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23/04/2015

Les hommes sont nés partout à peu près les mêmes, du moins dans ce que nous connaissons de l'ancien monde. C'est le gouvernement qui change les mœurs, qui élève ou abaisse les nations.

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« A Maurice PILAVOINE,
à Pondichéry
Au château de Ferney,

le 23 avril [1760].
Mon cher et ancien camarade, vous ne sauriez croire le plaisir que m'a fait votre lettre 1. Il est doux de se voir aimé à quatre mille lieues de chez soi. Je saisis ardemment l'offre que vous me faites de cette histoire manuscrite de l'Inde. J'ai une vraie passion de connaître à fond le pays où Pythagore est venu s'instruire.
Je crois que les choses ont bien changé depuis lui, et que l'université de Jaganate 2 ne vaut point celles d'Oxford et de Cambridge. Les hommes sont nés partout à peu près les mêmes, du moins dans ce que nous connaissons de l'ancien monde. C'est le gouvernement qui change les mœurs, qui élève ou abaisse les nations.
Il y a aujourd'hui des récollets dans ce même Capitole où triompha Scipion, où Cicéron harangua.
Les Égyptiens, qui instruisirent autrefois les nations, sont aujourd'hui de vils esclaves des Turcs. Les Anglais, qui n'étaient, du temps de César, que des barbares allant tout nus, sont devenus les premiers philosophes de la terre, et, malheureusement pour nous, sont les maîtres du commerce et des mers. J'ai bien peur que dans quelque temps ils ne viennent vous faire une visite; mais M. Dupleix les a renvoyés, et j'espère que vous les renverrez de même. Je m'intéresse à la Compagnie, non-seulement à cause de vous, mais parce que je suis Français, et encore parce que j'ai une partie de mon bien sur elle. Voilà trois bonnes raisons qui m'affligent pour la perte de Masulipatan. 3
J'ai connu beaucoup MM. de Lally 4 et de Soupire 5; celui-ci est venu me voir à mon petit ermitage auprès de Genève avant de partir pour l'Inde ; c'est à lui que j'adressai ma lettre 6 pour vous à Surate. N'imputez cette méprise qu'au souvenir que j'ai toujours conservé de vous. Je pense toujours à Maurice Pilavoine, de Surate ; c'était ainsi qu'on vous appelait au collège, où nous avons appris ensemble à balbutier du latin, qui n'est pas, je crois, d'un fort grand secours dans l'Inde. Il vaut mieux savoir la langue du Malabar.
Je serais curieux de savoir s'il reste encore quelque trace de l'ancienne langue des brachmanes. Les bramines d'aujourd'hui se vantent de la savoir; mais entendent-ils leur Veidam?7 Est-il vrai que les naturels de ce pays sont naturellement doux et bienfaisants? Ils ont du moins sur nous un grand avantage, celui de , n'avoir aucun besoin de nous, tandis que nous allons leur demander du coton, des toiles peintes, des épiceries, des perles et des diamants, et que nous allons, par avarice, nous battre à coups de canon sur leurs côtes.
Pour moi, je n'ai point encore vu d'Indien qui soit venu livrer bataille à d'autres Indiens, en Bretagne et en Normandie, pour obtenir, le crisk 8 à la main, la préférence de nos draps d'Abbeville et de nos toiles de Laval.
Ce n'est pas assurément un grand malheur de manquer de pêches, de pain, et de vin, quand on a du riz, des ananas, des citrons, et des cocos 9. Un habitant de Siam et du Japon ne regrette point le vin de Bourgogne. J'imite tous ces gens-là ; je reste chez moi ; j'ai de belles terres, libres et indépendantes, sur la frontière de France. Le pays que j'habite est un bassin d'environ vingt lieues, entouré de tous côtés de montagnes ; cela ressemble en petit au royaume de Cachemire. Je ne suis seigneur que de deux paroisses, mais j'ai une étendue de terrain très-considérable. Les pêches, dont vous me paraissez faire tant de cas, sont excellentes chez moi ; mes vignes mêmes produisent d'assez bon vin. J'ai bâti dans une de mes terres un château qui n'est que trop magnifique pour ma fortune ; mais je n'ai pas eu la sottise de me ruiner pour avoir des colonnes et des architraves. J'ai auprès de moi une partie de ma famille, et des personnes aimables qui me sont attachées. Voilà ma situation, que je ne changerais pas contre les plus brillants emplois. Il est vrai que j'ai une santé très-faible, mais je la soutiens par le régime. Vous êtes né, autant qu'il m'en souvient, beaucoup plus robuste que moi, et je m'imagine que vous vivrez autant qu'Aurengzeb 10. Il me semble que la vie est assez longue dans l'Inde, quand on est accoutumé aux chaleurs du pays.
On m'a dit que plusieurs rajas et plusieurs omras 11 ont vécu près d'un siècle ; nos grands seigneurs et nos rois n'ont pas encore trouvé ce secret. Quoi qu'il en soit, je vous souhaite une vie longue et heureuse. Je présume que vos enfants vous procureront une vieillesse agréable. Vous devez sans doute vivre avec beaucoup d'aisance ; ce ne serait pas la peine d'être dans l'Inde pour n'y être pas riche. Il est vrai que la Compagnie ne l'est point : elle ne s'est pas enrichie par le commerce, et les guerres l'ont ruinée ; mais un membre du conseil 12 ne doit pas se sentir de ces infortunes.
Je vous prie de m'instruire de tout ce qui vous regarde, de la vie que vous menez, de vos occupations, de vos plaisirs, et de vos espérances. Je m'intéresse véritablement à vous, et je vous prie de croire que c'est du fond de mon cœur que je serai toute ma vie, monsieur, votre, etc. »


