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13/01/2010

nous ne redoutons rien des plus détestables engeances de la terre, c’est-à-dire des commis et des prêtres

Je me régale d’observer les réactions infantiles de certains hommes et femmes politiques, dont la dernière à ma connaissance est le refus de la famille de Jean Sarkozy de communiquer le nom du bébé qui leur est arrivé .

La cigogne avait l’adresse, mais comme tout bon « Transporteur » s’est bien gardée d’ouvrir le colis pour lire la plaque d’identité .

Qu’y avait-il dans la Darty-box ?

En tout cas Jean a eu une connexion de qualité et ne se plaint pas du service après-vente .

Notre droite politicienne ( que Dieu nous protège ! et que le Diable la patafiole ! ),  dont l’ex-ministre de la justice, après avoir caché le nom du père de la fameuse petite Zora (j’ai failli mettre la petite Souris ! ), nous offre un presque président aux dents longues , dit Jean S., qui, soit est déjà atteint d’Alzheimer et a oublié le prénom de son enfant (au fait : garçon ou fille ? ), soit a trop honte pour assumer le choix ( vous voyez le coup : Marx - Lénine  ou Marine - Ségolène !! ).

 

darty-box-snut.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dernière seconde ! Je viens de lire : Solal, prénom choisi pour le petit nouveau-né .

Belles initiales : S.S. !!

Est-ce un remerciement tacite à la Sécurité sociale, ou un hommage à la Schutzstaffel de triste mémoire ? Cette deuxième solution n'est guère envisageable, ne croyez-vous pas !! Mais à mes yeux, ce choix dénote une fois de plus l'inculture (?) de ce Jean (que j'aime à imaginer comme le prince Jean du dessin animé Robin des Bois de Disney ) .

Pauvre gosse ! Enfin quand je dis pauvre entendons-nous bien : cuiller en or dans la bouche mais parents en fer blanc (je n'ai pas osé mettre : "en tôle", quoique ça ne soit pas impossible, un jour qui sait ? )

Je lui dédie ceci : Caravan ! : http://www.youtube.com/watch?v=LYdJO-mB1lw, joué par un Solal de talent .

Caravan ! que sa route soit longue !!

 

 

caravan.jpg

Tout ceci ne me fait pas oublier le tremblement de terre d’Haïti !

N’y voyons pas de lien de cause à effet avec les turbulences de l’accouchement de Darty-box ! J’espère que les forces armées ne vont pas tuer ces quelques pillards de magasins . Oseront-ils tirer pour défendre quelques boites de conserves ou de l’électro-ménager ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Longue lettre de Volti qui est sur les charbons ardents, et pour tout dire a le feu aux fesses .

 

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d’Argental

 

12è janvier 1767

 

                            Vous serez peut-être impatienté, mon adorable ange, de recevoir si souvent de mes lettres ; mais c’est que je suis bien affligé d’en recevoir si peu de vous. Pardonnez, je vous en conjure, aux inquiétudes de Mme Denis et aux miennes.

 

                   Voyez encore une fois dans quel embarras cruel nous a jetés le délai de faire parler à M. le vice–chancelier [Maupéou ; à propos de l’affaire Lejeune : contrebande de livres prohibés], que dis-je, mon cher ange, de lui faire parler ! On s’est borné à lui faire écrire, et il n’a reçu la lettre de recommandation qu’après avoir porté l’affaire à un bureau de conseillers d’Etat. Voilà certainement de ces occasions où M. le duc de Praslin aurait pu parler sur le champ, interposer son crédit, donner sa parole d’honneur et finir l’affaire en deux minutes.

