La tolérance est le premier article de mon catéchisme, et je mourrais content si je voyais la persécution et le fanatisme décrédités
07/11/2017
... "Je sais bien que vous serez damnés dans l'autre monde, mais il n'est pas juste que vous soyez persécutés dans celui-ci ."
Qui dit mieux et plus simplement que Voltaire à tous ceux qui se targuent d' "avoir de de la religion" ?
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« A Philippe Debrus
Mardi soir [1762-1763] 1
Qu'importe, monsieur, qu'un Anglais 2 parle ou ne parle pas au roi d'un jugement inique d'un parlement français ? Soyez persuadé qu'on ne parle pas au roi si aisément, et que d'ailleurs Sa Majesté est l'homme du royaume qui influe le moins sur cette affaire ; il ne s'en mêle ni ne s'en mêlera ; il laissera agir la commission du conseil, et dira seulement son mot comme les autres . Nous dépendons absolument des juges, et nous les aurons pour nous, soyez-en sûr . C'est alors que tout retentira auprès du roi de ce qu'on doit à l'innocence persécutée . Je vous dirai plus ; cette affaire est très capable de faire obtenir à vous autres huguenots, une tolérance que vous n'avez point eue depuis la révocation de l'édit de Nantes . Je sais bien que vous serez damnés dans l'autre monde, mais il n'est pas juste que vous soyez persécutés dans celui-ci 3.
La tolérance est le premier article de mon catéchisme, et je mourrais content si je voyais la persécution et le fanatisme décrédités .
Je vous embrasse de tout mon cœur . »
1 L'édition Lettres inédites place la lettre entre le 17 octobre et le 25 décembre 1762 .
2 Cet Anglais est sans doute le duc de Bedford dont il est plusieurs fois question dans la correspondance de cette époque .
3 C'est ici la fin de la première page du manuscrit ; le reste du texte au verso manque dans les éditions .
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