17/05/2010
homme qui fait des nouvelles à la main, qui prêche, qui produit des filles
« A Claude-Henri Feydeau de Marville
Ce 17 mai [1746] à Paris
Le sieur Mairault ci-devant travaillant avec l’abbé Desfontaines et l’abbé Fréron à des libelles, éditeur des lettres du sieur Roy insérées dans les dernières feuilles pour lesquelles l’abbé Fréron fut enfermé, est l’éditeur du libelle diffamatoire intitulé Discours de M. le directeur à la porte de l’académie. [Discours prononcé à la porte de l’Académie française par M. le Directeur à M***, fait lors de l’échec d’entrée de V* en 1743, et remis en circulation. Il y était cité son « indépendance républicaine », son absence de patriotisme, ses incartades de jeunesse, Le Bourbier, et ses attaques contre l’Académie]
On est persuadé que si on nomme Mairault à Phélizot, celui-ci pourra avouer tout, et croira que la chose étant découverte il n’est plus temps de la nier.
Phélizot sait parfaitement tout ce qui concerne les libelles répandus dans Paris depuis quarante années, il en a toujours été le principal colporteur, aussi bien que des Nouvelles ecclésiastiques.
Le sieur de V. demande la permission d’aller parler à Mazuel [le libraire] et à Phélizot, il fera son possible pour tirer d’eux la vérité.
L’auteur du nouveau libelle distribué à la porte des Tuileries, intitulé Discours de réception etc. [Discours prononcé à l’Académie par Monsieur de Voltaire, d’une grande ironie, écrit par Baillet de Saint-Julien. V* revenant sur son erreur, entretiendra avec Raynal de bonnes relations , cf. lettre du 30 juillet 1749] est composé par un Gascon nommé l’abbé Raynal,[jésuite, Guillaume Raynal, natif en réalité de l’Aveyron] homme qui fait des nouvelles à la main, qui prêche, qui produit des filles et envoie des libelles à plusieurs personnes de la cour.
Cet homme demeure dans un collège, on n’a pas pu savoir encore sa demeure. Si M. le lieutenant général de police veut envoyer faire une visite chez cet abbé Raynal, il est vraisemblable qu’on trouvera parmi ses papiers le nouveau libelle et plusieurs autres. »[le 19, V* écrit à Marville, que selon Phélizot qu’il a vu, l’auteur du libelle est Roy, et que ce dernier a osé appeler Richelieu un lévrier et Mme du Châtelet une chèvre.]
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