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17/07/2024

Il est vrai qu’il s’y trouve plus qu’ailleurs des hommes durs et opiniâtres, incapables de se prêter un seul moment à la raison ; mais leur nombre diminue chaque jour

... Heureux Voltaire, tu n'as pas connu le Nouveau Front Populaire ! La guéguerre y règne, les égos sont survoltés, et le bien public ignoré en vue d'une place qui rapporte pouvoir et pseudo-gloire : https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/herault...

Le RN se marre, bien content de n'avoir pas eu à trouver des ministres compétents , n'ayant que la peine de mettre en avant Bardella , lequel va pouvoir continuer à critiquer et jeter des anathèmes , travail de feignasse .

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« A François-Alexandre Gaubert Lavaysse 1

Du 5 janvier 1769 2

J’étais, monsieur, rempli d’estime pour feu monsieur votre père3 : je sais qu’il était aussi sage que vertueux. J’aurais voulu en pouvoir dire autant de votre beau-frère La Beaumelle 4.

La raison fait beaucoup plus de progrès que vous ne pensez . Voici ce qu’un homme constitué en dignité m’écrit de Toulouse : Vous ne sauriez croire combien augmente dans cette ville le zèle des gens de bien et leur amour et leur respect pour5. Quant au parlement et à l’ordre des avocats, presque tous ceux qui sont au-dessous de trente-cinq ans sont pleins de zèle et de lumières, et il ne manque pas de gens instruits parmi les personnes de condition… Il est vrai qu’il s’y trouve plus qu’ailleurs des hommes durs et opiniâtres, incapables de se prêter un seul moment à la raison ; mais leur nombre diminue chaque jour, et non-seulement toute la jeunesse du parlement, mais une grande partie du centre et plusieurs hommes de la tête vous sont entièrement dévoués. Vous ne sauriez croire combien tout a changé depuis la malheureuse aventure de l’innocent Calas. On va jusqu’à se reprocher l’arrêt contre M. Rochette et les trois gentilshommes : on regarde le premier comme injuste, et le second comme trop sévère. 6»

Montrez, monsieur, ce petit extrait à Mme Calas et à Mme Duvoisin 7, et ayez la bonté de leur faire mes plus tendres compliments.

Je ne mangerai pas des fruits de l’arbre de la tolérance que j’ai planté ; je suis trop vieux, je n’ai plus de dents ; mais vous en mangerez un jour, soyez-en sûr.

J’apprends que vous demeurez chez M. Bouffé . C’est lui qui paye la pension des ex-jésuites . J’en ai un auprès de moi, aussi bien que les Sirven : car il faut faire du bien aux malheureux, et même aux jésuites . Je vous prie de vouloir bien me mander dans quel temps à peu près il pourra payer la pension de l’ex-jésuite Adam et de l’ex-jésuite Philibert, à chacun desquels on doit deux cents livres au premier septembre, si je ne me trompe. Les certificats de vie ont été remis à M. Bouffé par M. Leblanc, qui demeure chez M. Necker.

J’ai l’honneur d’être très-sincèrement et du fond de mon cœur, sans compliments, monsieur, votre.

N. B. –  Je vous prie aussi de vouloir bien me marquer ce qu’on retient pour les droits de banque. »

2 L'édition Cayrol et François , par erreur, donne comme destinataire un frère de François-Alexandre : Etienne de Lavaysse Vidon ; voir : https://gw.geneanet.org/hparey?lang=fr&pz=julien+francois&nz=revault+d+allonnes&p=etienne&n=de+lavaysse+de+vidon

3 David Lavaysse est mort le 9 novembre 1768 .

David Lavaysse, père du jeune Alexandre Gaubert-Lavaysse, qui fut impliqué fortuitement dans tous les malheurs des Calas, pour avoir soupé avec eux le jour où Marc-Antoine se tua, était un homme faible et intéressé. Pendant la première procédure, on réussit à le tromper ; on lui persuada que le crime des Calas était prouvé et l’on ménagea une entrevue entre lui et son fils prisonnier, en présence de M. de Senaux, président au parlement, un des magistrats les plus fanatiques de Toulouse. Lavaysse, devant M. de Senaux, conjura son fils d’éviter la torture et la mort en avouant que les Calas avaient étranglé Marc-Antoine.

Plus tard il fallut que Voltaire gourmandât vigoureusement la faiblesse de Lavaysse pour qu’il se décidât à braver le parlement et à agir de nouveau en faveur de son fils.

Cette faiblesse trop connue de sa famille, et le fait que ce jeune homme n’avait aucun lien de parenté avec les autres accusés, expliquent les obsessions auxquelles il fut exposé à diverses reprises .

Voir : https://gw.geneanet.org/pyl?lang=fr&p=francois+alexandre+gaubert&n=lavaysse

et https://gw.geneanet.org/pyl?lang=fr&p=david&n=lavaysse

5 V* omet ici, par modestie, les mots « le patriarche de la tolérance et de la vertu » qu'il cite seuelement dans une lettre à d'Argental du 23 janvier 1769 : http://www.monsieurdevoltaire.com/2015/08/correspondance-annee-1769-partie-3.html

6 On reconnaît la lettre de Joseph Audra fréquemment citée par V* ; voir lettre du 5 janvier 1769 au marquis de Bélestat : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/07/15/que-le-parlement-commence-a-ouvrir-les-yeux-que-plusieurs-jeunes-conseiller.html

7 Anne Calas dite Nanette, épouse de Jean-Jacques Duvoisin, voir page 408 : https://www.persee.fr/doc/anami_0003-4398_1962_num_74_60_4076

Commentaires

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Écrit par : Zohaib | 19/07/2024

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