20/05/2009
Non, Madame, ce n’est pas le souper qui fait l’amitié
Ah qu'il est bon de commencer la journée avec un soleil radieux (je ne me force pas pour trouver des termes plus élogieux ) et une jolie femme encensée par un Volti-champagne (même s'il apprécie le tokai )...
« A Jeanne-Antoinette Poisson Le Normant d’Étioles, marquise de Pompadour
Sincère et tendre Pompadour,
Car je veux vous donner d’avance
Ce nom qui rime avec l’amour,
Et qui sera bientôt le plus beau nom de France,
Ce tokai dont Votre excellence
Dans Étioles me régala
N’a-t-il pas quelque ressemblance
Avec le roi qui le donna ?
Il est comme lui sans mélange,
Il unit comme lui la force et la douceur,
Plait aux yeux, enchante le cœur,
Fait du bien, et jamais ne change.
Le vin que m’apporta l’ambassadeur manchot du roi de Prusse (qui n’est pas manchot) derrière son tombereau d’Allemagne qu’il appelait carrosse, n’approche pas du tokai que vous m’avez fait boire. Il n’est pas juste que le vin d’un roi du Nord égale celui d’un roi de France, surtout depuis que le roi de Prusse a mis de l’eau dans son vin par sa paix de Breslau.
Dufresnay a dit dans une chanson que les rois ne se faisaient la guerre que parce qu’ils ne buvaient jamais ensemble. Il se trompe. François Ier avait soupé avec Charles Quint et vous savez ce qui s’ensuivit. Vous trouverez en remontant plus haut qu’Auguste avait fait cent soupers avec Antoine. Non, Madame, ce n’est pas le souper qui fait l’amitié.
Etc.
Voltaire
Mai-juin 1745. »
A+, le travail m'appelle. Je n'ose pas plaider la surdité, j'y vais et cède la place à ma vaillante Babeth sur cette bécane.
10:21 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voltaire, pompadour, étioles
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