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20/06/2022

Vous avez ri des grimaces des singes dans le pays des singes, et les singes vous ont déchiré

... Mais toi ami Cabu, tu vis encore !

Toujours aussi cons ! - 300 dessins toujours... - Cabu - Livres - Furet du  Nord

https://www.furet.com/livres/toujours-aussi-cons-300-dess...

 

 

« A Jacques-Marie-Bertrand Gaillard d'Etallonde

Le 10 février [1767]

Dans la situation où vous êtes, monsieur, j’ai cru ne pouvoir mieux faire que de prendre la liberté de vous recommander fortement au maître que vous servez aujourd’hui. Il est vrai que ma recommandation est bien peu de chose, et qu’il ne m’appartient pas d’oser espérer qu’il puisse y avoir égard ; mais il me parut, l’année passée, si touché et si indigné de l’horrible destinée de votre ami et de la barbarie de vos juges qu'il me fit l’honneur de m’en écrire plusieurs fois avec tant de compassion et tant de philosophie, que j’ai cru devoir lui parler à cœur ouvert, en dernier lieu, de ce qui vous regarde. Il sait que vous n’êtes coupable que de vous être moqué inconsidérément d’une superstition que tous les hommes sensés détestent dans le fond de leur cœur. Vous avez ri des grimaces des singes dans le pays des singes, et les singes vous ont déchiré. Tout ce qu’il y à d’honnêtes gens en France (et il y en a beaucoup) ont regardé votre arrêt avec horreur. Vous auriez pu aisément vous réfugier, sous un autre nom, dans quelque province ; mais, puisque vous avez pris le parti de servir un grand roi philosophe, il faut espérer que vous ne vous en repentirez pas. Les épreuves sont longues dans le service où vous êtes ; la discipline, sévère , la fortune médiocre, mais honnête. Je voudrais bien qu’en considération de votre malheur et de votre jeunesse il vous encourageât par quelque grade. Je lui ai mandé que vous m’aviez écrit une lettre pleine de raison, que vous avez de l’esprit, que vous êtes rempli de bonne volonté, que votre fatale aventure servira à vous rendre plus circonspect et plus attaché à vos devoirs.

Vous saurez sans doute bientôt l’allemand parfaitement ; cela ne vous sera pas inutile. Il y aura mille occasions où le roi pourra vous employer, en conséquence des bons témoignages qu’on rendra de vous. Quelquefois les plus grands malheurs ont ouvert le chemin de la fortune. Si vous trouvez, dans le pays où vous êtes, quelque poste à votre convenance, quelque place que vous puissiez demander, vous n’avez qu’à m’écrire à la même adresse, et je prendrai la liberté d’en écrire au roi. Mon premier dessein était de vous faire entrer dans un établissement qu’on projetait à Clèves 1, mais il est survenu des obstacles . Ce projet a été dérangé, et les bontés du roi que vous servez me paraissent à présent d’une grande ressource.

Celui qui vous écrit désire passionnément de vous servir, et voudrait, s’il le pouvait, faire repentir les barbares qui ont traité des enfants avec tant d’inhumanité. »

1 La colonie de philosophes ,essentiellement antichrétiens , à dont il a été question dès 1766 .

Ces libelles sont plus dangereux dans ces temps de fermentation que dans tout autre

... Et il s'en pond plus d'un à la seconde dans notre chaud pays de France qui -ô merveille- a une Assemblée Nationale des plus hétéroclites . Superbe pétaudière . On laisse son cerveau au vestiaire .

Un bel avenir est promis par l'OPPOSITION, qui dans sa science infuse a trouvé la recette de la démolition par principe . Notre nation est internationalement reconnue comme nulle en mathématiques, les projets de NUPES le prouvent, l'argent va tomber du ciel comme des cailles rôties, rien à craindre Mélenchon est leur prophète .

Quant à Marine, elle pète de joie , souris croyant soulever autant de poussière qu'un éléphant .

https://www.vie-publique.fr/en-bref/285441-legislatives-2...

 

 

« A Albrecht Friedrich von Erlach

10è février 1767, au château de Ferney par Genève 1

Monsieur,

Je crois remplir mon devoir, et je satisfais en même temps mes sentiments respectueux pour votre gouvernement en avertissant Votre Excellence des libelles diffamatoires que quelques séditieux, partisans secrets de Jean-Jacques Rousseau, font imprimer journellement à Yverdon au mépris de toutes vos lois . Ces libelles sont plus dangereux dans ces temps de fermentation que dans tout autre . On m'avertit que c’est le professeur Felici 2 qui les fait imprimer .

