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11/03/2015

les faibles ouvrages qui ont pu échapper à mon loisir, et à l'inutilité où j'ai toujours été dans le monde

... Sont à n'en pas douter de la veine des fumeuses Cinquante nuances de Grey (ou caca d'oie ) qu'un mien parent s'est avisé de m'offrir dans la version complète en trois volumes (sans l'avoir lue auparavant, il n'est pas du genre "lecteur" il est vrai ) . Pour en avoir le coeur net, j'ai, -bien entendu-, commencé ma lecture par le troisième tome, je n'ai pas dépassé la page 42, et je compte bien offrir ce meuble au premier banc public pour un amateur de ce best seller sans relief et sans intérêt . L'auteure a réussi un exploit : faire trois volumes plats . La lecture d'un Bottin est plus intéressante !

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 http://alain-prunier.com/blog/index.php?post/2012/10/20/50-shades-of-Grey-Cinquante-nuances-de-Grey

 

« A Jean-Chrysostome de Larcher, comte de La Touraille

10 mars 1760 par Genève aux Délices 1

Il paraît, monsieur, par votre lettre et par vos vers que vous êtes bien digne d'être auprès d'un prince qui nous fait espérer de revoir bientôt le grand Condé 2, il en a l'esprit et la valeur ; les faibles ouvrages qui ont pu échapper à mon loisir, et à l'inutilité où j'ai toujours été dans le monde méritent peu d'être honorés de ses regards ; je ne dois sans doute qu'à vous, monsieur, cette bonté de Son Altesse sérénissime . Recevez-en mes remerciements . Le parti de la retraite que j'ai pris ne me rend point insensible à l'honneur que vous me faites ; je ne suis depuis cinq ans qu'un laboureur et un jardinier, mais quoique je ne sacrifie plus qu'à Cérès et à Pomone, votre commerce me ferait encore aimer les muses . Je me souviens avec plaisir de mes premières passions, quand elles sont justifiées par votre exemple ; un commerce tel que le vôtre me serait bien précieux ; s'il vous prenait envie de m'envoyer quelque chose, soit de vous, soit de vos amis, je vous prierais de vouloir bien adresser les paquets sous enveloppe de M. de Chennevières , premier commis de la guerre , à Versailles .

J'ai l'honneur d'être, monsieur, avec l'estime que vous m'inspirez et les sentiments que je vous dois, votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire

gentilhomme du roi »

1 D'après une note manuscrite qui figure sur l'olographe de La Touraille, celui-ci, dès l'enfance grand admirateur de Voltaire, avait cherché à se faire présenter à lui par Vauvenargues, son parent ; mais celui-ci mourut avant de l'avoir pu . La Touraille vit V* en 1745 « dans des sociétés respectables et charmantes » (Sceaux?) mais sans oser se présenter à lui . Il passa ensuite en Prusse . Finalement, les relations s'établirent par l’entremise de la comtesse de La Neuville que V* connait au moins depuis 1733 .