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06/04/2012

pour ne pas effaroucher une nation frivole, qui rit sottement, et qui croit rire gaiement de tout ce qui n'est pas dans ses mœurs, ou plutôt dans ses modes

... les candidats à l'élection mentent effrontément, par pensées, par paroles et par actions (et comme faute avouée est théoriquement à demi pardonnée, les mensonges inavoués seront doublement condamnés, dans les urnes , d'abord, et  au tribunal si besoin ! ).

Prétexte à leur lâcheté : surtout "ne pas effaroucher" l'électeur, de droite  ou de gauche , une place en or en dépend .

Si vous hésitez à toucher un bulletin de vote, voici un autre  remède possible , je dis bien "possible" SGDG :

pastille st benoit.JPG

Ce ne sera pas de trop avec de tels postulants , Nicolas S. et Marine LeP., Jacques C.,  je vous le dis, point besoin de faire brûler des "pastilles à Confucius" en action de grâces, point besoin non plus de dragées Fuca car ces élections sont assez chi... comme ça .

 Et s'il vous reste un fond de naïveté (et une âme de gogo invétéré)  encore intact après tout ce cirque , tentez le coup :

pastilles ste rita.JPG

 

 

 

 

 

 

« A M. DUMARSAIS 1

à PARIS.

Aux Délices, le 12 octobre [1755]

Je bénis les Chinois, et je brûle des pastilles à Confucius, mon cher philosophe, puisque mon étoffe de Pékin vous a encore attiré dans le magasin d'Adrienne 2 Nous l'avons vue mourir, et le comte de Saxe devenu depuis un héros, et presque tous ses amis. Tout a passé; et nous restons encore quelques minutes sur ce tas de boue, où la raison et le bon goût sont un peu rares.
Si les Français n'étaient pas si Français, mes Chinois auraient été plus Chinois, et Gengis encore plus Tartare. Il a fallu appauvrir mes idées, et me gêner dans le costume, pour ne pas effaroucher une nation frivole, qui rit sottement, et qui croit rire gaiement de tout ce qui n'est pas dans ses mœurs, ou plutôt dans ses modes.

M. le comte de Lauraguais 3 me paraît au-dessus des préjugés, et c'est alors qu'on est bien. Il m'a écrit une lettre dont je tire presque autant de vanité que de la vôtre. Il a dû recevoir ma réponse 4, adressée à l'hôtel de Brancas. Il pense, puisqu'il vous aime. Cultivez de cet esprit-là tout ce que vous pourrez c'est un service que vous rendez à la nation. Vivez, inspirez la philosophie.

Nous ne nous verrons plus mais se voit-on dans Paris ? Nous voilà morts l'un pour l'autre j'en suis bien fâché. Je trouve quelques philosophes au pied des Alpes toute la terre n'est pas corrompue.

Vous vivez sans doute avec les encyclopédistes, ce ne sont pas des bêtes que ces gens-là; faites-leur mes compliments, je vous en prie. Conservez-moi votre amitié jusqu'à ce que notre machine végétante et pensante retourne aux éléments dont elle est faite.

Je vous embrasse en Confucius; je m'unis à vos pensées; je vous aime toujours au bord de mon lac, comme lorsque nous soupions ensemble. Adieu. On n'écrivait ni à Platon ni à Socrate

Votre très-humble serviteur. »

1 Voir note de V* dans les Ecrivains du Siècle de Louis XIV , page 69 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4113308/f86.image

2 M. Dumarsais avait enseigné la déclamation à Mlle Lecouvreur. (Kehl.)

4 Cette réponse n'est pas encore imprimée . (Beuchot 1785)

 

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