 

                            Vous nous mandâtes quelque temps auparavant à propos de M. de Sudre [avocat de Toulouse qui avait fait un factum en faveur des Calas, qui briguait la place de premier capitoul, et V* avait demandé aux d’Argental le 10 janvier 1766 de le faire recommander à St Florentin, dont dépendait l’affaire, par les ducs de Praslin et de Choiseul] que les ministres s’étaient fait une loi de ne point compromettre pour leurs amis, et de ne se rien demander les uns aux autres. Ce serait assurément une loi bien odieuse que l’indifférence, la mollesse et un amour propre concentré en soi-même auraient dictée. Je ne puis m’imaginer qu’on n’ait de chaleur que pour des vers de tragédie, et qu’on n’en mette pas dans les choses les plus intéressantes pour des amis tels que vous.

 

                            Il ne m’appartient  [pas] de me dire l’ami de M. le duc de Choiseul, comme Horace l’était de Mécène, mais il m’honore de sa protection.   Sachez que dans le temps même que vous ne vous adressiez pas à votre ami pour  une affaire essentielle qui peut vous compromettre [Mme Lejeune était la « protégée »  de d’Argental, et elle avait, dit V* à d’Argental le 4 janvier « laissé par malheur (à un libraire) la note de son mari (qui spécifiait les livres qu’elle devait acheter), signée Lejeune, valet de chambre de M.D. » (d’Argental).] autant que moi-même, M. le duc de Choiseul, accablé d’affaires, parlait à M le  vice-chancelier pour un maître des comptes, beau-frère de Mlle Corneille [Pajot de Vaux] qui a épousé M. Dupuits. M. le duc de Choiseul qui ne connait ni M. Dupuits, ni ce maître des comptes, faisait un mémoire à ma seule recommandation, le donnait à M. de Maupéou, m’envoyait copie du mémoire, m’envoyait une lettre de quatre pages de monsieur le vice-chancelier sur cette affaire de bibus [= cette affaire de peu d’importance]. Voilà comme on en agit quand on  veut obliger et quand on veut se faire des créatures. M. le duc de Choiseul a tiré deux hommes des galères à ma seule prière, et a forcé M. le comte de Saint-Florentin à faire cette grâce [sans doute  les protestants Claude Chaumont et Jean-Pierre Espinas ; ou alors deux hommes condamnés pour un délit de chasse dans un domaine de la Couronne. Saint Florentin était chargé du département de la Maison du roi et des affaires des réformés.]. Je ne connaissais assurément pas ces deux galériens, ils m’étaient seulement recommandés par un ami.

 

                            Est-il possible que dans une affaire aussi importante que celle dont il s’agit entre nous, votre ami qui pouvait tout soit demeuré tranquille ! Pensez-vous qu’une lettre de Mme la duchesse d’Anville écrite après  coup ait fait une grande impression, et ne voyez-vous pas que le président du bureau peut, s’il le veut, faire un très grand mal ?

 

                            Quand je vous dis que Lejeune passe pour être l’associé de Merlin, je vous dis la vérité, parce que La Harpe l’a vu chez Merlin, parce que sa femme elle-même a dit à son correspondant qu’elle faisait des affaires avec Merlin. En un mot, pour peu que le président du bureau ait envie de nuire, il pourra très aisément nuire. Et je vous dirai toujours que cette affaire peut avoir les suites les plus douloureuses si on ne commence par chasser de son poste le scélérat Jeannin. Dès qu’il sera révoqué, je trouverai bien le moyen de lui faire vider le pays sur le champ, ne vous en mettez pas en peine.

 

