14/08/2010
Voudriez-vous ravir aux particuliers le droit de se défendre?
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Et la vérité dans tout ça ?
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Vérité d'ici, vérité d'ailleurs :
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Vérité, mais d'où viens-tu?
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Qui es-tu ?
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"Trop petit pour ne pas me défendre " : c'est vrai , à appliquer chaque jour .
« A Louise-Dorothée von Meiningen, duchesse de Saxe-Gotha
14è auguste 1767, à Ferney
Madame,
Je suis pénétré jusqu'au fond du cœur des lettres dont votre Altesse Sérénissime m'honore. Vos bontés devraient sans doute bannir de mon esprit toute idée d'un La Beaumelle [i]. S'il n'était question que de moi, je n'y penserais pas, mais daignez songer, Madame, que je dois répondre au tribunal de l'Europe des vérités que j'ai dites dans le Siècle de Louis XIV, siècle heureux où toute la branche Ernestine dont vous êtes aujourd'hui l'ornement était la meilleure alliée de la France. Je trahirais lâchement mon devoir si je laissais subsister les calomnies que La Beaumelle réimprime contre presque tous ceux qui ont illustré ce beau siècle. Je sais que Votre Altesse Sérénissime est trop instruite et trop juste pour se laisser séduire par ces impostures, mais combien de lecteurs, Madame, ne sont ni justes ni éclairés! Considérez, Madame, qu'il n'y a pas une seule cour qui ne s'empresse de réfuter dans les papiers publics les mensonges des gazettes. Ces combats durent quelquefois des mois entiers. Voudriez-vous ravir aux particuliers le droit de se défendre? Non, sans doute, et ce n'est pas même comme simple particulier que je dois agir, mais comme un homme qui a été chargé de la cause publique. Je dirais plus encore. Votre Altesse Sérénissime sait avec quelle insolence La Beaumelle a parlé de votre auguste maison [ii]. Voudriez-vous que je l'oubliasse, parce que vous lui pardonnez ? Je ne le puis, Madame. La vérité ne pardonne point, mais elle ne punit qu'en se montrant. C'est par sa lumière qu'elle confond ceux qui veulent l'obscurcir. Les princes auxquels ce misérable a jeté de la boue feront ce que leur grandeur et leur clémence pourront leur dicter, mais pour moi, je suis trop petit pour ne pas me défendre.
La reconnaissance que je dois à toutes vos bontés, Madame, est le sentiment le plus profond qui m'occupe. Vous êtes ma protectrice et ma consolation. Je suis également dévoué à la vérité et à Votre Altesse Sérénissime avec le plus profond respect, et la plus vive reconnaissance.
Votre vieux suisse. »
iLe 24 juillet, après « avoir prié et conjuré (V* qui a pris à témoin le duc et la duchesse) les mains jointes … qu'il ne soit plus question du duc et d'(elle) dans toute cette affaire », le 10 août la duchesse le « conjurait » « d'abandonner et l'affaire et le procès et le pauvre aventurier à leur triste sort », de ne plus se « chamailler avec un extravagant ...»
ii Dans Mes Pensées ; cf. lettre du 3 août à Lavaysse.
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pour une heure de vérité, il faut se remuer le popotin et les méninges ! Non ?
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