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29/01/2009

a lento risu

Non, non  merci, point de grève pour moi ! J'ai déjà donné et ça n'a rien donné . Mon goût pour l'inutile se limite désormais à la balade en montagne et au tir à l'arc, à la contemplation -que vous devinez béate !- des programmes télévisés. La seule grève qui me tente est bien sûr celle qui s'étend le long de flots (bleus) avec du sable (blond, quoique je préfère les brunes qui ne comptent par pour des ...) et un alizé coquin qui joue avec les survivants de mon caillou. plage-moorea.jpgPas en grève, mais en plein délire sous le brouillard ( le stratus comme disent nos météorologues hélvètes ), avec des idées à la limite de la lisibilité .Comme dit Volti*, je suis dans de beaux draps !!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« A Jean-Louis-Vincent Capperonnier de Gauffecourt

 

 

                    J’ai payé, mon cher philosophe, a lento risu [avec un tranquille sourire ; -Horace] l’argent que vous m’avez ordonné de payer pour vos beaux grands draps sans couture. Je n’ai pu avoir votre reçu parce que M. Grand [ Isaac Jean Georges Grand, banquier de Lausanne ] est toujours à la chasse, et tire plus de lièvres que de lettres de change. Mais vous êtes couché sur son grand livre, et j’espère que j’aurai un reçu dans quelques mois. Vous aurez avant ce temps là le catéchisme de la ste religion naturelle [Poême sur la religion naturelle ou sur la loi naturelle : une version 1751-1752 en Prusse et à Bareuth, l’autre en avril-mai 1753 à Gotha ].

 

                    Je vous supplie d’adresser l’incluse à Mme de L’Épinay, chez qui Liébault a récité le  catéchisme [ Nicolas Liébault a lu la première version dédiée à Frederic II, obtenue par le secrétaire de la margravine, le marquis d’Adhémar ]. Obtenez de Mme de L’Épinay qu’elle mette son honneur à faire rendre cette lettre. Je prierai Dieu pour le salut de votre âme.

 

                    Mme Denis vous baise des deux côtés. Ne nous oubliez pas auprès de vos amis ; et n’oubliez pas Marc. Je vous embrasse philosophiquement.

 

                    Voltaire

                    Montriond, le 29 janvier 1756. »

 

Voir : pour Jean Louis Vincent Capperonnier de Gauffecourt

 

http://translate.google.fr/translate?hl=fr&sl=en&...

 

25/01/2009

Ou les hommes deviendront entièrement fous, ou ...

Mon menteur préféré, correspondant recherché des têtes couronnées, je le prends encore la main dans le sac à malices .

 

« A Catherine II, impératrice de Russie

 

 

                        Madame,

 

                        La lettre dont Votre Majesté impériale m’honore m’a tourné la tête ; elle m’a donné des patentes de prophète. Je ne me doutais pas que l’archevêque de Novgorod se fût en effet déclaré contre le système absurde des deux puissances ? J’avais raison sans le savoir,[dans son Mandement du Révérendissime père en Dieu Alexis, réplique aux Actes de l’assemblée générale du clergé de France de septembre 1765 ] , ce qui est encore un caractère de prophétie. Les incrédules pourront m’objecter que cet archevêque ne s’appelle pas Alexis, mais Demetri. Je pourrais répondre avec tous les commentateurs qu’il faut de l’obscurité dans les prophéties, et que cette obscurité rend toujours la vérité plus claire. J’ajouterai qu’il n’y a qu’à changer Alex en Deme, et is en tri, pour avoir le véritable nom de l’archevêque. Il n’y aura certainement que les impies qui  puissent ne se pas rendre à des preuves si évidentes.catherine II.jpg

 

                Je suis si bien prophète que je prédis hardiment à Votre Majesté la plus grande gloire et le plus grand bonheur. Ou les hommes deviendront entièrement fous, ou ils admireront tout ce que vous faites de grand et d’utile ; cette prédiction même vient un peu comme les autres après l’évènement.

               

                Il me semble que si cet autre grand homme, Pierre Ier, s’était établi dans un climat plus doux que sur le lac Ladoga, s’il avait choisi Kiovie ou quelque autre terrain plus méridional, je serais actuellement à vos pieds en dépit de mon âge. Il est triste de mourir sans avoir admiré de près celle qui préfère le nom de Catherine aux noms des divinités de l’ancien temps et qui le rendra préférable [il lui avait cependant écrit en novembre qu’il était un peu fâché qu’elle s’appellât Catherine, ce à quoi elle avait répondu qu’il correspondait exactement à sa « tête si peu docile, si peu flexible » ]. Je n’ai jamais voulu aller à Rome, j’ai senti toujours de la répugnance à voir des moines dans le Capitole et les tombeaux des Scipions foulés aux pieds des prêtres ; mais je meurs de regret de ne point voir les déserts changés en villes superbes, et deux mille lieues de pays civilisées par des héroïnes. L’histoire du monde entier n’a rien de semblable, c’est la plus belle et la plus grande des révolutions ; mon cœur est comme l’aimant, il se tourne vers le nord. D’Alembert a bien tort de ne pas avoir fait le voyage, lui qui est encore jeune. Il a été piqué de la petite injustice qu’on lui faisait, mais l’objet, qui est fort mince, ne troublait point sa philosophie [ difficultés à recevoir la pension de feu Clairaut ]. Tout cela est réparé aujourd’hui. Je crois que l’Encyclopédie est en chemin pour aller demander une place dans la bibliothèque de votre palais.

