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07/04/2017

Tronchin dit toujours que je me relèverai. Je voudrais qu’on pût en dire autant de la France

... Ami Voltaire, puisses-tu être entendu, il y a urgence !

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« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

Mes divins anges, je suis un peu retombé,1 mais Tronchin dit toujours que je me relèverai. Je voudrais qu’on pût en dire autant de la France et de la comédie ; je les crois pour le moins aussi malades que moi ; je crois Lekain furieusement occupé. Il était naturel qu’il écrivît un petit mot à madame Denis, qui ne l’a pas mal reçu ; mais les héros négligent volontiers les campagnards.

Me permettrez-vous de vous adresser cette lettre d’un Anglais 2 pour M. le comte de Choiseul ? Il demande un passeport pour s’en retourner en Angleterre par la France ; je ne sais si cela s’accorde, et si vous permettez à vos vainqueurs d’être témoins de votre misère. Au reste, le suppliant ne vous a jamais battus ; c’est un jeune homme qui aime tous les arts, et qui jouait parfaitement du violon dans notre orchestre. Je doute, malgré tout cela, qu’il lui soit permis de passer par Calais. Je serais bien fâché de demander à M. le comte de Choiseul quelque chose qui ne fût pas convenable.

Je vous supplie d’ailleurs de lui dire combien je suis touché de la bonté qu’il a eue de s’intéresser pour mon triste état.

Vous ne me répondez jamais sur l’œil de madame de Pompadour ; cependant je m’y intéresse : j’ai vu, il y a quinze ans, cet œil fort beau, et je serais fâché de sa perte. Dites-moi donc aussi quelque chose de la comédie de Henri IV 3 ; il me semble qu’elle doit tourner la tête à la nation.

Je me flatte de voir M. Pont de Veyle à La Marche au mois de juillet ; mais si ma mauvaise santé et Pierre Corneille me privent de ce plaisir, je lui conseillerai de passer par Ferney en s’en retournant par Lyon, et je lui donnerai la comédie.

Adieu, mes adorables anges. Tronchin nous quitte probablement au mois d’octobre pour M. le duc d’Orléans, et il fait fort bien ; et moi je veux prendre le prétexte un jour de l’aller consulter, afin de n’avoir pas à me reprocher de mourir sans avoir eu la consolation de vous revoir. 

V.»

1 Ce même jour, François-Gratien Micheli du Crest écrit à Bertand : « Voltaire a eu une rechute ces jours passés, et s'en tirera dit-on aussi comme de l'autre. ». Voir : http://www.hls-dhs-dss.ch/textes/f/F28568.php?topdf=1

2 Probablement John Hayes ; voir de Beer-Rousseau, p. 54 .Voir aussi  : http://www.hls-dhs-dss.ch/textes/f/F28568.php?topdf=1

 

je dois aussi donner la conspiration de Brutus et de Cassius contre César

... Qui servit de modèle à celle de François Hollande et son cabinet noir (comme mes sourcils ) contre moi !" pleurniche Fanfoué Fillon qui a en main tant de preuves , -du travail de Pénélope et de l'abominable machination pour le dévaluer-, tant de preuves dis-je, qu'il se garde bien de nous en faire profiter, petit cachottier ! [question cachotteries il est passé maître ].

Peut-être qu'à l'imitation de la tragédie de César , les coups bas viennent de ses  amis [sic] du LR, et l'on pourrait voir Fanfoué dire au petit Nicolas "Toi aussi mon fils s...d  ?! ", d'où la présente discrétion (surtout, surtout ne pas fâcher ceux qui apportent l'argent de la campagne), après on verra .

 

http://actuendessins.fr/?tag=fillonRésultat de recherche d'images pour "fillon cabinet noir conspiration humour"

 

« A Gabriel Cramer

[vers le 17 mai 1762] 1

J'ai pensé, mon cher Gabriel, qu'en faisant imprimer l'Héraclius espagnol avec celui de Corneille, je dois aussi donner la conspiration de Brutus et de Cassius contre César, c'est-à-dire la tragédie de Shakespear, qu'assurément le sieur de La Place n'a pas fait connaître 2. Nous la ferons imprimer à la fin du second tome . Je la traduis en vers blancs ; cela est très curieux, et très comique . J'en ai déjà traduit trois scènes ce matin ; cela ira très vite .

Il n'y a plus qu'à commencer sur-le-champ le 3è tome par Polyeucte .

Moyennant ces nouveautés, vous vous tirerez des mains de Pissot 3, dont je me méfie beaucoup . Nous présenterons une requête au conseil, au nom de Mlle Corneille ; elle demandera le privilège d'un Commentaire, tant sur les pièces de Corneille, que sur les tragédies de Calderon, de Shakespear , et de quelques autres auteurs, avec le texte, et les imitations des anciens au bas des pages .

Vous voyez bien que Pissot vous a trompé, puisqu'il devait vous dire d'abord qu'il était intéressé au privilège de Corneille . »

1 Cette lettre qui est à peu près du même jour que celle à Pinot Duclos, est précieuse pour établir la chronologie des lettres de cette période à Cramer . Voir : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/04/03/ayez-la-bonte-de-me-mander-monsieur-si-vous-approuvez-cette-5928993.html

2 Dans son Théâtre anglais, 1749, où Pierre-Antoine de La Place donne pour la première fois des extraits étendus de plusieurs pièces de Shakespeare, notamment d'Hamlet . Voir : http://dictionnaire-journalistes.gazettes18e.fr/journaliste/454-pierre-de-la-place

et :https://shakespeare.revues.org/533

et : http://www.edition-originale.com/fr/litterature/theatre/shakespeare-le-theatre-anglois-1746-51405

3 Noël Pissot , libraire qui a édité quelques œuvres de V* par le passé .