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04/06/2021

Je suis bien aise qu’on ait en France un peu de sévérité sur l’entrée des livres étrangers. On en imprime de si pitoyables et de si ridicules que c’est très bien fait d’écarter cette vermine

... De nos jours, Google and Co ne sont pas regardants sur la marchandise et il n'y a plus de frontières pour se garder de la diffusion des idées les plus détestables . Reste à conserver un peu de jugeotte et quelques principes altruistes . Nul besoin de cyber-influenceurs bidons !

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

17 février 1766 1

Permettez, mon cher ami, que je vous adresse le billet important pour mon notaire , M. de Laleu . Le cœur me dit que je recevrai de vous aujourd'hui quelques nouvelles, où vous parlerez de vous, de votre santé, de l'affaire de Sirven .

Je suis bien aise qu’on ait en France un peu de sévérité sur l’entrée des livres étrangers. On en imprime de si pitoyables et de si ridicules que c’est très bien fait d’écarter cette vermine ; mais Cramer est la victime d’une méprise singulière à l’occasion de cette défense. Il envoyait en Hollande un recueil de Mélanges littéraires en trois volumes 2, dans lequel, sans me consulter, il a fourré quelques ouvrages qu’il a attrapés de moi ; et il envoyait en France des suppléments de Corneille, et d’autres œuvres permises. On s’est trompé ; on a adressé les Mélanges en France, et le Corneille en Hollande. J’espère que sa bonne foi le tirera de ce mauvais pas.

Je n'ai point encore mon Encyclopédie . Les relieurs de ce pays-ci sont aussi lents que mauvais ; je n'ai de ma vie été si contrarié . En attendant je me jette dans la métaphysique . Je voudrais bien être entre Platon et vous . »

1 L'édition de Kehl, suivant la copie Beaumarchais amalgame cette lettre à celle du 21 février 1766, datant le tout du 21 février, comme toutes les éditions .

2 Au commencement de 1766, parurent, sous le millésime de 1765, trois volumes intitulés Nouveaux Mélanges philosophiques, historiques, critiques, etc.