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11/11/2018

vous devez avoir reçu plusieurs paquets de moi, et vous en recevrez encore

... Paquets de bits et octets en pagaille, petits éclairs électroniques sensés apporter un semblant d'information, à prendre au vol et à oublier de même pour ne pas devenir un big data sur pattes dénué de logiciel de tri , un âne de Buridan .

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« A Etienne-Noël Damilaville

17è novembre 1763

Mon cher frère, vous devez avoir reçu plusieurs paquets de moi, et vous en recevrez encore. Votre petit billet du 12 vient de m’être rendu. Vous me dites que la nymphe Clairon a reçu une brochure ; c’est sans doute un Cramer qui la lui a envoyée , mais vous devez en avoir beaucoup par M. d’Argental et par d’autres voies. Je vous supplie de me mander si tout cela est parvenu entre vos mains. Il y a surtout une lettre pour M. Mariette, qui m’inquiète beaucoup : c’est au sujet de mon affaire des dîmes ; je vous l’adressai il y a environ quinze jours , l’affaire presse beaucoup, et il serait bien triste que cette lettre fût perdue.

Quant au digne frère de l’auteur des chansons hébraïques 1, on nous fait espérer une instruction 2 très pastorale, qui sera plus approfondie et meilleure que celle de l’évêque d’Alétopolis . Sitôt qu’elle pourra me parvenir, je ne manquerai pas de vous en faire part . Mais, au nom de Dieu, mandez-moi si vous avez reçu des nouvelles de Lyon, de Besançon et de M. d’Argental, depuis un mois. Je vous suis attaché plus que jamais.

Ecr. l’inf. »

1 Pompignan , évêque du Puy ; voir lettre du 17 septembre 1759 à Mme du Deffand : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/10/09/je-suis-a-peu-pres-reduit-a-l-etat-d-abelard-mais-malheureus-5464788.html

2 La première Lettre d'un quakre .

il y a des choses qu’un ministre doit lire

... Il DOIT lire les discours écrits par ses conseillers et scribouillards attitrés d'une part, et les textes de loi qu'ils est appelé à défendre, sinon à comprendre ( c'est parfois trop demander quand on voit ce qu'ils peuvent pondre comme âneries ) . Pour le reste, à chacun selon ses goûts .

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B-A, BA, B-A , BA  = route du Rhum

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

Aux Délices , 17 novembre [1763]

Mes divins anges, vous devez avoir reçu un petit livre intitulé la Tolérance, lequel j’ai grande envie que vous tolériez. Je viens d’en envoyer un autre à M. le duc de Praslin, non pas à lui directement, mais à vous sous son enveloppe, et à vous sans cachet ; et je vous dis, dans un petit billet , engagez M. le duc de Praslin à lire cet ouvrage, s’il en a le temps. Il est, à la vérité, prodigieusement théologique ; mais il est honnête, et il y a des choses qu’un ministre doit lire. Tandis que vous étiez à Fontainebleau, je n’en savais rien, et j’envoyais toujours mes paquets sous le nom de M. de Courteilles. Il y en avait un pour M. Damilaville qui m’inquiète beaucoup ; il contenait un mémoire pour M. Mariette : il s’agissait de ma dîme. La chose presse, attendu que la Saint-Martin est arrivée, et que les prêtres poursuivent au parlement de Dijon.

Vous savez que la lettre de M. le duc de Praslin, au nom du roi 1, ne réussira pas auprès de Messieurs ; ils connaissent peu les lettres des ministres ; il leur faut des lettres patentes. J’ai toujours prévu que je serais obligé de poursuivre cette affaire litigieusement au Conseil des  dépêches, et je compte toujours sur les bontés de M. le duc de Praslin dans ce tribunal.

Permettez-moi de vous demander des nouvelles de votre conspiration 2. Est-elle en bon train ? avez-vous bien posté vos assassins ? avez-vous fait jouer vos ressorts ? avez-vous mis le feu aux poudres ? y a-t-il quelque chose de nouveau dans le tripot ?

Respect et tendresse.

V. »

2 Le Triumvirat .