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23/10/2014

En vous remerciant des saucières et du chocolat avant que les impôts arrivent

... Je dis "saucières" et non pas sorcières, -(je n'ai pas l'accent antillais)-, bien que le rapprochement soit possible dès qu'on parle d'impôts qui ont ce caractère satanique de faire mal .

 

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Consolons-nous , il me reste deux bras, deux bras-du chocolat !

 

 

 

« A Jean-Robert Tronchin

à Lyon

Mais, mon cher monsieur, 12000 livres sans perte, c'est douze mille livres sec, 12000 livres de France à Turin, qui vaudront à Turin ce qu'elles voudront, et s'il y a frais et perte de change, tant pis pour monsieur l'emprunteur 1. Il les paiera . Mais je ne suis tenu qu'à donner 12000 livres . Voila l'affaire éclaircie . En vous remerciant des saucières et du chocolat avant que les impôts arrivent .

Les Anglais nous ruinent . Je me console dans mon grenier plein de blé, d'orge, de pois, de fèves . M. l'ambassadeur de Chauvelin et madame vont à nos Délices vers le 20, ils passent par Lyon, ils vous verront . M. de Chauvelin ira probablement chez vous . Si saucières et chocolat pouvaient arriver avant l'ambassadeur vous mettriez à l'aise votre fermier des Délices qui fera de son mieux pour les recevoir . Quand la muraille de la Chine sera finie je ferai tirer le canon .

Mille amitiés .

V. 

3 octobre [1759]»

 

 

On ne sait plus que penser, madame, ni à quoi aboutiraient les victoires

... De la droite, de la gauche, du capitalisme, du centre, de l'OM, des virus, de mon ex, des terroristes, de Sarko, des Israëliens, des moustiques-tigres, de la vodka sur le pétrole, ...

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« A Charlotte-Sophie von Altenburg, comtesse Bentinck

née comtesse d'Oldembourg

à Vienne

Autriche 1

3 octobre [1759]

On ne sait plus que penser, madame, ni à quoi aboutiraient les victoires . Mais ce n'est point à moi à raisonner des affaires publiques . Je ne suis occupé que des vôtres et j'ai toujours le même zèle contre votre chicaneur . On lui a joué quelques tours qui ne sont pas indifférents et dont monsieur l'avocat du triangle 2 serait extrêmement content . Tout ce que j’entends de ce brave monsieur du triangle me transporte d'admiration .

Quand vous serez rassasiée des cours, quand vous voudrez vous faire philosophe, ne prenez plus la Suisse pour votre retraite, ne dépensez plus des sommes immenses pour être mal à Montriond . Souvenez-vous qu'il y a des terres libres, indépendantes à une lieue des Délices sur la frontière de France, des terres où vous seriez souveraine comme à Kniphause . Peut-être un jour viendrez-vous y vivre, mais je mourrai en vous attendant .

Voyez-vous quelquefois notre ambassadeur ?3 N'en êtes-vous pas bien contente ?

Vous devez l'être plus que de nos opérations de guerre .

L'oncle et la nièce sont à vos pieds .

V. »

1 Manuscrit avec mention « fco Nuremberg »