je vous prie de me faire le plaisir de faire donner cinquante francs au porteur
08/11/2024
... En cette période de discussion de budget, le "porteur" étant supposé votre serviteur, j'espère cinquante francs suisses bien entendu, qui sont supérieurs à l'euro ( 1CHF = 1.06€ ) et non des CFA comptant pour des clopinettes ( 1 Franc CFA = 0,0015 Euro) , ce qui permet à tout un chacun d'avoir la gloriole d'être millionnaire .
« A Josserand etc.
chez madame d'Arnay
rue Saint-Denis près Saint-Leu à La Levrette
à Paris 1
Quoique probablement, monsieur, vous n'ayez pas d'argent à moi, je vous prie de me faire le plaisir de faire donner cinquante francs au porteur . Je vous serai très obligé .
J'ai l'honneur d'être monsieur votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire.
Au château de Ferney 5 mai 1769.
M. de Laleu, secrétaire du roi, notaire, rue Sainte-Croix-la-Ferronnerie. »
1 Original olographe, sans l'adresse, cachet « de Lyon ».
La double adresse s'explique par le fait que la lettre fut envoyée à Josserand qui devait la porter à Laleu . Du reste, on possède le reçu de Josserand, ainsi conçu : « J'ai reçu de M. de Voltaire par les mains de M. de Laleu la somme de cinquante livres. / Josserand/ A Paris ce 23è mai ».
Jean-Baptiste Josserand, garçon épicier, Jean Lecuyer, brocanteur, et Marie Suisse sa femme, avaient été condamnés respectivement aux galères et à la marque le 24 septembre 1768 pour avoir vendu des livres défendus, dont Le Christianisme dévoilé et L'Homme aux quarante écus . Voir :Mémoires secrets , de Bachaumont, oct. 1768, p.337 : https://fr.m.wikisource.org/wiki/Page:De_Bachaumont_-_M%C3%A9moires_secrets_Tome_2_-_1766-1769_-_Ravenel_-_Ed._Brissot-Thivars_-_1830.djvu/341
D’Alembert les avait recommandés à V* dans une lettre du 22 octobre 1768 ( voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_(d%E2%80%99... ).
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