12/06/2025
qu’ils goûtent en concurrence Le plaisir de faire du bien. Ma muse alors en confidence Me dit : « Ne leur souhaite rien. »
... Dédicace au couple présidentiel, Macron, bien entendu , la professeure de Français appréciera -peut-être .
« A Louise-Honorine Crozat du Châtel, duchesse de Choiseul
Par Lyon 1er janvier 1770
Madame,
Votre Excellence saura que, comme j’étais dans ma boutique le jour de la Saint-Sylvestre, sans rien faire, parce que c’était dimanche 1, il passa chez moi un pédant qui fait des vers françois, et je lui dis : « Monsieur le pédant, faites-moi des vers françois pour les étrennes de madame Gargantua », et il me fit cela, qui ne m’a pas paru trop bon :
Je souhaite à la belle Hortense
Une âme noble, un cœur humain,
Un goût sûr et plein d’indulgence,
Un esprit naturel et fin,
Qui s’exprime comme elle pense ;
Un mari de grande importance,
Qui ne fasse point l’important.
Qui serve son prince et la France,
Et qui se moque plaisamment
Des jaloux et de leur engeance ;
Que tous deux soient d’intelligence,
Et qu’ils goûtent en concurrence
Le plaisir de faire du bien.
Ma muse alors en confidence
Me dit : « Ne leur souhaite rien. »
Il me semble, madame, que moi, qui ne suis qu’un typographe, j’aurais fait de meilleurs vers françois que cela, si je m’étais adonné à la poésie françoise.
J’ai l’honneur de faire à monseigneur votre époux, comme à vous, madame, les compliments des révérends pères capucins, de tous les maçons de Versoix, de tous les manœuvres, de tous ceux qui veulent bâtir des maisons en cette ville, où il fait froid comme en Sibérie.
J’ai de plus l’honneur d’être, avec un profond respect, madame, votre très humble et très obéissant serviteur
Guillemet. »
1 Le 31 décembre 1769 est bien un dimanche .
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