 

 



1 Elle ne nous est pas parvenue, mais voir la lettre du 25 septembre 1758 à Pilavoine : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/11/04/tout-amoureux-que-je-suis-de-ma-liberte-cette-maitresse-ne-m.html

 

2 Jaganath ou Puti, dans la province d'Orissa est un sanctuaire fameux (Jaggernaur) ; V* mentionne son « université » dans la Lettre civile et honnête : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65298757

4 Thomas-Arthur, comte de Lally, né à Romans en 1702, décapité le 9 mai 1766; voir lettre du 15 février 1760 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2015/02/13/ces-occupations-sont-satisfaisantes-combien-elles-consolent-5558459.html

5 Maréchal de camp de Lally depuis le mois de novembre 1756; cité dans les Fragments historiques sur l'Inde, tome XXIX, page 139.

6 Lettre du 25 septembre 1758 à Pilavoine : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/11/04/t... . Pilavoine résidait à Pondichéry .

7 Écrit en sanscrit védique, l'une des variétés de sanscrit . Sur l'intérêt grandissant de V* pour ces problèmes, voir notamment, dans les Romans et contes, la Notice relative aux Lettres d'Amabed

8 Criss ou crid, poignard dont se servent les Malais, sorte de coutelas ou épée ..

9 Le thème suivant lequel les richesses naturelles des Indes rendent leurs habitants pacifiques, à la différence des Européens, reviendra souvent chez V*, notamment dans La Princesse de Babylone et dans les Lettres d'Amabed ; on y verra que la conception spécifiquement « orientale » de ces deux contes doit beaucoup à la période 1760-1761 .

10 L'empereur mongol Aurengzeb était mort en 1707 à quatre-vingt-neuf ans ; V* lui en donné généreusement cent trois dans l'Essai sur les mœurs et plus de cent cinq sur sa lettre du 15 août 1760 au roi Stanislas . : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6514333b/f528.image.r=4230

11 Le mot omrah désignant les hauts dignitaires indiens est d'origine ourdou ; V* le reprendra dans ses contes .

12 Le Conseil de la Compagnie des Indes, siégeant à Pondichéry ; sur ses origines et attributions, voir Robert Challe dans Journal de Voyage aux Indes (Mercure de France, 1979)

 

est-il vrai que de cet ouvrage immense, et de douze ans de travaux, il reviendra vingt-cinq mille francs à Diderot , tandis que ceux qui fournissent du pain à nos armées gagnent vingt mille francs par jour ?

... Et qui va toucher des ristournes fabuleuses/dessous de tables/pots de vin pour la vente de nos merveilleux Rafales ? Pas vous, pas moi , pas Diderot !

 

