Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

23/03/2015

on vendra mes vaches par arrêt de parlement , et en vérité cela n'est pas agréable, la terre ayant produit cette année quatre fois moins que la culture n'a coûté

... Triste réalité pour de si nombreux paysans dont la vie est un constant parcours du combattant, sans trêve ni repos, avec la carotte des subventions CEE , pour beaucoup bouffées bien avant que d'être touchées, et le laminoir des prix imposés par la grande distribution . Difficile dans ces conditions de créer des vocations , l'industrialisation des productions agricoles est une dangereuse tentation .

"Bon appétit messieurs ! ô vous ministres intègres ...!" qu'allons nous trouver dans nos assiettes à cause de vos lois d'énarques ?

 lait équitable.jpg

 Est-ce trop demander ?

 

Au fait, doit-on faire des bonds de cabri au vu des résultats (provisoires ) des élections départementales ?

"01h40: 220 sièges pour la droite, 6 «divers», 52 pour la gauche et 8 pour le FN

Selon le décompte fourni par le ministère de l'Intérieur à 01h36, la droite a remporté 220 sièges dès le premier tour, la gauche 52 et le Front national 8."

Marine ! que d'âneries débitées pour te réjouir de ce gigantesque résultat (excuse mon qualificatif , ce doit être l'effet d'exagération provençale qui m'a contaminé ! ), piqure de morpion sur cul d'éléphant, voilà tout , ça démange mais ça n'empêche pas de vivre .

Beatings_450.jpg

 

 

« A Charles de Brosses, baron de Montfalcon

24è mars 1760

Encore un petit mot, monsieur, sur le fétiche du bailliage de Gex 1 ; son fétiche est de l'argent comptant ; il m'immole à ce dieu que l'univers adore 2, et 600 livres pour six noix sont assurément le plus horrible abus de ce qu'on appelle justice ; le procureur que vous avez eu la bonté de me donner me dit qu'il trouve mes raisons bonnes, et il prétend que je dois m'adresser au Conseil, que c'est le Conseil qui règle les frais, que c'est à M. de Courteilles qu'il faut que j'écrive . J'écris donc à M. de Courteilles ; il me renvoie au parlement de Dijon, il se trouve en effet que le procureur Finot s'est moqué de moi, et que messieurs de Dijon sont des goguenards , qui redressent les pauvres Suisses de toute manière . Ce n’est point le Conseil qui a réglé les frais, c'est le Parlement ; l'exécutoire est signé par un conseiller au Parlement ; on vendra mes vaches par arrêt de parlement , et en vérité cela n'est pas agréable, la terre ayant produit cette année quatre fois moins que la culture n'a coûté, indépendamment de dix huit mille francs de réparation que j'y ai faites .

Comme je vais acheter Tournay à perpétuité, je vous avoue, monsieur, qu'il m'est fort indifférent d'être haut justicier de l'arpent et demi de La Perrière . On m'a assuré que cette prétendue haute justice n'a jamais été énoncée dans vos dénombrements . Il ne tient donc qu'à vous, monsieur, de faire voir que ce n'est point à moi de payer le procès de Panchaud ; on ne doit point me faire haut justicier malgré moi , quand il n'y a point de preuve que je le sois . Je donne volontiers de l'argent pour améliorer des terres, mais je n'en donnerai qu'avec regret et avec horreur, pour le paiement d'un procès qui monte à 600 livres et qui n'aurait pas dû coûter quatre écus si la justice de Gex ne traitait les seigneurs comme les hussards du roi de Prusse traitent les terres du comte de Bruhl 3.

Enfin, monsieur, voyez si vous pouvez avoir la bonté de me faire rendre justice à Dijon, et d'ordonner au procureur de faire les diligences nécessaires . Je sens bien que je vous importune, mais on me persécute, et je crie, et à qui crierai-je si ce n'est à vous qui siégez sur les fleurs de lys dans le grand banc, qui m'avez vendu Tournay, et qui ne m'abandonnerez pas ?

J'aurai incessamment la réponde définitive de Mgr le comte de La Marche . Je suis prêt, vous l'êtes sans doute , vous aurez la bonté de me faire tenir les papiers nécessaires pour connaître la terre, papiers 4 que je demande depuis trois mois, et vous serez mon fétiche .

Mille respects .

V. »

2 On peut voir là une réminiscence de Mahomet, V,iv : « Je me sens condamné, quand l’univers m’adore . »

Voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-maohomet-avertissement-des-editeurs-de-kehl-87416085.html

et : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-mahomet-acte-cinquieme-92991485.html

4 Mot que V* a ajouté au dessus de la ligne .