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20/04/2010

Je vous jure, mon cher ami, que si je ne peux exécuter cette charmante idée, c’est que la chose sera impossible

Qu'il me soit permis de parler de mon humble personne ...

"Voici au net, et en bref, ma situation,..." : ce jour, mardi 20 avril 2010, j'ai, selon la décision du DRH du CMN (traduction = directeur du personnel du centre des monuments nationaux) , terminé ma mission au sein de son établissement, et précisément au château de Volti .

Pourquoi tant de haine ?? Plus sérieusement, sachez que tel un vieux yaourt, ma date de péremption arrive dans deux jours, à savoir 65 ans . Grâce à ce que l'on nomme un accord de branche, 65 ans est la limite fatidique à partir de laquelle on ne vaut plus un clou, on se fait jeter.

Détail croustillant de l'affaire, cette charmante nouvelle m'a été communiquée il y a un mois par lettre recommandée bien sûr et auparavant par radio-couloir !

Jugez de ma surprise, moi qui ai en poche un superbe contrat , signé du président du CMN, m'engageant jusqu'à fin 2011 !! Oui, oui, fin 2011 !

Que dit-on habituellement de celui qui rompt un contrat ? Je n'ose écrire ce qui me passe par la tête comme épithètes, mais vous vous doutez que ça doit être assez malsonnant .

Je n'ai bien évidemment eu aucune réponse à ma lettre d'il y a trois semaines à M. le président du CMN, m'étonnant du peu de respect d'une signature et engagement. Je ne l'ai pourtant pas obligée (Mme Lemesle) à mettre 31 décembre 2011 pour ce contrat de trois ans, signé début 2009. Oseront-ils affirmer qu'ils ont oublié ma date de naissance, ou se sont trompés dans leurs calculs ? Que vont-ils trouver comme arguments ?

Je leur ai donné deux options : je travaille jusqu'au terme de mon contrat et je suis payé pour cela, je suis mis dehors et je demande une indemnité pour rupture de contrat et je suis payé pour ne pas travailler . Quelle est l'option que vous adopteriez ?

A suivre ...

Il se peut qu'il y ait un hiatus dans la parution de mes notes, vous comprendrez pourquoi, mais je reviendrai blogger avec vous :"si je ne peux exécuter cette charmante idée, c’est que la chose sera impossible."

 

 http://www.youtube.com/watch?v=AMKCF2n-gJk#

 

 

 

 

« A Pierre-Robert Le Cornier de Cideville

 

             Voici au net, et en bref, ma situation, mon très cher ami. On a tant clabaudé contre Le Temple du goût que ceux qui s’y intéressent ont pris le parti de le faire imprimer avec approbation et privilège sous les yeux de M. Rouillé [ministre chargé de la Librairie] qui verra les feuilles . Ainsi Jore ne peut être chargé de cette impression.

 

             Mais voici de quoi il peut se charger :

 

             1° Des Lettres anglaises, qu’on a commencé à imprimer à Londres [en réalité, Thiriot fera deux éditions en Angleterre : une en anglais (24 avril – 17 juillet) selon Bowyer qui travaille pour le libraire Davis sortira en août, une en français (19 mai – 28 juillet) sortira en mars 1734, localisée à Bâle, peu avant celle de Jore qui porte la localisation Amsterdam] à trois mille exemplaires et dont il faut qu’il tire ici deux mille cinq cents, car nous ne pouvons aller en rien aussi loin que les Anglais [les Letters sont en fait imprimées à 2000 exemplaires, l’édition dite « de Basle » à 1500, et celle de Jore sera de 2500].

 

             2° D’Eriphyle que j’ai retravaillée, et dont on demande à force une édition.

 

             3° Du Roi de Suède,[Histoire de Charles XII dont La Mottraye avait contesté l’exactitude] revu, corrigé et augmenté avec la réponse au sieur de La Mottraye.

 

             Il faudrait aussi qu’il me donnât une réponse positive au sujet de La Henriade car il n’y en a plus du tout à Paris. M. Rouillé ferme les yeux sur l’entrée et le débit de La Henriade, mais il ne peut à ce qu’il dit en permettre juridiquement l’entrée. C’est donc à Jore à voir s’il veut s’en charger pour son compte, ou me la faire tenir incessamment chez moi comme il me l’avait promis [ La Henriade avec les variantes et les notes. Et l’Essai sur le Poème épique. Nouvelle édition. A Londres. Chez Innis MDCCXXVIII . En réalité chez Jore !].

 

             Je vous prie  de lui lire tous ces articles et vouloir bien me mander sa réponse positive sur tout cela. Voilà pour tout ce qui regarde notre féal ami Jore. Vous avez perdu votre archevêque,[Louis de La Vergne de Tressan, grand-oncle de Louis-Elisabeth de La Vergne, comte de Tressan] mon cher ami, et vous en êtes sans doute bien fâché pour son neveu qui va être réduit à faire sa fortune tout seul. Vous n’aurez un archevêque de plus de dix mois, car le très sage cardinal de Fleury voudra que le roi jouisse de l’annate aussi longtemps que faire se pourra. Mais quoique votre ville soit privée si longtemps d’un pasteur, cela ne m’empêcherait point du tout de venir y philosopher et poétiser avec vous une partie de l’été. Je vais m’arranger pour cela. Ma santé est affreuse mais un petit voyage ne l’altèrera pas davantage, et je souffrirai moins auprès de vous. Je vous jure, mon cher ami, que si je ne peux exécuter cette charmante idée, c’est que la chose sera impossible. Savez-vous bien que j’ai en tête un opéra,[Tanis et Zélide, qui ne plût pas à Brassac –musicien de Montcrif- et ne fut jamais représenté] et que nous nous y amuserions ensemble pendant qu’on imprimerait Charles XII et Eriphyle ? Notre ami Formont ne serait peut-être pas des nôtres. Il a bien l’air de rester longtemps à Paris, car il y est reçu et fêté à peu près comme vous le serez quand vous y viendrez. J’ai peur qu’il ne vous ait mandé bien du mal de l’opéra du chevalier de Brassac [L’Empire de l’amour ( ?) paroles de Montcrif et musique de Brassac, représenté le 14 avril et qui déçût Formont]. Nous le raccommodons  à force et j’espère vous en dire beaucoup de bien au premier jour. J’ai toujours grande opinion du vôtre, et je compte que vous l’achèverez quand nous nous verrons à Rouen. Vale.

 

Ce mardi [21 avril 1733]. »

 

Commentaires

Je ne sais que dire, Mister James, sinon bon courage à vous.

Vous allez beaucoup manquer au château et cela j'en suis certaine. J'ai pû vous apprécier et vous voir nous expliquer Voltaire, dans les murs de son château.

Je pense qu'il n'y a pas que les Monuments Historiques pour faire vivre notre ami alors faites vivre Volti autrement. Vous ne manquez pas de ressources.

Je pense bien à vous. Revenez nous bien vite, vous êtes attendu.

L.V

Écrit par : LOVEVOLTAIRE | 22/04/2010

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