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28/07/2016

Il est bon de fixer le public par un nom, de peur que le mien ne vienne sur la langue. Vous êtes charmant, continuez la mascarade

... Et vous M. Sarkozy, et vous M. Estrosi , taisez-vous, vous devenez puants à force de mauvaise foi . Un prêtre est mort, ses assassins aussi, taisez-vous !

"Le gouvernement n'a pas fait tout ce qui était nécessaire" dit le petit Nicolas , et qu'a-t-il fait lui président ? Avait-il fait le nécessaire en 1993 dans sa commune de Neuilly pour empêcher un cinglé de prendre en otages les enfants d'une école maternelle ?

"Pourquoi n'a-t-on pas mis de plots en ciment pour bloquer l'accès de la Promenade des Anglais ?" s'obstine à répéter Christian qui joue au calife gominé . Eh oui ! pourquoi ? Et bien mon cher, ce genre de plots n'arrête qu'à peine une voiture et ne gène qu'un instant un poids lourd lancé  tel que celui du 14 juillet, faites l'essai et vous verrez bien si je dis des âneries ( je peux avoir le témoignage des gens du voyage -si bien nommés- qui se font fort de déplacer les dits plots sans se fouler la rate s'ils ont envie de se garer illégalement ) .

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Est-ce suffisant à vos yeux, d'élu et d'ex-président, qui bénéficiez d'une garde rapprochée à nos frais ?

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

24 august [1761] 1

Qu’est-ce que c’est donc que cette humeur qui persécute mon ange sur son visage et sur sa main ? pourquoi mon ange ne vient-il pas à Genève ? Il y a plus de six mois qu’il doit être entre les mains des médecins de Paris ; ne doit-il pas savoir à quoi s’en tenir ? Tronchin est le premier homme du monde pour ces maux-là. Le duc de Villars est venu porter sa misère aux Délices . On disait qu’il y mourrait ; il se porte bien au bout de quinze jours. L’abbé d’Héricourt 2, gourmand de la grand’chambre, s’est tué pour s’être baigné les jambes dans le lac, avec une indigestion ; mais les gens sages vivent.

Je prévois que vous viendrez aux Délices, et que je serai le plus heureux des hommes ; oui, mes anges, vous y viendrez.

Vous devez à présent savoir à quoi vous en tenir sur Pierre et Marie Corneille. Je me donnerai bien de garde de faire imprimer un programme avant d’avoir fait ma recrue de têtes couronnées ; et quant aux particuliers, c’est à prendre ou à laisser. Je ne me mêlerai que de bien travailler.

Ceux qui chipotent et qui s’en vont disant : l’aurons-nous in-4° ? l’aurons-nous in-8° ? aurons-nous pour deux louis 8 ou 10 volumes (avec trente-trois estampes) qui coûteraient dix louis, et qui ne pourraient paraître que dans trois ans  sont de plaisantes gens . Mais c’est l’affaire des Cramer, et non la mienne . Je ne me charge que de me tuer de travail, et de souscrire.

J’ai découvert enfin qui est l’auteur du Droit du Seigneur, ou l’Écueil du Sage ; c’est M. Le Goût 3, jeune maître des comptes de Dijon, et de plus académicien de Dijon. Il est bon de fixer le public par un nom, de peur que le mien ne vienne sur la langue. Vous êtes charmant, continuez la mascarade.

Voici un petit renfort que maître Le Goût m'envoie, c'est :

1ère scène du 3

Le Chevalier

Les plus prudents se laissent captiver,

Et le vrai sage est encore à trouver.

Craignez surtout le titre ridicule

De philosophe .

Le marquis

Oh l'étrange scrupule !

Ce noble nom, ce nom tant combattu,

Que veut-il dire ? Amour de la vertu.

Le fat en raille avec étourderie .

Le sot le craint, le fripon le décrie.

L'homme de bien dédaigne les propos

Des étourdis, des fripons et des sots.

Et ce n'est pas sur les discours du monde

Que le bonheur et la vertu se fondent.

Écoutez-moi ; je suis las aujourd'hui 4.

etc.

Cela fera plaisir aux cacouacs, et maître Le Goût est un brave homme .5

Divins anges, tout ce que vous me dites de la compagnie indienne est bel et bon ; mais il est dur de vendre sept cents francs ce qu’on a acheté quatorze cents. Voilà le nœud, voilà le mal, et ce mal n’est pas le seul.

Comme j’ai aujourd’hui quinze lettres à écrire, et Pertharite à achever, je m’arrache au doux plaisir d’écrire à mes anges, et je finis en remerciant M. le comte de Choiseul pour la dame du Frenay, qui est grosse comme la tonne d’Heidelberg.

Est-il vrai que frère Menoux soit condamné aux galères 6 par le parlement [de] Nancy ? cela serait curieux ; mais il y a peu de ports de mer en Lorraine.

Voilà donc M. l’abbé coadjuteur grand-chambrier 7. Les jésuites lui doivent un compliment.

Mille tendres respects.

V. »

1 Date complétée par d'Argental .

3 Ce nom est celui inspiré par le véritable académicien de Dijon : Bénigne Legouz de Gerland : https://fr.wikipedia.org/wiki/B%C3%A9nigne_Le_Gouz_de_Gerland

4 Ce passage est effectivement dans l'acte III, sc. 1 du Droit du seigneur : voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-theatre-le-droi...

5 Tout ce qui précède depuis Voici un petit renfort … est omis dans l'édition de Kehl et suivantes . A propos des cacouacs, voir lettre du 5 janvier 1758 à Thieriot : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/03/13/ils-me-donnent-quelquefois-des-articles-peu-interessants-a-f.html

6 Fausse nouvelle . V* a omis le [de] avant Nancy .

7 Selon l'édition Bestermann, le prince Louis de Rohan qui vient d'être élu à l'Académie Française le 27 avril 1761 .

Selon Georges Avenel  (et cette option me convient mieux): l'abbé Henri-Philippe de Chauvelin qui le 17 avril et 8 juillet 1761 fit deux discours dénonçant la doctrine pernicieuse des « soi-disant jésuites » et publia la Réplique aux apologies des jésuites ; voir : https://books.google.fr/books?id=0oYSh_qIyP4C&pg=PA218&lpg=PA218&dq=abb%C3%A9+chauvelin&source=bl&ots=J5CJDC8DPC&sig=EdaYHWGqq3jb4ROFK-QEbziLoGo&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiItb232pTOAhVBBBoKHXnYDGw4ChDoAQg0MAQ#v=onepage&q=1761&f=false