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19/01/2021

cher soutien des spectacles et des plaisirs des Welches et des Français

... Ô chère Roselyne Bachelot, que faites-vous ? Vous a-t-on remisée dans les réserves de nos musées ? Etes-vous en cours de restauration après analyse par vos confrères ministres qui vous ont sortie du catalogue d'exposition ? Ou jouez-vous le rôle de la potiche ébrèchée, mais qu'on garde, pour ranger ses clés, pièces jaunes et masques ?

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« A Henri-Louis Lekain

[vers le 20 septembre 1765]1

Mon cher grand acteur, vous voyez comme ce public approuve aujourd’hui ce qu’il condamnait hier, et condamne ce qu’il approuvait. Il n’appartient qu’au temps de fixer nos têtes de girouette. J’ai chez moi deux leçons d’Adélaïde fort différentes l’une de l’autre ; je soupçonne que la pièce, telle qu’on l’a jouée en dernier lieu, diffère encore de mes deux exemplaires. Je vous prie de m’envoyer l’exemplaire sur lequel vous vous êtes déterminé, afin qu’ayant confronté le tout, je puisse en former une pièce passable, que je vous ferai parvenir, avec une petite préface à la louange des Welches qui ne changent jamais d’opinion. J’ai grand’peur que vous ne les ayez séduits, et qu’ils n’aient pris vos talents pour de beaux vers.

Je vous remercie du petit relevé de la reprise d’Oreste que vous m’avez envoyé. Pourriez-vous pousser vos recherches et votre amitié pour moi jusqu’à m’instruire du nombre de représentations qu’Oreste a eues depuis cette reprise, et de la recette de ces représentations ? car on dit que c’est la recette qui est le thermomètre du succès. Je voudrais bien obtenir aussi que vous me fissiez la même grâce

Sur l’Electre française 2 à la mode soumise,

Pour le galant Itys si galamment éprise.3

 Je suis curieux de savoir l’histoire de mon siècle.

Vous pourriez mettre le tout dans une enveloppe de toile cirée, ficelée, à la diligence de Lyon, à l’adresse de votre serviteur :

par la diligence de Lyon pour la messagerie de Genève.

Je vous embrasse bien tendrement, cher soutien des spectacles et des plaisirs des Welches et des Français. »

1 Le manuscrit est daté par l'éditeur « Commencement septembre 1765 » ; Moland , lui, précise « 24 septembre ». On se base notamment sur la mention de la représentation d'Adélaïde .

2 L'Électre de Crébillon .

3 Épître à Mlle Clairon , vers 21-22 .

Vous ne faites que de bonnes actions, monsieur

... A qui pourrais-je dire cela aujourd'hui ?

A qui pourriez-vous le dire ?

Depuis l'abbé Pierre, je ne vois personne d'aussi bon, et c'est triste . Heureusement, son oeuvre perdure .

Treize ans après sa disparition, un hommage à l'Abbé Pierre à Esteville, où  il repose

Une bonté et un sourire vrais

 

 

« A François Achard Joumard Tison, marquis d'Argence

Brigadier des armées du roi

au château de Dirac

près d'Angoulême

20è septembre 1765 à Ferney

Vous ne faites que de bonnes actions, monsieur, vous protégez l’innocence des Calas contre un scélérat ; et vous mariez mademoiselle votre fille 1 à un bon gentilhomme. J’espère que vous aurez des petits-fils qui seront bons serviteurs du roi, et bons philosophes comme vous. C’est bien dommage que nos terres soient si loin des vôtres : nous vous donnerions la comédie pour les noces. Permettez-moi de présenter mes respects à madame votre femme et à monsieur votre frère. Tout ce qui a eu le bonheur de vous voir à Ferney vous fait les plus tendres compliments. »

1 Louise va épouser Louis-Honoré Froger de l'Équille le 24 octobre 1765 (20 novembre 1765 selon Besterman : note adaptée par F. Deloffre) ; voir : https://gw.geneanet.org/wailly?lang=en&p=louise&n=joumard+tison+d+argence