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04/01/2022

Voilà une fort sotte affaire, mais la plupart des affaires de ce monde sont fort sottes, et l'on est bien heureux quand l’atrocité ne se joint pas à la sottise

... Pass vaccinal plutôt que Pass sanitaire, that's the question ! Le ridicule de cette discussion devrait entrer sans plus attendre dans le livre Guinness au titre de l'inutilité parlementaire d'une opposition qui ne sait quoi inventer pour se faire valoir, au mépris du simple bon sens . Il y a vraiment quelque chose de pourri dans le royaume de France .

https://www.ladepeche.fr/2022/01/04/pass-vaccinal-a-la-su...

Et pendant ce temps-là des gens meurent .

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville 1

29 septembre 1766

Vous semblez craindre, mon cher ami, par votre lettre du 23, que l’on ne fasse quelque difficulté sur le bel exorde que vous avez mis à votre certificat . Je ne vous en ai pas moins d’obligation, et je la sens dans le fond de mon cœur. Je compte faire imprimer ce certificat 2 avec les autres, que j’enverrai à tous les journaux ; je n’aurai pas de peine à confondre la calomnie. Il me semble que nous sommes dans le siècle des faussaires ; mais mon étonnement est que les faussaires soient si maladroits. Comment peut-on insérer, dans des lettres déjà publiques, des impostures si atroces et si aisées à découvrir ? Ce qui me fâche beaucoup, c’est que ces lettres se vendent à Genève. Mme la comtesse de Brionne 3, qui daigne venir à Ferney, ne sera-t-elle pas bien régalée de ce beau libelle ? Elle y trouvera sa maison outragée. Je ne sais où prendre ce M. Deodati, qui me doit un témoignage authentique de la vérité : c’est à lui qu’est écrite la lettre si indignement falsifiée et dans laquelle on a substitué une satire insolente aux justes éloges que je donnais à un prince rempli de mérite .

Je reconnais votre cœur,mon cher ami, à votre empressement de trouver ce Deodati, et de lui faire remplir son devoir . Je ne sais point sa demeure ; je lui ai écrit une lettre à cachet volant et je l'ai adressée à M. Marin . Voilà une fort sotte affaire, mais la plupart des affaires de ce monde sont fort sottes, et l'on est bien heureux quand l’atrocité ne se joint pas à la sottise .

Je n'entends point parler du mémoire de M. de Beaumont ; mais je reçois tous les jours des reproches de ce qu'il réclame dans l'affaire de sa femme une loi odieuse contre laquelle il s'élève ailleurs . J'avoue que j'aurais voulu qu'il eût témoigné sa douleur de recourir à une telle loi et qu'il eût fait sentir que son unique objet était la lésion faite à sa femme par la vente d'un bien de famille faite à trop vil prix . Le mémoire pouvait être plus droitement fait qu'il ne l'est, et alors il aurait fait une impression plus favorable sur les esprits . S'il est obligé de faire un nouveau mémoire comme cela peut très bien arriver, je vous supplie de l'engager à se servir de tout son esprit pour détourner l'odieux qu'on s'efforce de jeter sur sa cause . Vous savez si je m'intéresse à M. et Mme de Beaumont .

Adieu, mon cher ami ; je suis bien malade. Je vous répète que je serai très fâché de mourir sans avoir vu Platon, et surtout sans vous avoir revu avec lui. Je vous embrasse de toutes les forces qui me restent. Écr. l’inf.»

1 Copie contemporaine Darmstadt B. sans la formule finale ; L'édition de Kehl amalgame cette lettre à celle du 26 septembre 1766 .

3 Voir un quatrain de Voltaire sur le buste de Mme de Brionne : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1764/Lettre_5666

 

Vous devriez bien abandonner vos ouailles quelques moments

... pour réfléchir et penser au reste du monde , vous tous, prêtres, pasteurs, imams, rabbins, moines de toutes couleurs et prétendus prophètes  .

Au hasard,  moi l'énergumène (comme le chante le Grand Georges ), j'ai trouvé un cardinal qui fait pencher la balance en faveur des femmes, contrairement à ce détestable Zemmour : https://www.vaticannews.va/fr/vatican/news/2021-12/cantal...

Amen .

 

 

 

« A Jacob Vernes

26è septembre 1766 à Ferney

Voici, monsieur, où en est l’affaire de cette malheureuse et innocente famille des Sirven. Il a fallu deux années de soins et de peines réitérées pour rassembler en Languedoc les pièces justificatives. Nous les avons enfin arrachées. Le mémoire de M. de Beaumont est déjà signé par plusieurs avocats . Nous avons déjà demandé un rapporteur . M. le duc de Choiseul nous protège ; il m’écrit ces propres mots de sa main, dans la dernière lettre dont il m’honore :

Le jugement des Calas est un effet de la faiblesse humaine, et n’a fait souffrir qu’une famille ; mais la dragonnade de M. de Louvois a fait le malheur du siècle. 

Avouez, monsieur le curé huguenot, que M. le duc de Choiseul est une belle âme, et que ces paroles doivent être gravées en lettres d’or. Pour celles de Vernet 1, si on peut les écrire, ce n’est qu’avec la matière dont Ézéchiel faisait son déjeuner 2. Quant à Jean-Jacques, il suffit de vous dire qu’il y avait autrefois à Paris un pauvre homme nommé Chianpot-la-Perruque 3, qui se plaignait que la cour et la ville étaient liguées contre lui. Vous devriez bien abandonner vos ouailles quelques moments, pour venir converser dans un château où il n’y a pas une ouaille. »

1 Lettres critiques d’un voyageur anglais ; voir la note page 492 : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome25.djvu/502

2 « … des excréments sortis de l'homme. » , voir Ézéchiel, IV, 12 : https://saintebible.com/ezekiel/4-12.htm