17/01/2012
toutes les sottises qui doivent faire rougir le lecteur et indigner l'auteur
http://www.deezer.com/music/track/250290
Quelques fruits pour un épineux problème ...
« A M. Claude-Etienne DARGET
Aux Délices, 23 mai 1755 i
Je connais votre probité, mon ancien camarade en Vandalie ii, et je n'ai jamais douté de votre amitié; j'apprends qu'on a lu devant vous, à Vincennes, tout le poème de la Pucelle; mais, par les fragments qui courent, je vois que tout est aussi défiguré que mon Histoire prétendue universelle. On a rempli les lacunes de toutes les sottises qui doivent faire rougir le lecteur et indigner l'auteur. Je m'adresse hardiment à vous pour prévenir, s'il est possible, les mauvais effets de cette abominable rapsodie qu'on ne manquerait pas de m'imputer. Il est dur que mon repos et ma vieillesse soient troublés par tant de calomnies. Vous êtes à portée de me donner dans cette affaire des lumières et des conseils. Si ceux qui ont un manuscrit si défectueux voulaient avoir le véritable, ils ne feraient peut-être pas un mauvais marché. Il n'y a point de parti que je ne prenne, ni de dépense que je ne fasse très-volontiers, pour supprimer ce qu'on fait courir sous mon nom avec tant d'injustice. J'ose m'adresser à vous avec confiance, parce qu'il s'agit de faire une bonne action.
L'adresse de votre ancien et très-humble et obéissant serviteur est A Voltaire, gentilhomme ordinaire du roi, aux Délices, près de Genève. C'est une maison, en effet, délicieuse, sur le lac et sur le Rhône. Ce sont des jardins charmants; mais une pucelle porte le trouble partout. »
ii Il fut lecteur et secrétaire particulier de Frédéric II, depuis 1747, après avoir été au service du marquis de Valori, ambassadeur de France à Berlin . Il deviendra intendant de l’École militaire à Paris . Voir paragraphe IV : http://friedrich.uni-trier.de/de/oeuvres/20/text/ et http://ub-dok.uni-trier.de/argens/pic/pers/Darget.php
16:31 | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.