30/05/2011
nous sentons bien qu'on peut lui reprocher un petit manque de modestie
"... et qu’il n'est pas honnête de chanter ainsi ses louanges" !
N'est ce pas heureux(ses) candidat(e)(s) au trône républicain ?
http://www.deezer.com/listen-695598
http://www.deezer.com/listen-765208
Moi aussi, j'aime bien Gluck !
Ich bin sehr glücklich !
Und Geluck, auch !
« A Jean-Baptiste-Nicolas de Lisle
Capitaine de dragons, etc.
à Mousson
30è mai [1774]
Nous sommes tous Gluck à Ferney 1, Monsieur ; nous sommes aussi Arnould 2. Nous sommes encore plus De Lisle ; et pour vous en convaincre nous avons sauvé un pauvre diable de moine défroqué qui osait porter votre nom 3.
A l'égard de Mlle Arnould qui chante si bien que de grâces, que de beauté !4 nous sentons bien qu'on peut lui reprocher un petit manque de modestie, et qu’il n'est pas honnête de chanter ainsi ses louanges . Elle se tirera de cette critique comme elle pourra .
Pour Mme du Deffand nous ne lui pardonnons pas de s'être ennuyée à cette musique 5.
En vous remerciant de toutes vos bontés .
Il court une petite oraison funèbre de Louis XV, prononcée par un monsieur de Chambon, dans l'académie de Valence 6. Elle est courte, nous vous enverrons le premier exemplaire qui nous tombera sous la main .
V[otre] t[rès] h[umble] [et] obligé
Le vieux malade. »
1 Voir lettre du 18 mai : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/06/13/nous-devons-tout-a-vos-bontes-en-prose-en-vers-en-doubles-cr.html
2 Madeleine-Sophie Arnould créa les rôles d'Iphigénie et d'Eurydice dans les opéras de Gluck . http://roglo.eu/roglo?lang=fr&m=NG&n=Madeleine+Sophie+Arnould&t=PN
3 Le 6 mai, V* demandait à P.-J. Franck, banquier, de donner de sa part « dix louis d'or à M. Delille » . « C'était un moine défroqué qui avait enlevé une fort jolie fille . Ses supérieurs couraient après lui pour le faire brûler ; nous avons envoyé le moine et sa demoiselle en Russie », écrira V* le 18 juillet à De Lisle .
4 Vers chanté par le chœur (I, 5 : http://www.deezer.com/listen-695631)à l'arrivée d'Iphigénie dans Iphigénie en Aulide (musique de Gluck, livret adapté par le bailly du Roullet).
6 L’Éloge funèbre de Louis XV prononcé dans une académie le 25 mai 1774, de V*. http://books.google.com/books?id=jKMGAAAAQAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false
De Lisle dira : « M. de Chambon n'existe pas plus que l'académie de Valence » . Le 6 juin, V* envoie à Mme du Deffand « le petit ouvrage de M. de Chambon » ; « (il) m'a paru mériter que je vous l'envoie, non pas à cause de son éloquence, car je le crois un peu trop simple, ... » ; voir page 337 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k800416/f342.image.r... . Il ajoutera : « Ce M. de Chambon ne brûle pas beaucoup d'encens quand il dit sa grand-messe. »
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