14/06/2023
Vous ne me parlez point des nouveaux édits en faveur des négociants et des artisans . Il me semble qu'ils font beaucoup d'honneur au ministère
... Aïe ! aïe ! aïe ! mon cher Voltaire, nous voilà bien embêtés . On touche ici à un sujet brûlant en notre XXIè siècle français , il y a plus de grognements que de ris, plus d'invectives que de compliments, l'habituel train-train de ceux qui sont contre tout changement et pour le moindre effort . Il est vrai que le ministère patauge et le commerce surnage à grand peine ( en s'offrant tout de même le luxe de quelques grèves et déprédations superflues ) .
Artisans, courage ! votre relève est improbable, menacée par la jeune génération des nez baissés qui n'ont que leurs pouces et leurs écouteurs pour outils . Consommateurs ! producteurs de vents, électroniques certes, mais inutiles , troupeaux à la merci d' "influenceurs.ceuses" , niais charlatans . Combien de places de travail ne sont pas occupées à ce jour ? question à 10€ pour ChatGPT-4 !: https://dares.travail-emploi.gouv.fr/donnees/les-emplois-...
« A Étienne- Noël Damilaville
27 novembre 1767 1
Je suppose pour ma consolation, mon cher ami, que les campagnes du maréchal de Luxembourg sont en chemin. Il faudra que j'arrête l'impression si elles ne viennent point, car nous en sommes aux batailles de Steinkerque, de Fleurus et de Nerwinde, l'éternel honneur des armées françaises. Il se pourrait que, le paquet étant trop gros, on l'eût laissé à la poste, ou qu'on l'eût ouvert.
Toutes les fois que vous aurez la bonté de m'envoyer quelque gros paquet, donnez-m'en avis par une lettre séparée.
Vous ne me parlez point des nouveaux édits en faveur des négociants et des artisans 2. Il me semble qu'ils font beaucoup d'honneur au ministère. C'est en quelque façon casser la révocation de l'édit de Nantes avec tous les ménagements possibles. Cette sage conduite me fait croire qu'en effet des ordres supérieurs ont empêché les sorboniqueurs d'écrire contre la tolérance. Tout cela me donne une bonne espérance de l'affaire de Sirven, quoiqu'elle languisse beaucoup.
Je n'ai point encore de réponse de M. Chardon. Votre affaire m'intéresse davantage. J'ai pris la liberté d'écrire, comme je vous l'avais mandé, et je fais présenter ma lettre par un homme à portée de la faire réussir. Cependant je me défie toujours de la cour.
Bonsoir, mon cher ami; mandez-moi des nouvelles de votre affaire et de votre santé. »
1 L'édition de Kehl amalgame le troisième paragraphe de la présente à celle du 4 décembre 1767 .
2 Ces nouveaux édits pourraient être dans l’Édit du roi concernant les arts et métiers, enregistré le 19 juin 1767 : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8617977n.image
Voir lettre du 18 décembre 1767 à Pomaret : http://www.monsieurdevoltaire.com/2015/07/correspondance-annee-1767-partie-59.html
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