10/01/2015
Il faudrait que vous eussiez la bonté de venir coucher chez nous ; une heure de conversation fait plus et mieux que mille lettres
... Voilà ce que François Hollande a dû dire ou aurait dû dire à tous ces chefs d'Etats et de gouvernements qui viendront dimanche soutenir la république française et, du bout des lèvres pour beaucoup d'entre eux, la liberté de la presse .
Je me contrefiche des états d'âme de la Marine et son parti qui n'ont pas manqué d'attaquer à tort Charlie en son temps, ce n'est qu'une vieille peau, comme son père .
Je me réjouis aussi de voir défiler une cohorte de faux culs de toutes obédiences religieuses qui n'ont jamais manqué une occasion de gueuler "au sacrilège", "à l'outrage", "au blasphème" pour couler un journal qui leur mettait la vérité en face .
Ah , le blasphème ! qu'elle invention de cerveaux malades ; je ne peux pas le voir autrement qu'une offense d'un catho envers la religion catholique, d'un muslim envers un soi disant prophète, d'un juif envers je ne sais qui . S'il n'y a pas ce distingo, alors j'accuse tous les religieux de blasphème envers moi laïc non croyant .
Celui-ci est un homme de paix et tolérance selon mon coeur
« A Louis-Gaspard Fabry
4 janvier [1760] 1
J'ai relu, monsieur, avec une nouvelle attention , et un plaisir nouveau, vos deux mémoires sur le pays de Gex . Il m'est venu dans la tête une idée que je soumets à vos lumières .
Ne pourrait-on pas après avoir fait sentir aux fermiers généraux combien le pays de Gex leur est à charge, leur proposer d'accepter une somme de trois cent mille livres au nom du pays, avec la faculté pour tout remboursement, d'acheter le sel au même prix que 2 Genève, et les Grisons, et de le vendre à l'étranger et au pays de Gex, et surtout à Genève ; ceux qui fourniraient les 300 mille livres au nombre desquels vous seriez pour si petite somme qu'il vous plairait, se chargeraient de l'entretien des chemins . Plus de gardes, pas même à Versoy . La liberté et l'abondance seraient le partage du pays de Gex sous votre administration, point d'impôt sous le nom de rachat de gabelles, nulle gêne, rien que du profit .
Vous seriez à la tête de la compagnie qui avancerait les cent mille écus .
Cette compagnie demanderait à fournir le sel au pays de Gex, à Genève, à Versoy, et au pays de Vaud, s’il est possible, à tout l'étranger .
Elle achèterait 12000 minots 3 de sel par an, au moins chaque minot reviendrait à environ 6 livres ou 7 livres 4 . Elle en vendrait au pays de Gex et à l'étranger, le même prix que Genève a fixé .
Elle pourrait faire annuellement un profit de 60000 livres au moins .
Sur ces 60000 livres on donnerait aux associés environ pour les deniers de leurs avances |
30000 £ |
L'entretien de tous les cheminements par an ponts et chaussées |
6000 £ |
Frais de régie ; et gratifications aux associés qui travailleraient |
24000 £ |
|
60000 £ |
On pourrait encore exiger des fermiers généraux qu'ils nous vendissent tous les ans une certaine quantité de tabac, au prix coutant .
Par ces opérations on fournirait aux fermiers généraux cent mille écus dans les besoins pressants .
On aurait de ces cent mille écus une rente très considérable ; le pays de Gex serait riche, et l'administration n'y perdrait pas . Vous demanderez où l'on peut trouver 300000 livres, vous en trouverez quatre cent mille dans huit jours .
Je vous prie, monsieur, d’examiner cette idée, et de vouloir bien la rectifier ; il me semble qu'on en peut tirer quelque avantage, et que le plomb peut devenir or, en passant de ma tête dans la vôtre .
Il faudrait que vous eussiez la bonté de venir coucher chez nous ; une heure de conversation fait plus et mieux que mille lettres .
J'ai l'honneur d'être bien sincèrement
monsieur
votre très humble et très obéissant serviteur
V.
Celui qui m'a proposé cette affaire paraît en état de trouver en peu de temps les 300000 . mais il faudrait qu'un homme comme vous, monsieur, qui connait si bien le pays, rédigeât sa proposition, et la rendît praticable . »
1 A la suite de cette lettre, V* rédigea un mémoire, qui est conservé , sur la même affaire . Il y propose, en gros , le rachat de la gabelle par un versement annuel à la ferme de trente mille livres, qui serait récupéré grâce à une imposition de 5 sols par habitant et de 10 sols par tête de bétail .
2 V* a d'abord écrit , puis rayé qu'à .
3 La mine correspondait à environ 78 litres3/4, le minot valant la moitié d'une mine .
4 Ou 7 £ est ajouté par V*.
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