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02/12/2014

Entre nous autres cultivateurs, et amateurs de la campagne, nous pouvons parler sans honte de ces détails, qu'on méprise trop dans les cours

... Entendu, monsieur Le Foll ?

 http://agriculture.gouv.fr/le-ministre

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Parle-t-on des prix dans la cour et les jardins du château de Villeroy  bâti pour les beaux yeux et les appâts d'une actrice "atteignant le sommet du tragique" selon Voltaire , amoureuse (enfin fidèle) et aimée d'un banquier suisse ?

 http://agriculture.gouv.fr/Charlotte-DESMARES-de-la-Comedie

 

 

«  A François Guillet, baron de Monthoux

24è novembre 1759

Monsieur, avec cérémonie, ou sans cérémonie je suis à vos ordres , je vous renvoie la lettre de votre procureur .

L'avoine est actuellement à six florins de Genève . Son plus bas prix est à cinq et son plus haut à treize . Six florins et demi est le prix moyen . Vous règlerez, monsieur , ce qui conviendra ; à l'égard des papiers que M. de Lorme demande, et qu'il dit être absolument nécessaires, je m'en remets à la diligence de M. Mouton . Vous me feriez plaisir, monsieur, de me marquer le prix du blé, coupe de Genève ; pensez-vous qu'il augmentera cet hiver ?

Entre nous autres cultivateurs, et amateurs de la campagne, nous pouvons parler sans honte de ces détails, qu'on méprise trop dans les cours .

Je présente mes respects à madame la baronne de Monthoux .

Votre très humble et très obéissant serviteur

Volt. »

 

J'ai vingt chevaux qui se recommandent aux bontés de monsieur le baron

...

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«  A François Guillet, baron de Monthoux

J'ai vingt chevaux qui se recommandent aux bontés de monsieur le baron de Monthoux ainsi que leur maître qui n'est pas plus gras qu'eux .

M. de Lorme se recommande aussi à ses soins pour les papiers qui sont nécessaires à la validité du contrat .

Je lui présente mes respects et à madame la baronne .

V.

Aux Délices 24 novembre [1759] »

 

 

la grande, vilaine, triste et gaie, riche et pauvre, raisonneuse et frivole ville de Paris

...

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« A Marie-Elisabeth de Dompierre de FONTAINE,
à Hornoy.
Aux Délices, 24 novembre [1759]
Je reçois, ma chère nièce, votre lettre du 14 de novembre.
Vous devez en avoir reçu une très-ample de moi, écrite il y a environ un mois 1, et adressée au château d'Hornoy, près d'Abbeville, par Amiens en Picardie. Peut-être cette méprise du voisinage d'Abbeville aura fait retarder la réception de la lettre : je vous y disais à peu près les mêmes choses que vous me dites.
Je vous demandais si vous vous étiez déjà mise au rang des bons citoyens qui donnent leur vaisselle d'argent à l'État 2; je plaignais, comme vous, la France ; je vous demandais quand vous reverriez la grande, vilaine, triste et gaie, riche et pauvre, raisonneuse et frivole ville de Paris. Je vous contais comment nous nous sommes amusés à Tournay, pour nous dépiquer des malheurs publics. Nous nous vantions, Mme Denis et moi, d'avoir tiré des larmes des plus beaux yeux qui soient actuellement à Turin : ces yeux sont ceux de Mme de Chauvelin l'ambassadrice.
Je ne pourrai jamais vous dire combien nous vous avons regrettée dans nos fêtes. Nous disions : Ah ! si elle était là ! si le grand écuyer de Cyrus, si le jurisconsulte, étaient avec elle, ils verraient les choses bien changées ! ils seraient bien contents du petit palais, d'ordre ionique, ne vous déplaise, d'ordre ionique bâti, achevé à Tournay 3; et cela n'est point ironique : ce n'est point insulter à vos maçons, qui n'ont pas été plus vite que nous.
Luc est toujours Luc, très-embarrassé et n'embarrassant pas moins les autres; étonnant l'Europe, l'appauvrissant, l'ensanglantant, et faisant des vers, et m'écrivant quelquefois les choses du monde les plus singulières. M. le duc de Choiseul, qui a plus d'esprit que lui, et un meilleur esprit, me fait toujours l'honneur de me donner des marques de bontés auxquelles je suis plus sensible qu'au commerce de Luc. Je compte aussi sur les bontés de Mme de Pompadour ; avec cela, j'aime ma terre ou mes terres, ma retraite ou mes retraites, à la folie; mais je vous aime davantage. »

3 Lapsus pour Ferney . Voir lettre du 2 août 1759 à Jean-Robert Tronchin et Ami Camp : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/09/03/je-vois-qu-on-peut-etre-fort-a-son-aise-sans-compter-par-500-mille-ce-n-est.html