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« A Jean Le Rond d'ALEMBERT.
25 d'avril [1760].
Mon cher et digne philosophe, j'avoue que je ne suis pas mort,1 mais je ne peux pas dire que je sois en vie. Berthier se porte bien, et je suis malade ; Abraham Chaumeix digère, et je ne digère point : aussi ma main ne vous écrit pas, mais mon cœur vous écrit; il vous dit qu'il est sensiblement affligé de voir les fanatiques réunis pour accabler les philosophes, tandis que les philosophes, divisés, se laissent tranquillement égorger les uns après les autres.
C'est grand dommage que Jean-Jacques se soit mis tout nu dans le tonneau de Diogène; c'est le sûr moyen d'être mangé des mouches. Est-il possible qu'on laisse jouer cette farce impudente dont on nous menace ?2 c'est ainsi qu'on s'y prit pour perdre Socrate. Je ne crois pas que la comédie des Nuées 3 approche des opéras-comiques de la Foire. Je crois Favart 4 et Vadé 5 fort supérieurs au Gilles d'Athènes, quoi qu'en dise Mme Dacier; mais enfin ce fut par là que les prêtres commencèrent à préparer la ruine des sages. La persécution éclate de tous côtés dans Paris ; les jansénistes et les jésuites se joignent pour égorger la raison, et se battent entre eux pour les dépouilles. Je vous avoue que je suis aussi en colère contre les philosophes qui se laissent faire que contre les marauds qui les oppriment. Puisque je suis en train de me fâcher, je passe à Luc; il fait le plongeon, il désavoue ses Œuvres, il les fait imprimer tronquées 6 : cela est bien plat, quand on a cent mille hommes; mais cet homme-là sera toujours incompréhensible. Il m'envoie tous les huit jours des paquets les plus outrecuidants, les plus terribles, de vers et de prose; des choses à faire coffrer le receveur, si le receveur était à Paris ; et il ne m'envoie point l'épître 7 qu'il vous a adressée 8, qui est, dit-on, son meilleur ouvrage. Il ne sait pas trop ce qu'il veut, et sait encore moins ce qu'il deviendra. Il serait bien à souhaiter qu'il se mît à devenir sage ; il eût été le plus heureux des hommes s'il avait voulu, et il valait cent fois mieux être le protecteur de la philosophie que le perturbateur de l'Europe. Il a manqué une belle vocation : vous devriez bien lui en dire deux mots, vous qui savez écrire, et qui osez écrire. Il est très-faux que l'abbé de Prades l'ait trahi ; il écrivait seulement au ministre de France pour avoir la permission de faire un voyage en France, et cela dans un temps où nous n'étions pas en guerre avec le Brandebourg. S'il avait en effet tramé une trahison contre son bienfaiteur, soyez très-persuadé qu'on ne se serait pas borné à lui donner un appartement dans la citadelle de Magdebourg.
Vous savez que Darget a mieux aimé un petit emploi subalterne à Paris que deux mille écus de gages, et le magnifique titre de secrétaire. Algarotti a préféré sa liberté à trois mille écus de gages, je dis trois mille écus d'empire. Vous savez que Chazot 9 a pris le même parti ; vous savez que Maupertuis, pour s'étourdir, s'était mis à boire de l'eau-de-vie 10, et en est mort. Vous savez bien d'autres choses; vous savez surtout que vous n'avez une pension de cinquante louis que comme un hameçon. Faites vos réflexions sur tout cela ; je me fie à votre probité, et je veux avoir votre amitié.
Mandez-moi, je vous en prie, à quoi en est la persécution contre les seuls hommes qui puissent éclairer le genre humain.
N'imitez pas le paresseux Diderot; consacrez une demi-heure de temps à me mettre un peu au fait. On prétend que la cabale dit : Oportet Diderot mori pro populo 11 .
Le Dictionnaire encyclopédique continue-t-il ? sera-t-il défiguré et avili par de lâches complaisances pour des fanatiques ? ou bien sera-t-on assez hardi pour dire des vérités dangereuses ? est-il vrai que de cet ouvrage immense, et de douze ans de travaux, il reviendra vingt-cinq mille francs à Diderot 12, tandis que ceux qui fournissent du pain à nos armées gagnent vingt mille francs par jour ? Voyez vous Helvétius ? connaissez-vous Saurin ? qui est l'auteur de la farce contre les philosophes ? qui sont les faquins de grands seigneurs 13, et les vieilles p... dévotes de la cour 14 qui le protègent ? Écrivez-moi par la poste, et mettez hardiment : A Voltaire, gentilhomme ordinaire du roi, au château de Ferney, par Genève; car c'est à Ferney que je vais demeurer, dans quelques semaines.
Nous avons Tournay pour jouer la comédie, et les Délices sont la troisième corde à notre arc. Il faut toujours que les philosophes aient deux ou trois trous sous terre, contre les chiens qui courent après eux. Je vous avertis encore qu'on n'ouvre point mes lettres, et que, quand on les ouvrirait, il n'y a rien à craindre du ministre des affaires étrangères, qui méprise autant que nous le fanatisme moliniste, le fanatisme janséniste et le fanatisme parlementaire. Je m'unis à vous en Socrate, en Confucius, en Lucrèce, en Cicéron, et en tous les autres apôtres ; et j'embrasse vos frères, s'il y en a, et si vous vivez avec eux. »

