs Excellences MM. les avoyers, et les principaux membres de la souveraineté m'avaient honoré sur cette affaire . En effet il n'était point du tout convenable qu'il fût permis d’insulter dans un libelle diffamatoire une famille vertueuse, et très innocente des fautes de son père . M. Saurin, ancien secrétaire de Mgr le prince de Conti, méritait des égards . J’étais chargé de sa part et de celle de toute sa famille d'empêcher ce scandale . Je l'ai fait avec tout le zèle de l'amitié ; j'ai rempli mon devoir et je vois avec plaisir que j'ai été secondé de tous les honnêtes gens .

Je vous prie de montrer cette lettre à M. le ministre Polier et à M. d'Hermenches dont l'honneur , la probité et la bonté ont pris si généreusement le parti d'une famille affligée . Je vous supplie surtout , mon cher ami, de présenter mes très tendres et respectueux remerciements à monsieur le bailli pour qui je conserverai une éternelle reconnaissance . Adieu, je n'ai jamais si bien senti que dans cette petite affaire le prix de votre amitié et tout ce que vaut la franchise de votre belle âme . Je m’applaudis plus que jamais d'avoir été attiré à Lausanne par vous . Je vous embrasse du meilleur de mon cœur . Mille respects à votre chère philosophe .

V. »