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19/09/2017

Il ne faut donc pas à ce mensonge funeste en ajouter un nouveau

... "Aung San Suu Kyi a deux visages" ! Je serais curieux de vous voir à sa place, vous qui la vilipendez d'entrée de jeu . Un peu de réflexion, que diable ! Est-ce trop demander ? Il est une fois de plus question de violences à base religieuse ; quand donc finirons-nous de nous battre au nom d'un dieu hypothétique et de prêtres qui veulent aussi gagner leur croûte sur le dos de fidèles imbéciles prêts à tout . Ô les belles religions au service des beaux militaires, et réciproquement .

http://www.leparisien.fr/international/persecution-des-ro...

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Triste réalité .

 

 

« A Philippe Debrus

[vers le 20 octobre 1762] 1

Il est heureux que M. Mariette n'ait pas encore imprimé sa requête au conseil . C'est sur cette requête qu'on jugera . Les erreurs où M. de Beaumont peut être tombé seront rectifiées dans le mémoire juridique de M. Mariette .

La plus importante de ces erreurs, et peut-être la seule importante, est celle où M. de Beaumont, page 11, dit qu'à l'Hôtel de ville il n'y eût point de serment prêté 2. Il ne faut pas sans doute donner lieu aux juges de Toulouse de demander raison d'une fausse imputation, et de faire voir que les accusés ayant prêté serment, se sont parjurés, et surtout de dire que ce parjure est une des choses qui peuvent justifier leur arrêt rigoureux .

Il faut avouer que ce concert, cette unanimité des Calas à dire sous serment que Marc-Antoine a été trouvé étendu sur le plancher, tandis qu'en effet Marc-Antoine a été étranglé, est l'unique prétexte qui puisse en quelque sorte excuser l’arrêt du parlement de Toulouse . C'est ce mensonge qui a fait croire que Marc-Antoine avait été étranglé par sa famille ; c'est ce mensonge qui a fait passer le mort pour un martyr, et qui lui a fait décerner trois pompes funèbres . Voilà ce qui a mené Jean Calas au supplice . Il ne faut donc pas à ce mensonge funeste en ajouter un nouveau qui pourrait faire succomber l'innocence dans la révision du procès .

M. Mariette est prié de consulter le mémoire de Donat Calas, et la déclaration de Pierre Calas, page 23 : Mon père, dans l'excès de sa douleur, me dit : Ne va pas répandre le bruit que ton frère s'est défait lui-même ; sauve au moins l'honneur de ta misérable famille 3.

Il est essentiel de rapporter ces paroles ; il l'est de faire voir que le mensonge en ce cas est une piété paternelle , que nul homme n'est obligé de s'accuser soi-même, ni d'accuser son fils, que l'on n'est point censé faire un faux serment, quand après avoir prêté serment en justice, on n'avoue pas d'abord ce qu'on avoue ensuite ; que jamais on n'a fait un crime à un accusé de ne pas faire au premier moment les aveux nécessaires ; qu'enfin les Calas n'ont fait que ce qu'ils ont dû faire . Ils ont commencé par vouloir défendre la mémoire du mort, et ils ont fini par se défendre eux-mêmes . Il n'y a dans ce procédé rien que de naturel et d’équitable . Les autres erreurs sont peu de chose . Mais il est toujours bon que M. Mariette en soit instruit, afin qu'il n'y ait rien dans sa requête juridique qui ne soit dans l'exacte vérité .

Au reste il est fort étrange que Mme Calas et M. Lavaysse aient laissé subsister dans le factum de M. de Beaumont une méprise si préjudiciable .

Je prie monsieur Bruce 4 d'envoyer ce petit papier à M. Damilaville, quai Saint-Bernard, pour être communiqué sur-le-champ à M. Mariette, avocat au conseil .

V. »

1 Éditions et manuscrits attribuent la lettre à Damilaville, ce qui semble contredit par le dernier paragraphe . D'ailleurs, cette lettre a tous les caractères des lettres à Debrus et suit manifestement la lettre du 17 octobre 1762 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/09/16/toutes-les-lettres-et-toutes-les-vaines-sollicitations-dont-5980314.html

2 Cette affirmation n'apparait pas dans le Mémoire publié, et il n'y a pas de carton ; V* doit parler d'après les épreuves qu'il a reçues .

4 Debrus ; V* écrit ainsi son nom par exemple dans l'adresse de la lettre du 26 juillet 1762 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/06/18/nous-ne-pouvons-d-ici-conduire-des-gens-qui-sont-a-paris-con-5955273.html