18/03/2012
que voulez-vous qu'on fasse quand on se trouve entre des médecins et des apothicaires, des montagnes et des fripons ?
"Comptez sur mes sentiments, et jamais sur mes compliments." : superbe formule de politesse comme on n'en sait plus faire , hélas ! A Mam'zelle Wagnière, je peux assurer qu'elle peut compter sur mes sentiments et mes compliments, même si je ne les dis pas souvent .
« A M. le président de RUFFEY 1
Aux Délices, près de Genève, le 23 août 1755.
Il est vrai, monsieur, que mon corps a fait un effort en se transportant à Gex, et mon âme en a fait un autre en barbouillant une tragédie chinoise. Je ne donne plus que des magots. Voilà comme on finit; mais que voulez-vous qu'on fasse quand on se trouve entre des médecins et des apothicaires, des montagnes et des fripons ? Votre intendant m'a paru tout aussi aimable qu'à vous. Si mon goût décidait de mes marches, je viendrais bien vite profiter des bontés de M. de La Marche 2, de celles de M. de La Valette, et surtout des vôtres. Mais je suis hors d'état de voyager. Il faut que je m'en tienne à mes montagnes et à mon lac.
Je me souviendrai toujours de vous dans ma solitude, où j'oublie tout le reste du monde de tout mon cœur. Comptez sur mes sentiments, et jamais sur mes compliments.
V. »
1 Germain-Gilles-Richard de Ruffey , président de la chambre des comptes du parlement de Bourgogne à Dijon , fondateur d'une société littéraire qui devint académie et dont fit partie V*. http://fr.wikipedia.org/wiki/Gilles_Germain_Richard_de_Ruffey
2 Claude-Philippe Fyot de La Marche, camarade du collège Louis le Grand , et collègue de Ruffey au parlement de Dijon .
17:33 | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.