22/03/2017
Mais il s'en faut bien encore que je sois content
... Avec tout ce que j'apprends : http://www.lepoint.fr/dossiers/politique/parlement-au-des...
Du temps que j'étais bientôt bachelier, mon père me fit travailler en remplacement d'une secrétaire, pour quelque argent de poche, à ses frais, et non à ceux de l'entreprise pour laquelle il travaillait lui-même ; un honnête homme, lui , à mille lieues de ces outres qui sont censées être des législateurs a priori exemplaires .
Il est un peu désespérant de voir qu'on trouve à la tête du pays tant de malhonnêtes gens, et tristounet de réaliser que c'est statistiquement logique car ce sont les représentants du peuple , avec tout ce que celui-ci fournit de bons , de branquignols
et de mauvais .
Et je reste poli !
« A Cosimo Alessandro Collini
A Ferney 23 avril 1762
Mon cher Colini j'ai différé longtemps à vous répondre sur le Cassandre . J'ai voulu auparavant connaître moi-même mon ouvrage , et pour le connaître il a fallu le faire jouer . J'ai fait venir Lekain à Ferney . Il a eu cette complaisance . J'ai vu l'effet de la pièce . C'est un très beau coup d’œil, ce sont des tableaux continuels . Mais aussi il demande des comédiens qui soient autant de grands peintres, et qui sachent se transformer en peintures vivantes . Le moment du bûcher fut terrible, les flammes s'élevaient quatre pieds au dessus des acteurs . Enfin c'est une tragédie d'une espèce toute nouvelle . Les trois derniers actes sont absolument différents de la première esquisse que je pris la liberté d'envoyer à Son Altesse Électorale . Mais il s'en faut bien encore que je sois content . J'ai senti à la représentation qu'il manquait beaucoup de nuances à ce tableau . J'y travaille encore . Je vous prie de me mettre aux pieds de Son Altesse électorale, moi et Cassandre . Si elle voulait me renvoyer mon ancien manuscrit je lui serait infiniment obligé . Il n'y aurait qu'à l'adresser à Mme Dufresne à Strasbourg . Elle me le ferait tenir avec sureté . »
16:34 | Lien permanent | Commentaires (3)
Commentaires
Votre article me fait penser qu'étant très jeune, j'ai travaillé comme un âne (mais sans carotte) dans un hôtel-restaurant ; la patronne m'en a bien fait bavé.
Elle a bien profité de mon envie d'être auprès de mon père pour aller le voir un peu chaque jour au sanatorium où il se trouvait.
....
Un jour, j'étais tellement épuisée, que je suis partie me promener dans les champs.
Les gendarmes, alertés par mon père, devant ma disparition, m'ont recherché activement.
Ils m'ont retrouvé avec un gros bouquet de fleurs dans les bras et papa m'a dit, heureux de me retrouver : va les offrir à Mme [DUCON]
Écrit par : lovevoltaire | 22/03/2017
Chère Love, nous avons eu la chance d'avoir des papas aimables et avons eu à subir parfois des Mme/M. Du... Je suis très touché par votre souvenir , je sais votre amour pour votre papa , homme engagé et courageux qui vous inspire toujours .
...
De leur côté quelle fierté, ou quelle honte auront les très jeunes "attachés parlementaires" [sic] dont on révèle des revenus hors de proportion pour un travail supposé estimable ?
...
Bonne journée Love, avec Zadig et Voltaire ;-)
Écrit par : james | 23/03/2017
Bonjour mister James,
Je ris aujourd'hui (mais avec quelques larmes dans les yeux quand même) en repensant à cet épisode et en me souvenant de la tête de papa quand il m'a retrouvé saine et sauve.
Il m'a sorti de cet enfer, a trouvé du travail hors du sana et j'ai pu le voir sans avoir besoin de travailler pour cette mégère.
Quand j'entends aujourd'hui tout ce trafic de travail supposé payé au-delà de ce qu'on peut imaginer, cela me donne vraiment envie de vomir de dégoût.
Des ministres qui ont la maladie de ne pas ouvrir leur courrier et de ne pas payer, ni même déclarer leurs impôts...
L'autre qui paie une fortune une femme qui reste à la maison à s'occuper de ses enfants,
Un autre qui paie grassement ses enfants..... etc., etc.
Je suis vraiment dégoûtée, ET LE MOT EST FAIBLE.
Cela dit, je suis fière de moi, fière de mon père, fière de mes enfants parce que je sais qu'au moins nous ne sommes peut-être pas riches, mais nous sommes HONNETES dans notre coeur et notre âme. Et je sais que vous l'êtes aussi, mister James.
Je vous embrasse.
LV alias M'mzelle Wagnière.
Écrit par : lovevoltaire | 23/03/2017
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