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11/10/2014

Nous attendons aujourd’hui la confirmation de cette fête humaine et gaie

... Ah ! l'humour grinçant de Voltaire .

Il aurait maints motifs à l'exercer de nos jours, les salopards d'islamistes ne manquant pas une seule horreur à commettre .

 Grosse prise de tête(s)

 Homo_Phylogeny.PNG

« A Jean-Robert Tronchin

A dix heures lundi [24 septembre 1759]

Il y a mon cher correspondant, une lettre de Berlin du 12 du mois, qui prétend que le 11 il y a eu une petite action entre le roi de Prusse et les Autrichiens dans laquelle il a perdu 15 mille hommes, et les  Autrichiens 30 mille, le général Daun prisonnier, cinq à six généraux tués de part et d'autre 1. La lettre vint avant-hier par Berne . Nous attendons aujourd’hui  la confirmation de cette fête humaine et gaie .

Que faire ? Se réjouir doucement chez soi . Il nous faudra une cinquantaine de livres de bon chocolat à deux vanilles 2 pour les acteurs et actrices, violonistes, décorateurs et décoratrices, spectateurs et spectatrices . Mais où trouver ce bon chocolat ?

N.B.- La lettre de Berlin est une gasconnade . Serrez, serrez .

Je vous embrasse tendrement .

V. »

1 Tout ceci est une fiction, ainsi que V* le dit à la fin de cette lettre ; il est vrai quand même que Frédéric II avait repris Leipzig le 13 du mois .

 

ma jo voglio fare un buon' baratto, e guadagnare un poco in questo negozio / je veux faire un échange fructueux, et gagner un peu dans cette affaire

... Ce qui a le mérite de la franchise ! ça me rappelle, en me faisant grincer des dents, la nomination houleuse de Moscovici en commission européenne .

 Comment ceci va-t-il finir ?

 CROCODILE-GRENOUILLE.jpg

 La grenouille/France est en mauvaise posture, mais comme on nous le chante, jusqu'ici on tient le bon bout et le pire n'est pas sûr !

 

« Au marquis Francesco Albergati Capacelli

Au château de Tournay près de Gex route de Genève

24 septembre [1759]

Monsieur, ella mi commanda di mandar le presto presto una tragedia nuova . Sara ubbidita : mi diletto sommamente n'ell' essera abellito da la vostra dotta penna, e da j vostri pregiatissimi virtuosi, ma jo voglio fare un buon' baratto, e guadagnare un poco in questo negozio, voglio tenere dalla sua begninita la traduzzione che s'e degnata di fare delle mia Semiramide, e vi prometto di mander vi quanto prima la nuova tragedia . M'avete dato animo, compongo un dramma, oedifico un teatro e raduno una compagnia di bravi attori, cosi jo comforto la mia vecchiaia . Se io fassi giovane, vorrei andar a Bologna per riverire la sua persona e'l suo teatro . Bisognera indirizare le nostre poetiche mercanzie a qualque valente mercante o banchiere di Milano o di Torino che abbia qualque corrispondenza colla citta di Genevra .1

J'ai l'honneur d'être, monsieur,avec tous les sentiments que je vous dois, votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire

gentilhomme de la chambre du roi très chrétien . »

1 Vous me demandez d'envoyer vite vite une tragédie nouvelle . Vous serez obéi : je me réjouis infiniment de me voir embelli par votre docte plume et par vos virtuoses si estimés, mais je veux faire un échange fructueux, et gagner un peu dans cette affaire, je veux obtenir de votre bénignité la traduction que vous avez daigné faire de ma Sémiramis, et je vous promets de vous envoyer aussitôt la tragédie nouvelle . Vous m'avez encouragé, je compose un drame, j’édifie un théâtre, et je réunis une compagnie de bons acteurs : ainsi je console ma vieillesse . Si j'étais jeune, je voudrais aller à Bologne pour honorer votre personne et votre théâtre . Il faudrait adresser nos marchandises poétiques à quelque honnête marchand ou banquier de Milan ou de Turin qui ait quelque correspondance avec ma ville de Genève .

 

Le temps presse

... Et la vie s'écoule .

Image de vendanges , précoces ou tardives .

Allez ! da mihi potum !

vendange.jpg

 Et lâche moi la grappe !

 

« A François Tronchin

conseiller d’État

Il faut prendre un parti sur notre mur, cher monsieur . Le temps presse . Il serait fort triste de n'être pas fermés cet hiver . Voulez-vous nous faire l'honneur de venir dîner avec nous à deux heures ? Nous avons des cailles qu'on dit très bonnes . Nous raisonnerons de bien des choses . Voulez-vous amener Mme Tronchin ? Nous avons grande envie de vous embrasser tous deux .

V.

Samedi [22 septembre 1759] 1»

1 Cette lettre appartient à la seconde série des lettres de 1759 à propos de ce mur ; elle peut être datée par référence à la lettre précédente du 21 courant à Jean-Robert Tronchin, et au retour du destinataire à Genève peu après le 18 septembre 1759 ; voir aussi les lettres à François Tronchin d'avril/ mai 1759 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/06/14/republique-de-geneve-je-vous-aime-5390813.html

; http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/06/13/voyez-si-la-republique-veut-payer-5390756.html