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19/05/2010

Je ne sais s’il entend les arts et métiers et s’il a le temps d’ entendre le monde

 

 

 


« A Charles-Augustin Ferriol, comte d’Argental
conseiller d’honneur du parlement
rue de la Sourdière à Paris

Aux Délices 19 mai [1758]

Mon cher et respectable ami, je bénis actuellement les Anglais qui ont brûlé votre maison [à l’île d‘Aix ; il demande à être indemnisé]. Puissiez-vous  être payé et eux être confondus.

Pardon de vous importuner de l’Encyclopédie. Vous aimeriez mieux une tragédie, mais il faut que je m’adresse à vous pour ne pas perdre mon temps. J’ai fait des recherches assez pénibles pour rendre les articles Histoire et Idolâtrie intéressants et instructifs. Je travaille à tous les autres. Mon temps m’est très précieux. Ce serait me faire perdre une chose irréparable, m’outrager sensiblement et donner beau jeu aux  ennemis de l’Encyclopédie d’avoir avec moi un mauvais procédé tandis que je tue à faire valoir cet ouvrage, et à procurer des travailleurs.[comme le pasteur Bertrand a qui il demandait le 9 mai : « Vous pouvez donner aisément une cinquantaine d’articles d’histoire naturelle et surtout l’article « tremblement de terre ». »] Je vous demande en grâce d’exiger de Diderot une réponse catégorique et prompte.[le 8 mai, aux d’Argental : « Avez-vous vu Diderot ? Veut-il accepter les articles qu’on m’avait confiés ? »] Je ne sais s’il entend les arts et métiers et s’il a le temps d’ entendre le monde. Mon cher ange, vous qui entendez si bien l’amitié, vous pardonnerez mes importunités.

V. »

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