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01/11/2014

ma sono un uomo libero, amo la verità, la dico, o credo di dirla / je suis un homme libre, j'aime la vérité, je la dis, ou crois la dire

... Voltaire dixit ! et moi itou !

Avouons qu'il est des coincidences sympathiques, trouver un correspondant de Voltaire se nommant Paradisi pour édition le jour de la Toussaint, difficile de faire plus en raccord .

 http://www.youtube.com/watch?v=8FMFxaT-n7U

Pas radis 

DSCF8046 pas radis.png

 

 

« A Agostino Paradisi 1

Au château de Ferney, par Genève

[vers le 15 octobre 1759]

Son venuto rauco col gridare a j miei Francesi che tutta l'Europa fu istrutta nelle buone arti dagli Italiani : ho intronato le parisine orecchie con questa verita . La vostra cortesia me ne rende ampia mercede . Si digna di tradurre una tragedia d'un vostri discepoli . Fate conoscere al mundo che tutti j letterati sono dal medesimo poete, anzi della medesima famiglia .

Ho letto col più gran piacere j vostri versi ; n'ero tanto trasportato che mi scordavo a chi erano indirizzati ; a ll' legger' del moi nome jo arrosi : all' legger' del foglio ammirai . La ringrazio umilmente, e de' suoi leggiadri versi, e della sua lettera, et della sua empresa . Viva sempre in Italia la bella poesia ! Siate encora j nostri maestri, risorga il teatro dalle sue ruine ; non sia piu Melpomene schiava della musica . Riverisco i castrati ; ma mi sia lecito d'anteporre a j loro trilli j virtuosi che hanno … e buon gusto, a questi convien' di rappresentare Cesare, Augusto e Catone . L'opera e una bella cosa . Ella e figlia della tragedia ma la figlia ha svenato la madre . La mia querela e forze la zotichessa d'un zwizzero, ma sono un uomo libero, amo la verità, la dico, o credo di dirla ; et sono certo di dire il verso quando vi assicuro che saro sempre , mio signore, co j piu vivi sensi di stima, di gratitudine, di rispetto,2

Votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire

gentilhomme ordinaire de la chambre

du roi de France »

1 Paradisi , gentilhomme de Reggio et poète, venait d'envoyer à V* une traduction en italien qu'il avait faite de La Mort de César, en la faisant précéder d'une épître à l'auteur [page 7 : http://books.google.fr/books?id=WapNDON95RMC&pg=PA7&a... ]. Voir la lettre d'introduction d'Algarotti à V* du 10 septembre 1759 . La lettre de Paradisi ne nous est pas connue . La date de cette réponse est proposée d'après une lettre de Paradisi à Algarotti du 27 septembre 1759 ; il dit avoir reçu la réponse de V* ; tout en admirant l'élégance du style et la vivacité des sentiments, il lui répondra en français pour obtenir de lui une lettre en cette langue où se manifestera le mieux la vivacité de ses pensées.

Voir : http://it.wikipedia.org/wiki/Agostino_Paradisi

2« Je me suis enroué à force de crier à mes Français que toute l'Europe a été instruite des beaux-arts par les Italiens ; j'ai rabattu les oreilles des Parisiens de cette vérité . M'en voilà amplement récompensé par votre générosité . Vous daignez traduire une tragédie d'un de vos disciples . Faites connaître au monde que tous les lettrés sont du même pays, ou plutôt de la même famille . J'ai lu vos vers avec le plus grand plaisir ; j'étais si transporté que j'en oubliais à qui ils étaient dédiés . À la lecture de cette page je fus émerveillé . Je vous rends grâce humblement et de vos vers charmants et de votre lettre et de votre entreprise . Que la belle poésie vive toujours en Italie ! Soyez encore nos maîtres, relevez le théâtre de ses ruines ; que Melpomène ne soit plus l'esclave de la Musique . J'honore les castrats ; mais qu'il me soit permis de préférer à leurs trilles les virtuoses qui ont … et bon goût : c'est à eux qu'il convient de représenter César, Auguste et Caton . L'opéra est une belle chose . Il est enfant de la tragédie, mais l'enfant a tué la mère . Ma plainte vient peut-être de la rusticité suisse, mais je suis un homme libre, j'aime la vérité, je la dis, ou crois la dire ; et je suis certain de dire la vérité quand je vous assure que je serai toujours, monsieur, avec les plus vifs sentiments d'estime, d gratitude, de respect ... »