21/07/2009
Un homme a toujours raison quand il se donne le tort avec une femme
Pour bien débuter la journée, rien de tel que la compagnie d’un moustachu anar et bon enfant au demeurant : http://www.youtube.com/watch?v=F2eYvMH5Jes&hl=fr
Je pense que ma journée sera sous le signe de cette chanson … chaude et aimable …
Volti, je te trouve (ce n’est que mon avis de monogame ), ou terriblement altruiste, ou fatalement complaisant envers Emilie au point de conseiller à l’ex-amant de revenir en grâce … « Petits moyens », d’accord, mais est-ce une raison suffisante pour partager les tâches ?
Ou ton amour pour Emilie est si grand que tu ne peux la voir malheureuse et t’effaces au profit d’un rival que bien sûr tu « aimes » et « estimes ».
« A Pierre-Louis Moreau de Maupertuis
Mon cher Monsieur, vous voilà comme le Messie, trois rois courent après vous [France, Prusse,Russie]. Mais je vois bien que puisque vous avez sept mille livres de la France et que vous êtes français vous n’abandonnerez point Paris pour Berlin. Si vous aviez à vous plaindre de votre patrie, vous feriez bien d’en accepter une autre, et en ce cas, je féliciterais mon adorable roi de Prusse. Mais c’est à vous à voir dans quelle position vous êtes. Au bout du compte vous avez compris la terre sur les Cassini [les Cassini ont fait des mesures sur le méridien dont on aurait dû conclure que la terre est oblongue et dont on conclut cependant qu’elle était aplatie aux pôles . Maupertuis par ses mesures en Laponie infirma celles de Cassini et confirma que la terre est aplatie aux pôles ; il recevra un accueil triomphal à son retour ] et vous êtes sur vos lauriers. Si vous y trouvez quelque épine, vous en émousserez bientôt la pointe. Cependant si ces épines étaient telles que vous voulussiez abandonner le pays qui les porte pour aller à la cour de Berlin, confiez –vous à moi en toute sureté. Dites-moi si vous voulez que je mette un prix à votre acquisition. Je vous garderai secret [« un éternel » est barré sur la lettre d’origine] comme je l’exige de vous, et je vous servirai aussi vivement que je vous aime et que je vous estime.
Me voici pour quelques jours à La Haye, je retournerai bientôt à Bruxelles ; me permettrez-vous de vous parler ici d’une chose que j’ai sur le cœur depuis longtemps ? Je suis affligé de vous voir en froideur avec une dame [Emilie du Châtelet, amoureuse de lui, et qu’il a délaissée] qui après tout est la seule qui puisse vous entendre et dont la façon de penser mérite votre amitié. Vous êtes faits pour vous aimer l’un et l’autre. Écrivez-lui. Un homme a toujours raison quand il se donne le tort avec une femme. Vous retrouverez son amitié puisque vous avez toujours son estime.
Je vous prie de me mander où je pourrais trouver la première bévue que l’on fit à votre Académie [Fontenelle, dans l’extrait qu’il donna du mémoire de Cassini, avait paru lui donner raison ; Mémoires pour l’académie pour l’année 1701] quand on jugea d’abord que la terre était aplatie aux pôles sur les mesures qui la donnaient allongée. Ne sait-on rien du Pérou ? [autres mesures du méridien et recherches par La Condamine et son équipe au Pérou] Adieu, je suis un juif errant à vous pour jamais.
V.
A La Haye, ce 21 juillet 1740. »
Et pour conclure, une pièce de révolte qui me plait particulièrement : http://www.dailymotion.com/video/x29mi_pink-floyd-another...
10:17 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voltaire, émilie, condamine, prusse, laponie, cassini
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