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01/11/2018

vivons unis

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C'est simple ! non ?

 

« A Etienne-Noël Damilaville

9è novembre 1763

Voici ce qu'on a donné à un frère pour amuser les frères . Ne citons jamais aucun frère ; vivons unis en Platon, en Bayle, en Epictète, en Marc-Antonin, et surtout écr l'inf . »

l’Europe me suffit, je ne me soucie guère du tripot de Paris, attendu que ce tripot est souvent conduit par l’envie, par la cabale, par le mauvais goût et par mille petits intérêts qui s’opposent toujours à l’intérêt commun

... dit , fort justement, Emmanuel Macron, à qui l'opposition reproche de prendre un repos dont ils jouissent , eux , à temps plein . L'opposition, c'est vraiment elle la véritable planque, et il est vrai que la connerie ne prend jamais de vacances .

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Pour information à tous, tant ceux qui sont tentés par une vie de dirigeant que tous  autres :

https://www.canal-u.tv/video/universite_paris_1_pantheon_...

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

9è novembre 1763 1

Mes anges, en attendant la tragédie, voici la farce ; il faut toujours s’amuser, rien n’est si sain. Votre lettre du 3è octobre, qui veut dire 3è novembre, parle d’une méprise dont je suis étonné et fâché. Le billet qui était pour vous avec le paquet pour mon frère Damilaville, ne devait pas être dans ce paquet, mais avec ce paquet  et même ce paquet pour frère Damilaville ne devait point être cacheté. C’est apparemment cette méprise qui a fait croire que je voulais solliciter la représentation d’Olympie ; c’est de quoi je suis très éloigné ; et je vous dirai très modestement , l’Europe me suffit, je ne me soucie guère du tripot de Paris, attendu que ce tripot est souvent conduit par l’envie, par la cabale, par le mauvais goût  et par mille petits intérêts qui s’opposent toujours à l’intérêt commun.

Conduisez toujours, mes chers anges, votre conjuration 2 avec votre prudence ordinaire ; ce ne sera pas moi qui vous trahirai, il faut être aussi ferme que je le suis, pour avoir résisté si constamment à M. de Chauvelin l’ambassadeur. Puisque j’ai eu cette force avec lui, je ne mollirai avec personne. Soyez les maîtres absolus, et puisse cette facétieuse conjuration vous donner quelque plaisir !

J'enverrai incessamment les Remarques sur l'Histoire générale à ce M. Hume 3, cousin de cet autre Hume, charmant auteur de L’Écossaise . Ce Hume me plait d'autant plus , qu'il a été qualifié d'athée dans le Journal encyclopédique . Je sens bien, mes anges, qu'il faut qu'un Français fasse les avances avec les Anglais ; ces messieurs doivent être fiers . Je ne fonde pas leur orgueil sur ce qu'ils nous ont pris le Canada, la Guadeloupe, Pondicheri, la Gorée 4, et qu’avec environ dix mille hommes ils ont rendu les efforts des maisons d'Autriche et de Bourbon impuissants, mais sur ce qu'ils disent ce qu'ils pensent, et qu'ils l’impriment . Il est vrai que j'agis à peu près avec la même liberté qu'un Anglais, mais je ne fais qu’usurper le droit qu'ils ont, et partant, je leur dois toute sorte de respect .

Permettez mes anges que je fourre ici pour frère Damilaville un paquet dans lequel il n'y a point de méprise . Je me mets plus que jamais à l'ombre de vos ailes .

N.B. – Il est bien vrai qu'on critiqua autrefois, Et mes derniers regards ont vu fuir les Romains 5, mais il est encore plus vrai que ce vers est admirable . »

1L'édition de Kehl est limitée à la seconde moitié de cette lettre ; celle de Cayrol est limitée à la première moitié ; Moland imprime encore les deux parties comme deux lettres .

2 La représentation du Triumvirat .

4 Gorée, île du Sénégal, prise par les Anglais en 1763 ; les Français en reprendront possession en 1817 .