Il m'est tombé une feuille d'un de ces libelles entre les mains avec une lettre d'un garçon imprimeur nommé La Roche, qui est employé par ce professeur Felici . Ce garçon, qui paraît honnête , semble indigné lui-même des manœuvres auxquelles on l'emploie, et mérite par là probablement votre protection .

Je me flatte que Votre Excellence me saura gré de ma démarche . Votre gouvernement et tous les particuliers ont intérêt que de tels délits soient réprimés . Je n'oublierai jamais les bontés dont j’ai été honoré dans vos États .

J’ai l'honneur d'être, avec beaucoup de respect, monsieur , de Votre Excellence, le très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. »

1 Original, signature autographe, Bibliothèque de Berne ; édition K. [Karl Georg König] : «  Rasche und gute Justiz », Zeitschrift des Bernischen Juristen-Vereins, avril 1872.

2 Le personnage que V* dénonce ici (lui qui paradoxalement se plaint de la censure sur les écrits ) est Fortunato Bartolomeo de Felice qui a publié des Étrennes aux désœuvrés, ou Lettres d'un quaker à ses frères et à un grand docteur . Le Conseil a examiné cet écrit et conclu qu'il ne contient rien de contraire à la religion, au gouvernement et aux mœurs ( note du premier éditeur ).

Voir page 5 https://www.aveg.ch/articles/BUL16_2006_42_52.pdf

Voir : https://stringfixer.com/fr/Fortunato_Felice

et : https://books.google.fr/books?id=At9XAAAAcAAJ&pg=PA1&lpg=PA1&dq=%C3%89trennes+aux+d%C3%A9s%C5%93uvr%C3%A9s,+ou+Lettres+d%27un+quaker+%C3%A0+ses+fr%C3%A8res+et+%C3%A0+un+grand+docteur&source=bl&ots=g9rm2dPNx3&sig=ACfU3U2rjQkMcsDvlzxNsQlR4iaaANcFJA&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjCmPvRybv4AhUa_xoKHR2NA2AQ6AF6BAgPEAM#v=onepage&q=%C3%89trennes%20aux%20d%C3%A9s%C5%93uvr%C3%A9s%2C%20ou%20Lettres%20d'un%20quaker%20%C3%A0%20ses%20fr%C3%A8res%20et%20%C3%A0%20un%20grand%20docteur&f=false

Serait-il possible que je ne jouisse pas ... mais mon cœur sera toujours jeune

... Quelques-uns des nouveaux députés sont comme ça ? https://www.galerieglineur.com/beatrice-terra

On est proche du dénouement! - 130 x 97 cm

 

Mon dépouillement hier soir : bulletin blanc

 

 

« A David-Louis Constant de Rebecque, seigneur d'Hermenches,

Baron de Rebecque, etc.,

à Lausanne

Serait-il possible que je ne jouisse pas, monsieur, du plaisir de vous entendre, et d'être témoin de l'honneur que toute votre famille daigne faire aux petits amusements de mon loisir ? Si ma santé ne me permettait pas de venir à Lausanne, je vous supplierais au moins de passer par Ferney quand vous retournerez en France . J'écrivis à M. Constant le jour qu'il partit pour vous aller voir, il ne reçut point ma lettre, mais je ne veux pas tenir pour perdus les hommages et les remerciements dont elle était pleine . Je vous prie qu'il ne les ignore pas . Vous savez avec quel attachement inviolable je suis dévoué pour toute ma vie à tout ce qui vous entoure .

Où est le temps où j’assistais à vos répétitions et où j'étais encore assez jeune pour faire le vieillard sur le théâtre de Monrepos 1 ? hélas ! Je suis trop vieux aujourd'hui pour jouer les rôles de vieux, mais mon cœur sera toujours jeune pour vous .

V.

A Ferney, 10è janvier 1767. »

1 Un passage similaire figure dans la lettre du 19 avril 1767 à Buirette de Belloy : http://www.monsieurdevoltaire.com/2015/05/correspondance-annee-1767-partie-29.html