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24/06/2016

Dieu me préserve de commenter ce que je ne peux lire

... Si tant est que Dieu existe !

Ou alors ce dieu tout puissant sur mes faits et gestes ne peut être que moi-même, et c'est déjà beaucoup et suffisant .

J'ai une pensée amusée et agacée pour les jeunes qui vont passer l'épreuve orale de Français ce vendredi, connaissant le carcan voulu par des professeurs qui, à mes yeux, ne font que dégoûter ces braves lycéens de toute littérature .

Le règne du par coeur pour l'étude de nos auteurs est vraiment la pire imbécilité pour abrutir et aller à l'encontre de la créativité, de la curiosité naturelle de ces adolescents . Tous dans le même moule, tous formatés , tous pressés d'oublier au plus vite les commentaires stéréotypés de professeurs qui rabâchent et qui notent au mieux les plus doués du copier-coller . Heureusement, je ne subirai plus jamais ce pensum .   

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Jeunes gens, lisez sans disséquer les auteurs ni leurs oeuvres ( cessez ces autopsies stériles), aimez ou détestez les, mais lisez !

 

 

 

« A Gabriel Cramer

[vers le 20 juillet 1761] 1

Caro Gabriele, vous avez plus fait que je ne ferai jamais, vous avez lu La Galerie du palais 2, La Place royale 3Dieu me préserve de commenter ce que je ne peux lire . Mais il y a quelque chose à dire sur chaque tragédie, et même sur Agésilas 4 et Attila 5 qui sont ce que je connais de plus mauvais sur le théâtre .

Au reste, je travaille, et on ne commencera à imprimer que quand je serai sûr du paiement des souscriptions du roi et des princes, seule ressource qui puisse favoriser les commencements de cette entreprise .

Il ne sera pas mal que ma préface en forme d'épître dédicatoire à l'Académie, la préface sur Le Cid et quelques autres morceaux paraissent dans le public pour faire désirer 'ouvrage entier .

En attendant dépucelons Jeanne, achevons l'Histoire, etc., etc.

N'avez-vous pas apporté de Paris des rogatons sur le affaires du temps ? »

1 Datée d'après le retour de Cramer de Paris vers cette date .