27/11/2014
Je me flatte que vous ne ferez aucune difficulté de me payer sur le même pied que vous l'avez été . J'attends cette justice
... Ce que dans la même veine que la note précédente, je pourrais écrire, élégamment, au cher percepteur du Trésor Public coupable d'une taxation d'office irrégulière et exigeant la paiement de la somme avant d'envisager le remboursement du trop perçu . ô merveilleuses arcanes fiscales !
« A Jean-Louis Labat,
baron de Grandcour
à Genève
18 novembre [1759]
Je vous prie très instamment mon cher baron de vouloir bien m'envoyer mon compte et le reste de l'argent qui vous a été remis pour moi . Il reste peu de chose . Il vous sera aisé de solder le tout . Vous avez la date des sommes par moi livrées 1, et dont partie m'a été remboursée par vous en divers temps, avec les intérêts de l'année dernière pour la somme de cinquante mille livres, lesquels intérêts vous ont été payés par les créanciers et dont vous m'êtes redevable, plus les intérêts des sommes ci-devant remboursées par vous jusqu'au jour du remboursement . Je me flatte que vous ne ferez aucune difficulté de me payer sur le même pied que vous l'avez été . J'attends cette justice de votre amitié et de votre régularité en affaires 2. Mes bâtiments me ruinent, et je compte sur vos bontés .
V. »
1 Voir par exemple la lettre du 7 septembre 1759 à Labat : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/10/06/il-est-supplie-de-vouloir-bien-conserver-environ-ladite-som-5462446.html
2 Ce qui n'a peut-être pas été constamment le cas car V* écrira le 25 mars 1760 à la duchesse de Saxe-Gotha : « Un certain La Bat, baron de Grandcour, marchand de Genève, un peu usurier de son métier, m'est venu trouver. Il parle de comptes, de différence d'argent, etc. Fi donc! le vilain n'a été que trop bien payé. »
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