                            Est-il possible que vous ne vouliez jamais agir ! Quelle difficulté y a-t-il donc à obtenir de M. de La Reynière ou M. de Rougeot [fermiers généraux] la révocation soudaine d’un misérable et d’un criminel. ? N’est-ce pas la chose du monde la plus aisée de parler ou de trouver quelqu’un qui parle à un fermier général ? Je vous répète encore ce que nous avons dit, Mme Denis et moi, dans notre dernière lettre ; demandons des délais à M. de Montyon [en poste au ministère des Affaires étrangères, et qui doit juger l’affaire dans l’état actuel des choses.]. Faites agir cependant ou agissez vous-même auprès de M. de Maupéou, qu’on lui fasse sentir l’impertinente absurdité de m’accuser d’être le colporteur de quatre-vingts (car je sais à présent qu’il y en a tout autant) exemplaires du Vicaire savoyard [qui figure dans le Recueil nécessaire] de Jean-Jacques mon ennemi déclaré ! Songez bien surtout à notre dernier mémoire, signé de Mme Denis, du 28è décembre, commençant par ces mots : Le sieur de Voltaire étant retombé malade. Observez que tous nos mémoires sont uniformes. Réparez autant que vous le pourrez le dangereux énoncé que vous avez fait que la femme Doiret [nom d’emprunt pris par Mme Lejeune après la saisie des livres ] était parente de notre femme de charge ; nous avons toujours affirmé tout le contraire selon la plus exacte vérité. Nous avons même donné à M. le vice-chancelier, et par conséquent au président du bureau, la facilité de savoir au juste cette vérité par le moyen du président du grenier à sel de Versailles, beau-frère de notre femme de charge. Nous n’avons épargné aucun soin pour être en tout d’accord avec nous-mêmes ; et cette malheureuse invention de rendre la femme Doiret parente de nos domestiques est capable de tout perdre.

 

                            Pardon, mon cher ange, si je vous parle ainsi. L’affaire est beaucoup plus grave que vous ne pensez ; et il faut en affaires s’expliquer sans détour avec ceux qu’on aime tendrement.

 

                            Ne dites point que les mots d’affaire cruelle et déshonorante soient trop forts, ils ne le sont pas assez. Vous ne connaissez pas l’esprit de province, et surtout l’esprit de notre province. Il y a un coquin de prêtre [Philippe Ancian , curé de Moëns, voir lettre du 6 janvier 1761 à d’Alembert] contre lequel j’ai fait intenter il y a quelques années un procès criminel, pour une espèce d’assassinat dévotement commis par lui ; il lui en a coûté quatre mille francs ; et vous pensez bien qu’il ne s’endort pas ; et quand je vous dis qu’il faut faire chasser incessamment Jeannin qui est lié avec ce prêtre, je vous dis la chose du monde la plus nécessaire, et qui exige le plus de promptitude.

 

                            On parle déjà d’engager l’évêque du pays [Jean-Pierre Biord] à faire un mandement allobroge. Vous ne pouvez concevoir combien le tronc de cette affaire a jeté de branches, et tout cela pour n’avoir pas parlé tout d’un coup, pour avoir perdu du temps, pour n’avoir pas employé sur-le-champ l’intervention absolument nécessaire d’un ministre qui pouvait nous servir, d’un ami qui devait vous servir.

 

                            Si la précipitation gâte des affaires, il y en a d’autres qui demandent de la célérité et du courage, il faut quelquefois saper, mais il faut aussi aller à la brèche.

 

                                      Pardon encore une fois, mon très cher ange ; mais vous sentez bien que je ne dis que trop vrai.

 

                            Pour faire une diversion nécessaire au chagrin qui nous accable, et pour faire sentir à toute la province que nous ne redoutons rien des plus détestables engeances de la terre, c’est-à-dire des commis et des prêtres, nous répétons Les Scythes, nous les allons jouer, on va les jouer à Genève et à Lausanne ; nous vos conseillons d’en faire autant à Paris. J’envoie la pièce corrigée avec les instructions nécessaires en marge, sous l’enveloppe de M. le duc de Praslin. Je souhaite que la pièce soit représentée à Paris comme elle le sera chez moi [y joueront M. et Mme La Harpe, et Constant d’Hermenches]. Je me joins à Mme Denis pour vous embrasser cent fois avec une tendresse qui surpasse de bien loin toutes mes peines.

 

                            V.

 

Ah ! il est bien cruel que M. de Praslin ne se mêle que des Scythes.

 

 

 

 

http://www.youtube.com/watch?v=HPfsIjuqTZs

 

 

 

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