1 Voir en note de la lettre du 21 avril 1760 à Collini, ce qu'en disait d'Alembert dans sa lettre du 14 avril à laquelle V* répond ici  : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2015/04/18/on-m-a-dit-mort-cela-n-est-pas-entierement-vrai-5605707.html

2 Les Philosophes, de Palissot ; d'Alembert, en post scriptum écrivait : « Il ne manquait plus à la philosophie que le coup de pied de l'âne . On va jouer sur le théâtre de la Comédie française une pièce intitulée Les Philosophes modernes . Préville doit y marcher à quatre pattes pour représenter Rousseau . Cette pièce est fort protégée . Versailles la trouve admirable . » Dans sa lettre du 6 mai, après trois représentations de la pièce qu'il n'a pas vue et ne veut pas voir, il précisera : « Nous n'y sommes attaqués personnellement ni l'un ni l'autre, les seuls maltraités sont Helvétius, Diderot, Rousseau, Duclos, Mme Geoffrin, et Mlle Clairon qui a tonné contre cette infamie […] Les producteurs femelles (déclarés) de cette pièce sont Mmes de Villeroy, de Robecq, et du Deffand votre amie, et ci-devant la mienne […] En hommes , il n'y a […] que maître Aliboron, dit Fréron […] elle ne peut avoir été jouée sans protecteurs puissants […] tous la désavouent . Les seuls qui soient un peu plus francs , sont Séguier et Joly de Flleury . » Choiseul dira laconiquement, en post scriptum de sa lettre du 8 mai : « Je n'ai point vue la pièce contre les philosophes, je l'ai lue ; le fond peut être mauvais, la diction en est bonne, les vers bien faits et la morale approuvable. »

3 Titre d'une pièce d'Aristophane que V* désigne plus loin sous le nom peu agréable de « Gilles d’Athènes »

4 Charles-Simon Favart qui écrivit de nombreuses pièces à succès destinées à l'Opéra-Comique et eu Théâtre des Italiens . Pur charmantes que soient souvent ses comédies elles ne peuvent être comparées avec celles d’Aristophane . Voir : http://blog.bnf.fr/gallica/index.php/2010/03/13/charles-simon-favart-1710-1792/

5 Jean-Joseph Vadé qui mit à la mode le genre « poissard » . il était mort depuis le 4 juillet 1757 et l'on voit souvent V* mentionner, dès la présente époque « Mlle Vadé » qui jouera encore un rôle involontaire dans les Contes de Guillaume Vadé, réellement écrits par V* en 1764 . Voir : http://www.paperblog.fr/1180887/jean-joseph-vade-ecrivain-chansonnier-poete-grivois-et-poissard/

et : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Joseph_Vad%C3%A9

7 Il l'envoya le 1er mai ; voir la lettre de Frédéric II : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6514333b/f388.texte.r=3485

8« Il faudrait imprimer à la suite du discours de notre nouveau confrère [Pompignan]une épître que je viens de recevoir du roi de Prusse contre les fanatiques . Les dévots, les jésuites, et notre saint-père le pape y sont bien traités » . Sur l4Epître à d'Alembert […] voir la lettre du 14 avril 1760à Mme de Fontaine : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2015/04/10/mettez-nous-je-vous-en-prie-un-peu-au-fait-non-pas-de-ce-qui-5600503.html

9 Le chevalier François-Egmont de Chasot ; voir : http://friedrich.uni-trier.de/de/oeuvres/25/III/text/?h=C...|Egmont

10 Il y a là quelque exagération mais il est vrai que Maupertuis avait contracté à Berlin ,dans l'entourage du roi, certaines habitudes d'intempérance . Voici un billet adressé par Frédéric à Maupertuis, pendant que ce dernier
était encore à Berlin : « Je vous envoie le sieur Cothenius, un des plus grands charlatans de ce pays. Il a eu le bonheur de réussir quelquefois, par hasard, et je souhaite qu'il ait le même sort avec vous. Il vous ordonnera bien des remèdes; pour moi, je ne vous défends que les liqueurs; mais je vous les défends entièrement. » — Ce charlatan, médecin de Frédéric, est nommé Codénius, dans une lettre antérieure ..

11 Parodie de l'évangile de Jean, XVIII, 14. : il convient que Diderot meure pour le peuple .

12 Davantage, puisqu'il recevait 2500 francs par volume .

13 Le duc de Choiseul en était un.

14 Parmi ces « dévotes de la cour » on peut citer Mme de Robecq qui fut une amie de V* et qui devait mourir le 4 juillet 1760, ce qui fera dire à Mme du Deffand , le 5 juillet 1760 : » […] elle a trop tardé, six mois plus tôt nous auraient épargné une immensité de mauvais ouvrages . »