26/08/2009
Pourquoi faut-il que je sois éternellement la victime de la calomnie ?
Amusez-vous d'abord et essayez de deviner quels ont été mes choix sur : http://www.youtube.com/watch?v=RZzlezxLu7s&NR=1&f...
"Vous êtes l’homme du siècle, l’homme de la France, celui qui soutient son honneur, celui que tout le monde voudrait imiter et que personne n’égale" : NON ! je ne ferai pas cette dédicace à quelque homme qui soit au pouvoir en ce moment !
Volti est vraiment un flatteur né .
Richelieu le lisait-il en souriant ? Si oui, il avait de l'humour qui amène à de bonnes intentions, et le but était atteint . Si non, pris au premier degré ces termes peuvent donner la grosse tête .
Volti, ton amitié inaltérable me fait envie .
Par contre cet éloge conviendrait très bien à l'abbé Pierre qu'il me plait de comparer à Volti lors de mes visites quand j'évoque le défenseur des Calas et le pourfendeur d'injustices qui ne sera arrêté dans son combat que par la mort.
« A Louis-François-Armand du Plessis, duc de Richelieu
Vous ne m’avez jamais mandé, mon héros, si vous avez reçu le petit paquet contresigné. Vous avez dédaigné l’hommage de mes magots [V* lui a offert la dédicace de l’Orphelin de la Chine, sans réponse]. On leur a cassé le nez et les oreilles sur votre théâtre [jouée le 20 août à a Comédie Française ; en 1755, Richelieu est premier gentilhomme de la chambre chargé des spectacles]. Scènes et noms et vers ont été changés, tout a été estropié excepté par Mlle Clairon. On a fait jouer le rôle d’un mari aimé par un bonhomme de 74 ans [Sarrazin ; V* critique aussi : Grandval « dur et n’a point de nuances », Mlle Dumesnil « s’enivre trop souvent », et note que Lekain, chez lui, avait « très mal joué la déclaration d’Orosmane ». Lekain qu’il appellera pourtant son « grand ami » fin septembre.] qui n’a pas plus de dents que moi. Lekain n’a pas été entendu, et il est fort propre pour les rôles muets. On voit bien que vous ne vous souciez guère des spectacles à la manière dont ils vont. J’ai dû présumer que vous ne faites pas plus de cas de ma dédicace puisque vous ne m’avez pas répondu [lettres du 31 juillet et 13 août]. Je vous l’envoie pourtant. Voyez, Monseigneur, si vous voulez me permettre d’en faire usage. Le reste sera une dissertation sur les tragédies de la Chine, que probablement vous ne lires point. Je suis dans la nécessité de faire imprimer sur le champ à Genève ma pièce telle que je l’ai faite [par les Cramer, pour « les pays étrangers » et par Lambert « pour Paris »), puisque les comédiens ont eu la ridicule insolence de la jouer à Paris telle que je ne l’ai pas faite. Si vous agréez la dédicace, daignez donc me donner vos ordres sur le champ [lettre à Lambert avec « une épitre dédicatoire à M. le maréchal de Richelieu et une lettre qu’il faut mettre à la fin de la pièce » (lettre de JJ Rousseau), qui sont « la seule chose importante pour lui ». « Les petits boucliers qui repoussent les coups qu’on lui porte »]. Sinon, vous jugez bien que je ne prendrai pas la liberté d’aller fourrer là votre nom et d’abuser de vos bontés sans votre permission expresse. En ce cas la pièce paraitra toute nue. Et l’auteur ne vous la dédiera que dans le fond de son cœur.
Je vous redis et je vous assure très positivement que je vous ai envoyé le fatras historique et mal digéré où votre gloire personnelle est pour quelque chose [La Guerre de 1741]. Il est arrivé à ce rogaton la même chose qu’à l’Histoire universelle. Un fripon l’a vendu 25 louis d’or à un imprimeur nommé Prieur à Paris [Mme Denis lui apprendra : « Chimène (=marquis de Ximenes) a volé (ses brouillons) chez Mme Denis. La Morlière les a vendus de sa part au libraire Prieur ; et ce … La Morlière est encore en dernier lieu allé à Rouen les vendre une seconde fois. C’est une chose dont Lambert peur (l’) instruire ; V* a fait saisir l’édition à Paris chez Prieur en faisant intervenir Mme de Pompadour.], et monsieur de Malesherbes a eu la faiblesse de permettre l’édition [V* lui écrira le 12 septembre]. Ne m’attribuera-t-on pas encore cette prévarication, comme on a eu la barbarie et la sottise de m’attribuer l’Histoire universelle telle qu’on a eu l’impertinence de l’imprimer ? Pourquoi faut-il que je sois éternellement la victime de la calomnie ? Vos bontés me consolent de tout.
Les comédiens de Paris auraient grand besoin de dépendre uniquement de vos ordres. Je leur ai fait présent de ma pièce, et ils ont eu la bassesse de dire à mon secrétaire qu’il n’y entrerait que pour son argent [Collini envoyé à Paris par V* et qui veut voir la pièce]. Voilà des procédés un peu tartares.
Je suis fâché que la France se barbarise malgré vous de jour en jour ; sauvez-la donc de la décadence, conservez-moi vos bontés et pour Dieu daignez m’instruire si vous avez mon paquet.
26 août 1755 à mes prétendues Délices.
Pardon du verbiage inutile, vous avez reçu mon paquet. Voici le croquis de la dédicace que vous daignez accepter. On dit que j’ai gagné mon procès dans le public. Je me flatte que vous gagnerez plus pleinement le vôtre au Parlement [il s’agit de l’interprétation du testament du cardinal de Richelieu. V* regrettera le 12 septembre la perte de ce procès]. Vous en gagnez un plus considérable dans le temps présent et dans la postérité. Vous êtes l’homme du siècle, l’homme de la France, celui qui soutient son honneur, celui que tout le monde voudrait imiter et que personne n’égale.
Madame Denis et moi, nous vous présentons nos plus tendres respects.
V.
27 août. »
La pluie étant au rendez-vous, c'est en écoutant cette radio que j'ai rédigé cette petite bafouille : www.divertis.com/radio/radio1259_Bach_Radio
Note : do you speak english ?
No ?
Alors réjouissez-vous , oreilles au vent et coeur ouvert, revivez de bons moments : http://www.dailymotion.com/video/x1b1kj_jacques-brel-ces-...
05:15 | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Alors, déjà je me suis super amusée et j'en ai fait profité mes collègues à... l'heure de pause... (si, si, c'est vrai). :)
Ils connaissaient déjà et appréciaient beaucoup lina, alors, inutile de vous dire que nous avons passé un grand moment de rigolades.
Quel génie cet homme !
Merci à vous pour nous avoir offerts ces instants joyeux !
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Si vos choix sont comme les miens, je dirais TOUS ! :)))
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Merci aussi pour tous ces liens musicaux que vous nous offrez ; ce sont aussi des moments de bonheur, même si je n'ai aucun souvenir personnel qui se grève sur ces morceaux, sinon le plaisir de les écouter et les savourer.
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J'aime beaucoup les flatteries de Volti, elles sont tellement faites avec grâces et intelligence que l'on ne peut vraiment pas lui en vouloir ni même lui reprocher.
LV.
Écrit par : lovevoltaire | 27/08/2009
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