Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

20/01/2018

ne vous effarouchez pas de cet énorme fardeau

... Mark Zuckerberg et son trop célèbre Fesses de bouc va tenter  de faire le ménage, nettoyer ses écuries d'Augias électroniques avec l'aide de ses utilisateurs : la chasse aux fake news est ouverte . Ce qui m'intrigue, c'est que les nettoyeurs sont ceux-là même qui ne se font pas prier pour diffuser, consciemment ou pas, le pire du Net . Mark se fait juge et partie, le résultat ne sera qu'une nouvelle biaisée à coup sûr, et n'est pas Hercule qui veut .

 http://www.20minutes.fr/high-tech/2205495-20180120-fake-n...

 Image associée

 Facebook au quotidien

 

« A Carlo Goldoni

Au château de Ferney, 19 février 1763

J’ai respecté longtemps vos occupations, monsieur ; mais la meilleure raison qui m’ait empêché de vous écrire, c’est qu’on dit que je deviens aveugle . Ce n’est pas comme Homère, c’est comme La Mothe-Houdart, dont vous avez peut-être entendu parler à Paris, et qui faisait des vers médiocres tout comme moi. Je suis menacé de perdre la vue, et ce petit accident me prive d’un grand plaisir, qui est celui de lire vos pièces.

Un homme de beaucoup d’esprit, et qui entend parfaitement l’italien, m’a mandé qu’il était extrêmement satisfait de la dernière comédie dont vous avez gratifié notre public de Paris. Si elle est imprimée, je vous demande en grâce de me l’envoyer. Mes yeux feront un effort pour la lire, ou bien ma nièce nous la lira.

Au cas que vous ayez livré cet ouvrage à l'impression, je vous demande en grâce de l'envoyer par la petite poste, à M. Damilaville, premier commis des bureaux du vingtième, quai Saint-Bernard à Paris .

Je vous destine une quarantaine de volumes.

Nardi parvus onix eliciet cadum.1

Mais ne vous effarouchez pas de cet énorme fardeau . Il y a vingt volumes de votre serviteur que vous pourrez jeter dans le feu ; et, pour vous consoler, le reste est de Corneille.

Je reçois quelquefois des nouvelles de votre ami M. le marquis Albergati. Si j’étais jeune, je vous accompagnerais à votre retour pour aller l’embrasser ; mais j’ai soixante et dix ans, et il faut que je meure entre les Alpes et le mont Jura, dans ma petite retraite. Vous aurez un vrai serviteur jusqu’au dernier moment de ma vie.

Voltaire. »

1 Un petit onyx plein de nard fera sortir une jarre ; Odes, IV, xii, 17, Horace .