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15/06/2016

Le grand art de cette guerre est de ne paraître jamais défendre son terrain, et de ravager seulement celui de son ennemi, de l’accabler gaiement

... Belle tactique que nos politiciens de tous poils me semblent incapables de pratiquer tant ils sont obtus, tant ils se prennent au sérieux, tant ils sont rabâcheurs et sans imagination créatrice .

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 Carnaval permanent, grand Guignol à volonté ...

 

« A Ponce-Denis Ecouchard Le Brun, Secrétaire

des Commandements de Mgr le prince de Conti

au Temple

à Paris

11 juillet [1761]1

Il y a des choses bien bonnes et bien vraies dans les trois brochures que j’ai reçues 2. J’aurais peut-être voulu qu’on y marquât moins un intérêt personnel. Le grand art de cette guerre est de ne paraître jamais défendre son terrain, et de ravager seulement celui de son ennemi, de l’accabler gaiement ; mais après tout je ne suis pas fâché de voir relever des critiques très injustes d’une ode dont j’ai admiré les beautés, et à laquelle je dois non seulement mademoiselle Corneille, mais l’honneur de commenter à présent le grand homme auquel elle appartient.

Les oreilles d’âne sont attachées pour jamais au chef de ce malheureux Fréron. On a prouvé ses âneries, et il y a dans les trois brochures un grand mélange d’agréable et d’utile.

Je ne savais pas que ce Baculard fût un croupier de Fréron. J’ai eu soin autrefois de ce Baculard qu’on appelait d’Arnaud, comme j’ai soin de mademoiselle Corneille. J’ai été payé d’une ingratitude 3 dont je crois le cœur de mademoiselle Corneille incapable.

Adieu, monsieur ; je me flatte que le nom de monseigneur le prince de Conti décorera la liste de ceux qui souscrivent pour la gloire du grand Corneille et pour l’avantage de sa famille. Je serais toute ma vie pénétré d’estime et d’attachement pour vous.

V. »

1 Le manuscrit porte la mention : « M. Damilaville est venu pour avoir l'honneur de voir M. Le Brun et lui remettre cette lettre . »

 

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