Vous me dites que le ministère veut protéger l'agriculture ; il ne devait donc pas dépouiller un laboureur de deux cent mille francs qui sont tout son patrimoine
15/09/2025
... Comme on le voit, les démêlés entre Etat imposant et agriculteur imposé ne datent pas d'aujourd'hui .
« A Jean-François-René Tabareau
6è avril 1770 1
Permettez à votre bibliothécaire de demander justice contre toutes les lettres simples qu'on me fait payer dix neuf sous, et qui ne doivent être taxées qu'à 15 ; En voici une de M. Élie de Beaumont 2 . Vous pouvez la lire . Vous verrez, mon cher monsieur, que c'est une simple lettre sans enveloppe . Ce qui peut avoir trompé les taxeurs c'est le double pli qui est d'un côté, et qui a pu faire croire que la lettre était double .
Je suis d'ailleurs assassiné de lettres d'inconnus que je suis obligé de renvoyer 3 . Pardonnez à un pauvre capucin à qui M. l'abbé Terray ravit deux cent mille francs dans sa besace, de ménager des quatre sous.
Vous me dites que le ministère veut protéger l'agriculture ; il ne devait donc pas dépouiller un laboureur de deux cent mille francs qui sont tout son patrimoine . Il faut mettre ces petites aventures comme bien d'autres au pied de son crucifix . »
1 Original ; éd. Kehl ; voir lettre du 1er avril 1770 : il attend apparemment qu'il y ait quelque chose de décidé : VIE DU CHATEAU à FERNEY
2 Lettre non connue .
3 Intéressant témoignage sur les aspects de la correspondance de V* qui nous échappent pour la plus grande partie : les lettres de ces solliciteurs ne devaient pas, en général, être conservées ni même toujours acceptées, le destinataire payant tout ou partie du port .
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