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20/07/2018

Il en sait plus qu'il n'en dit ...

... le parrain de la nouvelle Marianne qui ornera, moyennant finances, le recto de nos lettres , en deux mots le président Macron au sujet de l'affaire Benalla . Statistiquement parlant, c'était fatal que cela arrive, à partir d'un certain nombre on est sûr d'avoir à son service un homme qui vous fera regretter de l'avoir engagé, que l'on soit président ou petit patron . Ne perdons pas de temps à savoir ce que sait ou ne sait pas big chief , et que passe la justice promptement (il est déjà loin le 1er mai ! non ? ).

 Alors , en parfait accord avec les Ogres de Barback  : Vous m'emmerdez : https://www.youtube.com/watch?v=eKBu3WDQEXs

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A écouter, plutôt que les brêles rappeuses et les braillards sans âmes

 Bonus, entre autres : https://www.youtube.com/watch?v=Xy66aSALt50

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

1er auguste [1763]

Ô anges de lumière, voici ce que M. de Thibouville me mande sous votre cachet :

Mais , j'aurai bien autre chose encore . Oui, oui, oui, j'en sais plus que je n'en dis, peut-être plus que vous même qui me tenez rigueur, entendez-vous ? Mon Dieu que cela sera beau !

Il en sait plus qu'il n'en dit ; donc il a lu mes roués [= Octave ou Le Triumvirat]. Il en sait plus que moi, donc il sait votre sentiment sur mes roués, que je ne sais pas encore. Il est donc dans la bouteille. Vous lui avez donc fait jurer de garder le secret. Ce secret est essentiel. C'est en cela que consiste tout l'agrément de la chose. Figurez vous quel plaisir de donner tout cela sous le nom d'un adolescent sortant du séminaire . Comme on favorisera ce jeune homme qui s'appelle, je crois, Marcel [+]! Voilà la vraie tragédie, dira Fréron . Les soldats de Corbulon [= les partisans de Crébillon, allusion aux vers de Rhadamiste et Zénobie de Crébillon : « De quel front osez-vous, soldats de Corbulon / M'apporter dans ma cour les ordres de Néron ? »] diront : ce jeune homme pourra un jour approcher du grand Crébillon ; et mes anges de rire. Si on siffle, mes anges ne feront semblant de rien quoi qu'il arrive. C'est un amusement sûr pour eux ; et c'est tout cela que je prétendais.

Mais me voici à présent bien loin de la poésie et de cette niche que vous ferez au public. Mon procès me tourmente [++]. Je prévois une perte de temps effroyable. Si je peux parvenir à raccrocher cette affaire au croc du Conseil dont on l'a décrochée, je suis trop heureux. Elle y pendra longtemps, et j'aurai toujours le plaisir de me moquer d'un homme d'Église, ingrat et chicaneur. Il y a un siècle que je n'ai reçu de nouvelles de mon frère Damilaville. Je ne sais comment le monde est fait.

Respect et tendresse. »

 

+Quelques jours avant, V* écrit à Choiseul-Praslin : « il faut mettre la conspiration sous le nom d'un jeune novice jésuite, qui, grâce à la bonté du parlement , est rentré dans le monde, et qui … attend son dîner du succès de son ouvrage. Je m'imagine que les girouettes françaises tournent actuellement du côté des jésuites ; on commence à les plaindre … on aimera passionnément un pauvre petit diable jésuite, qui donnera l'espérance d'être un jour un Lemierre, un Colardeau, un Dorat. Je persisterai toujours à croire qu'il faut donner un nom à ce jeune jésuite … Si on ne nomme personne on me nommera, et tout sera perdu. »

La « conspiration » est le code utilisé pour parler de la pièce et ce qui la concerne.

 

++ Le curé Pierre Gros de Ferney voulait faire payer la dîme à V*, propriétaire de la terre de Ferney, et avait porté l'affaire devant le tribunal de Dijon, à la suite de la condamnation du précédent propriétaire par défaut devant le Conseil du roi.

V* voulait « en vertu du traité d'Arau » la faire porter à nouveau devant le Conseil du roi, où le curé avait toutes les chances de perdre.

V* demandait à cet effet l'appui du duc de Choiseul-Praslin, ministre des Affaires étrangères, directement par lettre (6 juin) et indirectement par les d'Argental.