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14/06/2023

il me semble que le Conseil cherche réellement le bien de l'État

... Ce que ne confirment pas les sondages en notre grognon pays :

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https://www.publicsenat.fr/sites/default/files/styles/pse_rte_moyen/public/thumbnails/image/2lus_1.jpg?itok=3MpQe6h9

https://www.publicsenat.fr/actualites/non-classe/barometr...

 

 

 

«  A François-Louis-Claude Marin

Mon cher bienfaiteur de la littérature, je ne manquerai pas d'envoyer votre petit billet à son adresse sitôt que l'homme à qui vous écrivez sera revenu de Lausanne où il est pour quelques jours .

J'ai lu les Lettres sur Rabelais 1 et autres grands personnages. Ce petit ouvrage n'est pas assurément fait à Genève . Tout ce que j'en sais, c'est qu'il est imprimé à Bâle et non point chez Marc-Michel Rey comme le titre le porte. Il y a, en effet, des choses assez curieuses ; mais je voudrais que l'auteur ne fût point tombé quelquefois dans les défauts qu'il semble reprocher aux auteurs hardis dont il parle.

Parmi une grande quantité de livres nouveaux qui paraissent sur cette matière, il y en a un surtout dont on fait un très grand cas. Il est intitulé Le Militaire philosophe, et imprimé en effet chez Marc-Michel Rey 2, ce sont des lettres écrites au Père Malebranche, qui aurait été fort embarrassé d'y répondre.

On a débité en Hollande, cette année, plus de vingt ouvrages dans ce goût. Je sais que la fréronaille m'impute toutes ces nouveautés mais je m'enveloppe avec sécurité dans mon innocence et dans le Siècle de Louis XIV, que je fais réimprimer, augmenté de plus d'un tiers.

Je profite de la permission que vous me donnez de vous adresser une copie de l'errata que l'exacte et avisée veuve Duchesne a perdu si à propos. Je mets tout cela sous l'enveloppe de M. de Sartines , parce qu'il m'a paru que messieurs de la poste avaient eu quelques soupçons sur le contreseing de monsieur le vice-chancelier . Vous en jugerez par l’adresse que je vous renvoie . Elle a été taxée à la poste ; il est probable qu'elle a été ouverte .

Je pense que quand on contresigne pour monsieur le vice-chancelier, il faut un papier plus grand, et qui ait plus l'air ministre ; mais je peux me tromper .

Vous me demandez, mon cher monsieur, si je m'intéresse aux édits qui favorisent le commerce et les huguenots ; je crois être de tous les catholiques celui qui s'y intéresse le plus. Je vous serai très obligé de me les envoyer ; il me semble que le Conseil cherche réellement le bien de l'État ; on n'en peut pas dire autant de messieurs de Sorbonne !

Adieu, monsieur vous ne sauriez croire combien votre commerce m'enchante, il ranime ma vieillesse, et augmente les sentiments que je vous ai voués.

V.

27è novembre 1767. 3»

3 L'édition de Kehl donne un texte corrrompu .

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