 

                Que Votre Majesté Impériale daigne recevoir avec bonté ma reconnaissance, mon admiration, mon profond respect.

 

                Feu l’Abbé Bazin

                24 janvier 1766. »

 Pourquoi Abbé Bazin ? Wait and see :

http://books.google.fr/books?id=FrATAAAAQAAJ&dq=volta...

 

Une Sandwich pour Thiriot ! Avec ou sans beurre ?

Ah! AH! Ah! Voltaire ne sait plus écrire, Voltaire ne connait plus le genre des mots ; une "sandwich", et puis quoi encore ? Eh bien lisez et vous croirez mes frères !

Juste une remarque d'humour à une roupie, vous allez voir que le Grand Turc "MAHMUT Ier" était un goinfre imprévoyant que ses copains nommaient "MATMUT au Tiers limité" . Bon, oui, pour un dimanche matin ça suffira . That's all, folks !!

 

« A Nicolas-Claude Thiriot

 

                    Le Grand Turc [ Mahmut Ier, mort le 13 décembre 1754 ], notre ambassadeur de la Porte ottomane      [Roland Puchot des Alleurs, mort le 23 novembre 1754 ], et Royer [ musicien mort le 11 janvier 1755 ] sont donc morts d’une indigestion. Je suis très fâché pour M. des Alleurs que j’aimais, mais je me console de la perte de Royer et du Grand Turc. Puissent les lois de la mécanique qui gouvernent ce monde faire durer la machine de Mme de Sandwich [ qui versa une pension à Thiriot et mourut le 27 juillet 1757 ] et que son corps soit aussi vigoureux que son âme laquelle est douée de la fermeté anglaise, et de la douceur française.

 

                    Vous voyez, mon ami, que Dieu est juste : Royer est mort parce qu’il avait fait accroire à Sireuil que c’était moi qui l’étais. Il faut enterrer avec lui son opéra [ Pandore , « vieil opéra » de Voltaire, texte remanié par Sireuil à la demande de Royer ] qui aurait été enterré sans lui. Royer avait engagé ce Sireuil dans la plus méchante action du monde, c’est-à-dire à faire des mauvais vers, car assurément on n’en peut pas faire de bons sur des canevas de musiciens. C’est une méthode très impertinente qui ne sert qu’à rendre notre poésie ridicule, et à montrer la stérilité de nos ménétriers. Ce n’est point ainsi qu’en usent les Italiens nos maîtres. Metastasio et Vinci [ Vinci  compositeur, collabora avec Métastase ] ne se gênaient point ainsi l’un l’autre ; aussi Dieu merci, on se moque de nous par toute l’Europe. Je vous prie, mon ancien ami, d’engager M. Sireuil à ne plus troubler son repos et le mien par un mauvais opéra. C’est un honnête homme, doux et modeste ; de quoi s’avise–t-il d’aller se fourrer dans cette bagarre ? Donnez-lui un bon conseil, et inspirez –lui le courage de le suivre.

 

                    Avez-vous sérieusement envie de venir à Prangins, mon ancien ami ? Arrangez-vous de bonne heure avec Mme de Fontaine et le maître de la maison. Vous trouverez la plus belle situation de la terre, un château magnifique, des truites qui pèsent dix livres, et moi qui n’en pèse guère davantage, attendu que je suis plus squelette et plus moribond que jamais. J’ai passé ma vie à mourir ; mais ceci devient sérieux ; je ne peux plus écrire de ma main. Cette main peut pourtant encore griffonner que mon cœur est à vous.

 

             VoltairePrangins.jpg

             A Prangins

             23 janvier 1755

             Pays de Vaud. »

 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas-Claude_Thieriot

 

28/09/2008

il y a une vie après l'été

Après un long sommeil de Belle au bois dormant, le chateau de Voltaire s'est enfin réveillé le 8 mai 2008 , pour accueillir près de 9000 visiteurs de 66 nationalités différentes , jusqu'au soir du 21 septembre . Désormais, seuls les groupes constitués, effectuant une réservation par écrit, auront accès au chateau pour une visite commentée (et payante ). Le parc prend ses couleurs d'automne avec une magnifique floraison de cyclamens et de colchiques, des rouges éclatants pour la vigne vierge qui tapisse le coté sud de la chapelle . Cela vaut le détour.

J'ai le plaisir de pouvoir en profiter sans compter, laissez vous tenter . Voltaire avait table ouverte, il ne tient qu'à vous de mettre vos pas dans les siens...

Contacts : ferney-voltaire@monuments-nationaux.fr et voir site officiel des Monuments Nationaux : http://voltaire.monuments-nationaux.fr/fr/

A bientot