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11/08/2018

au bout du compte, puisque vous pensez comme eux sur bien des choses, pourquoi n'être pas unis avec eux ?

... Hein , pourquoi pas , gens de droite -y compris extrême- comme gens de gauche -y compris extrême- , grands créateurs de groupuscules politicards pour souligner des opinions apparemment différentes et au fond banalement identiques ?

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« A Charles Palissot de Montenoy

etc.

rue d'Enfer près du Luxembourg

à Paris

18è auguste 1763 à Ferney

Je deviens aveugle tout de bon, monsieur, me voilà comme le bonhomme Tobie, et je n'espère rien du fiel d'un poisson . Je suis bien aise qu'il n'y ait plus de fiel entre M. de Tressan et vous 1; et je voudrais que vous pussiez être l'ami de tous les philosophes ; car , au bout du compte, puisque vous pensez comme eux sur bien des choses, pourquoi n'être pas unis avec eux ? Il me semble que nous ne devons avoir que les sots pour ennemis . Je voudrais pouvoir vous voir à Ferney avec les Diderot, les d'Alembert, les Hume, les Jean-Jacques . Nous chanterions tous Mlle Corneille et son grand-oncle, mais Fréron n'en serait pas .

Sans compliment, et à vous de tout mon cœur .

V. »

1 La brouille entre Tressan et Palissot remontait à l'année 1756 : Palissot en rejette la faute sur d'Alembert ; voir la lettre de Palissot à Voltaire du 12 mars 1756  et : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1756/Lettre_3225

Expliquez-moi donc cela , je vous en conjure . Est-il fou ?

... Donald Trump, bien entendu ! Une armée de l'espace ! Coutant des milliards de dollars ! Dans le même temps que des milliers de pompiers luttent contre des incendies énormes depuis des temps infinis avec des moyens finis . Le président bas-de-plafond-décoloré a vu trop de films de série Z, Z comme zinzin (et non pas Zorro !) Résultat de recherche d'images pour "Plan 9 from Outer Space"

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'ArgentaI

et à

Jeanne-Grace Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

18è auguste 1763 1

Je reçois la lettre du 11è auguste, de mes divins anges, avec le gros paquet . J'entre tout du coup en matière, car je n'ai pas de temps à perdre .

D'abord , mes anges sauront que toutes les choses de détail ne sont point du tout comme elles étaient .

À l'égard de l'horreur que vous me proposez, et à laquelle Mme Denis n'a jamais pu consentir, cela prouve que vous êtes devenus très méchant depuis que vous êtes ministre 2. C'est ce que je mande à M. le duc de Praslin 3 ; le crime ne vous coûte rien ; nous avions jugé dans l'ignorance des champs, qu'il était abominable que Fulvie voulût assassiner Antoine, que ce n’était point l'usage des dames romaines quand on leur présentait des lettres de divorce, que deux assassinats à la fois, et tous deux manqués, pouvaient révolter les âmes tendres et les esprits délicats . Mais puisque ce comble de l'horreur vous fait tant de plaisir, je commence à croire que le public pourra la pardonner, mais je vous avertis que la combinaison de ces deux assassinats est horriblement difficile . Il est à craindre que l'extrême atrocité ne devienne ridicule . Un assassinat manqué peut faire un effet tragique . Deux assassinats manqués peuvent faire rire , surtout quand il y en a un hasardé par une dame . Toutes les combinaisons que ce plan exige, demandent beaucoup de temps . J'y rêverai, et j'y rêve déjà en vous contant la chose seulement .

Mes divins anges, mon affaire contre la sainte Église est entre les mains de M. Mariette ; cette affaire est terrible . Si nous la perdions, tous les droits, tous les avantages de notre terre nous seraient infailliblement ravis ; nous aurions jeté plus de cent mille écus dans la rivière . Tous nos droits sont fondés sur le traité d'Arau, il ne s'agit aujourd’hui que de savoir qui doit être juge du traité d'Arau, ou le roi qui le connait, ou le parlement de Dijon qui ne le connait pas .

La république de Genève, intéressée comme moi dans cette affaire, a chargé M.M. Crommelin d'en parler ou d'en écrire à M. le duc de Praslin, afin que ce ministre puisse faire regarder au Conseil cette affaire comme une affaire d’État, laquelle doit être jugée au Conseil des parties, comme tous les procès de ce genre y ont été jugés .

Mais aujourd’hui, il ne s'agit que de revenir contre un arrêt de ce même Conseil des parties, obtenu par défaut, et subrepticement contre MM. de Budé qui n'en ont rien su, et qui étaient dans leurs terres en Savoie, quand on a rendu cet arrêt ; il renvoie les parties à plaider au parlement de Dijon, selon les conclusions de l’Église, et contre les déclarations de nos rois que MM. de Budé n'ont pu faire valoir, dans l'ignorance où ils étaient des procédures que l'on faisait contre eux .

C’est à M. Mariette, chargé du pouvoir de MM. de Budé et du nôtre, à revenir contre cet arrêt, et à renouer l'affaire au conseil de parties .

Il sera peut-être nécessaire que préalablement, nous obtenions des lettres patentes du roi, au rapport de M. le duc de Praslin . C'est ce que j'ignore, et sur quoi probablement M. Mariette m’instruira .

On m'avait mandé des bureaux de M. de Saint-Florentin, que cette affaire dépendait de son ministère, parce qu’il a le département de l’Église ; mais M. le duc de Praslin a la département des traités .

Pompée et Fulvie disent qu'ils sont fort fâchés de cet incident qui vient les croiser, que le traité d'Arau n'a aucun rapport avec l'Empire romain et les proscriptions .

Mes anges, ma tête bout, mes yeux brûlent . Je me mets à l'ombre de vos ailes .

Encore un mot, pourtant . M. de Martel, fils de la belle Martel 4, ci-devant inspecteur de la gendarmerie, arrive ici sous un autre nom, par la diligence, avec une vielle redingote pelée, et une tignasse par-dessus ses cheveux ; il dit qu'il vous connait beaucoup . Expliquez-moi donc cela , je vous en conjure . Est-il fou ?

V.

M'est-il permis d'insérer ici ce petit paquet pour frère Damilaville ? Je ne vous parle point de Saül, j'aime mieux Pompée .

Respect, tendresse et reconnaissance .

V. »

1 L'édition de Kehl, suivie des autres, omet à la suite de la copie Beaumarchais tout ce qui suit la première initiale .

2 Pour mémoire, d'Argental est ministre de Parme à Paris .

3 Voir lettre du 21 août 1763 au duc de Praslin : « Je me flatte toujours que vous daignerez aussi être mon juge, et que Mariette vous présentera une requête pour le traité d'Arau. »

4 Mme de Fontaine-Martel :