Le présent ministère sous lequel nous avons le bonheur de vivre a fort à cœur cette réforme nécessaire
27/12/2010
Note écrite le 13 juillet 2011 pour parution le 27 décembre 2010 .
"Le présent ministère sous lequel nous avons le bonheur de vivre " ! Je dirais plutôt : les ministres présents et à venir qui ont le bonheur de vivre à nos dépens , eux seuls ont vu le père Noël gonfler leurs revenus .
Quelle énième réforme vont-ils souffler aux députés, ou se faire souffler par les élus, pour améliorer une législation, pléthorique déjà ?
Voyez le nombre croissant de nouveaux avocats pondus dans la famille ministérielle , je crains le pire de ces prétendus "au service de la Nation" .
« A Jacques-Marie-Bertrand Gaillard d'Etallonde
A Ferney 27 décembre 1775
Mon cher ami, vous ne m'avez point accusé la réception de deux paquets de graines pour S[a] M[ajesté]1. Vous ne m'avez rien écrit au sujet des impertinences de la Gazette du Bas-Rhin 2. Je vous ai mandé que j'avais instruit S M de cette affaire 3. Je dois vous dire de plus que l'avocat célèbre qui avait écrit en faveur des jeunes gens coaccusés 4 est le seul qui soit pleinement instruit des malversations horribles qui furent commises dans Abbeville . Il dit qu'elles furent portées à un excès inconcevable, et il compte dévoiler tous ces mystères d'iniquité dans un mémoire qui servira beaucoup à la réforme de la jurisprudence 5.
Le présent ministère sous lequel nous avons le bonheur de vivre a fort à cœur cette réforme nécessaire . On y travaillera avec le plus grand zèle, et l'abominable mort de votre ancien ami 6 ne sera pas oubliée .
C'est tout ce que peut vous mander pour le présent un pauvre malade qui n'en peut plus, et qui vous est très attaché .
V. »
1 Le 5 décembre , Frédéric lui a écrit qu'il lui a « mille obligations de la semence » envoyée ; voir page 123 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k80042j/f128.image.r...
et la lettre à Frédéric du 21 décembre 1775 : page 133 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k80042j/f138.image.r...
2 Le 26 novembre, V* signalait à Marin que dans le Courrier du Bas-Rhin du 18 octobre « un de ces marauds de convulsionnaires » attaquait Linguet, et « lui reproche d'avoir été engagé par (Voltaire) en 1766 à se mettre à la tête des huit avocats qui prirent alors la défense des coaacusés (de La Barre, d'Etallonde) » ; sur ce mémoire de 1766, voir la lettre à d'Argental du 16 avril 1775 :http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/04/17/ce-sang-innocent-crie-mon-cher-ange-et-moi-je-crie-aussi-et.html#more
3 Le 13 décembre, Frédéric lui a répondu à ce sujet qu'il ne lit pas les feuilles du Courrier du Bas-Rhin qui disent « souvent des sottises » : voir page 128 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k80042j/f133.image.r...
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