18/02/2021
persécuter un homme de lettres ! Ce serait reprocher à Mélancthon d'avoir fait condamner Luther à Rome
... Philippe Mélanchthon a eu le mérite d'être franc et clair , alors que Jean-Luc Mélenchon est clair comme les notions de médecine de Jean-Marie Bigard, et, jaloux comme un pou, pleure que lui on ne l'écoute pas plus qu'un bateleur de foire qui vend le fil à couper le beurre .
Pour une fois, je me suis résolu à consulter Twitter : ô misère ! A fuir !
https://twitter.com/JLMelenchon/status/136233731869527244...
« A Jean-André De Luc
à Genève
Au château de Ferney
20è octobre 1765, au soir
C'est un grand bonheur pour moi, monsieur, que votre recherche des anciens titres de Ferney m'ait valu votre visite . J'en aime mieux ma terre depuis que je sais que vos ancêtres l'ont possédée ; et après avoir eu l'honneur de vous entretenir, j'ai souhaité que vous voulussiez bien regarder ma maison comme la vôtre .
Quant à M. Rousseau je ne suis pas encore revenu de mon étonnement . Comment a-t-on pu imaginer que j'aie eu la moindre part au décret contre lui à Genève ? Moi, monsieur ! j'aurais plutôt coupé la main du syndic qui a signé cet arrêt . Moi persécuter un homme de lettres ! Ce serait reprocher à Mélancthon 1 d'avoir fait condamner Luther à Rome . Cette calomnie est absurde, et la plupart des calomnies le sont .
Je n'ai jamais mérité que M. Rousseau m'insultât, cependant vous savez quelles lettres il m'a écrites . Que m'importe que M. Rousseau ait été, ou non , secrétaire d'ambassade ? Pourquoi m'écrit-il ces étranges mots ? Vous avez menti si vous avez dit que je n'ai pas été secrétaire d'ambassade ; et j'ai menti si je n'ai pas été secrétaire d'ambassade ?2
Pourquoi s'en prendre à moi, qui en dix ans n'ai pas mis le pied quatre fois dans Genève, et qui n'ai ni écrit, ni parlé contre lui à personne ?
Qu'arriverait-il si je faisais imprimer la lettre qu'il m'a écrite et ses lettres de Venise ? Quel peut avoir été son dessein en m'enveloppant dans ses querelles ? Il faut absolument qu'on ait voulu nous aigrir l'un contre l'autre 3, et cela est bien injuste et bien maladroit .
Quand vous me connaitrez mieux, monsieur, vous verrez combien je suis éloigné d'accabler les infortunés, et de flatter les persécuteurs . L'exemple des Calas, et quelques autres, pouvaient vous faire connaître mon caractère . Vous verrez qu'il est digne du vôtre, et si je mérite que vous soyez touché des intérêts respectueux avec lesquels j'ai l'honneur d'être, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire . »
2 Citation pas entièrement exacte ; voir lettre du 12 juin 1765 à François Tronchin : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2020/10/12/tout-ce-qui-est-a-ferney-vous-dit-les-choses-les-plus-tendre-6269139.html
3 Selon Th. Besterman, il y a là peut-être l'une des explications de la durée de la brouille entre V* et JJ Rousseau : Théodore Tronchin et d'autres Genevois pourraient l'avoir entretenue pour des motifs de parti . Il n'en reste pas moins que l'attitude de Rousseau contre le théâtre est pour V* un motif de ressentiment primordial .
17:07 | Lien permanent | Commentaires (0)
qui est un des deux conservateurs des grâces de la gaieté française ?
... Roselyne ? Jean ? Gérald ? Elisabeth ? Olivier ?
Oui, qui va rendre le sourire aux acteurs de nos distractions en même temps qu'à nous-mêmes ?
Ah ! heureusement Koh-Lanta est bientôt de retour ! https://sports.konbini.com/culturesport/voici-les-20-cand...
Je sais maintenant où se trouve le vaccin : en Polynésie ! On peut toujours l'attendre, debout sur nos poteaux avec l'espace réglementaire .
« A Claude-Henri de Fuzée de Voisenon
19è octobre 1765 au château de Ferney
par Genève 1
J'avais un arbuste inutile
Qui languissait dans mon canton,
Un bon jardinier de la ville
Vient de greffer mon sauvageon .
Je ne recueillais dans ma vigne
Qu'un peu de vin grossier et plat ;
Mais un gourmet l'a rendu digne
Du palais le plus délicat .
Ma bague était fort peu de chose,
On la taille en beau diamant.
Honneur à l'enchanteur charmant
Qui fit cette métamorphose .
Vous sentez bien, monsieur l’Évêque de Montrouge, à qui ces mauvais vers sont adressés . Je vous prie de présenter mes remerciements à M. Favart 2, qui est un des deux conservateurs des grâces de la gaieté française .
Comme il y a environ dix ans que vous me m'avez écrit, je n'ose vous dire, ô mon ami, écrivez-moi, mais je vous dis, ah ! mon ami, vous m’avez oublié net. »
1 Edition « Lettre de M. de Voltaire à M. l'abbé de Voisenon », Mercure de France, décembre 1765, et simultanément dans le Journal encyclopédique du 1er décembre 1765 ; la première édition à donner la date correcte est celle des Œuvres complètes de M. l'abbé de Voisenon, III, 303, 1781 .
Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Claude-Henri_de_Fus%C3%A9e_de_Voisenon
2 Favart vient de prendre le sujet du conte L’Éducation d'une fille (paru dans les Contes de Guillaume Vadé ) pour en faire Isabelle et Gertrude, opéra-comique en un acte, représenté au Théâtre-Italien le 14 août 1765 .
et : https://data.bnf.fr/fr/15067784/andre-ernest-modeste_gretry_isabelle_et_gertrude/
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