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02/05/2009

que Volt. s’aille faire f. et qu’on n’en parle plus

Petit coup de blues ...

J'ai déblogué quelques jours .

 

 

poirier espalier.jpg

Circontances atténuantes, il y a eu un vilain refroidissement dans le secteur, puis le beau revenant (timidement) -sans permettre le maillot de bain (ou alors seulement sous sa douche)- j'en ai profité pour jouer au débroussailleur fou .

Massacre à la tronçonneuse. Sus aux ronces qui ont l'audace de prolifèrer ! Paradoxe, j'adore la confiture de mûres et devrais donc aller chercher mon régal à des kilomètres plus loin . Mais j'ai une dent contre ce fil de fer barbelé naturel qui ose venir faire concurrence à quelques malheureux poiriers en espalier , mal traités, abandonnés depuis des années, ridés et qui offrent malgré tout une floraison prometteuse . Prometteuse certes, mais l'an passé ce furent des promesses d'homme politique en campagne (électorale ! car la mémoire courte se pratique aussi bien en ville qu'aux champs ): paroles fleuries, résultat nul . Peut mieux faire !!

 

ronces.jpg

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d’Argental

 

 

                            Il s’agit, mon aimable protecteur, d’assurer le bonheur de ma vie.

 

                            M. le bailly de Froulay qui vint me voir hier m’apprit que toute l’aigreur du garde des Sceaux contre moi venait de ce qu’il était persuadé que je l’avais trompé dans l’affaire des Lettres philosophiques et que j’en avais fais faire l’édition. Je n’appris que dans mon voyage à Paris de l’année passée comment cette impression s’était faite ? J’en donnai un mémoire. M. Rouillé, fatigué de toute cette affaire qu’il n’a jamais bien sue, demanda à M. le duc de Richelieu s’il lui conseillait de faire usage de ce mémoire. M. de Richelieu plus fatigué encore et las du déchainement et du trouble que tout cela avait causé,[à Montjeu, en mai 1734, juste après le mariage de Richelieu, V* avait fui, car poursuivi pour l’édition des Lettres philosophiques]  persuadé d’ailleurs (parce qu’il trouvait cela plaisant) qu’en effet je m’étais fait un plaisir d’imprimer  et débiter le livre, malgré le garde des Sceaux, M. de R., dis-je, me croyant trop heureux d’être libre dit à M. Rouillé : l’affaire est finie, qu’importe que ce soit Jore ou Josse, qui ait imprimé ce f. livre ? que Volt. s’aille faire f. et qu’on n’en parle plus. Qu’arriva-t-il de cette manière légère de traiter les affaires sérieuses de son ami ? que M. Rouillé crut que mes propres protecteurs étaient convaincus de mon tort, et même d’un tort très criminel. Le garde des Sceaux fut confirmé dans sa mauvaise opinion, et voilà ce qui en dernier lieu m’a attiré ces soupçons cruels de l’impression, de la P.[La Pucelle] C’est de là qu’est venu l’orage qui m’a fait quitter Cirey.

 

                            M. le bailly de Froulay qui connait le terrain, qui a un cœur et un esprit dignes du vôtre m’a conseillé de poursuivre vivement l’éclaircissement de mon innocence. L’affaire est simple. C’est Josse, François Josse, libraire rue Saint-Jacques A la fleur de lis, le seul qui n’ait point été mis en cause, le seul impuni, qui imprima le livre, qui le débita par la plus punissable de toutes les perfidies .Je lui avais confié l’original sous serment, uniquement, afin qu’il le relia pour vous le faire lire.

 

                            Le principal colporteur instruit de l’affaire est greffier de Lagny. Il se nomme Lyonnois. J’ai envoyé à Lagny avant-hier. Il a répondu que François Josse était en effet l’éditeur. On peut lui parler.

 

                            Il est démontré que pour imprimer le livre j’avais donné 1500 livres tournois à Jore de Rouen, c’est Pasquier, banquier, rue Quincampois, qui lui compta l’argent .Jore de Rouen fut fidèle et ne songea à débiter son édition supprimée que quand il vit celle de Josse de Paris. Voilà les faits vrais et inconnus. Échauffez M. Rouillé en faveur d’un honnête homme, de votre ami malheureux et calomnié.

 

 

                            Voltaire

                            Hôtel d’Orléans, vers le 1er mai 1736. »

 

 

 

 

 

 

 

PS: De défilé le 1er mai, point . De muguet, point. Loin de moi ces deux poisons, le premier pour l'esprit le second pour le corps. Belles intentions, bon parfum, mais méfiance.

 

 

voir : http://www.chru-lille.fr/cap/ca5-99avril1.htm