06/10/2009
prix de la faveur dangereuse d’un roi capable de mettre de la trahison dans l’amitié même.
Volti fait de la résistance face à un roi ! Il a de nombreuses raisons, dont celle de l'amitié qui ne souffre pas la médiocrité.
J'aimerais aussi faire de la résistance face à un roi autrement plus autoritaire, celui que je porte en moi (et vous aussi, soyez -en sûrs ! ) : le désir amoureux .
Amis, amants, amoureux, je vous parle !
Amoureux et ami d'une belle et charmante femme ! Comment le rester ?
Ami et amant, comment le devenir ?
Je ne connais encore que la réponse de la première question . Pour la seconde, un coeur de femme me fait trembler ... comme les cordes de la guitare de Georges : http://www.youtube.com/watch?v=BkPcgIOcwhQ
Pour la première fois de ma vie, cette chanson m'amène aux larmes car je l'écoute en pensant à une femme, unique, une femme bien .
« A Jean-Jacques Amelot de Chaillou
Monseigneur,
Ce que vous mande M. de Valori touchant la conduite du roi de Prusse à mon égard [Valori, envoyé de France en Prusse écrit le 5 à de Chaillou : « Un avis m’est venu… que le roi de Prusse cherchait les moyens de le brouiller (V*) avec la cour pour le réduire à la nécessité de se jeter dans ses bras. Pour y parvenir, ce prince a pris de mesures pour faire passer en France quelques vers … qui portent sur ceux qui l’ont traversé pour son entrée à l’Académie. »] n’est que trop vrai. [On a les lettres écrites ouvertement par Frédéric à Rothenburg, son envoyé à la cour de France, les 17 août, 27 août, 1er septembre ; il envoyait à Rothenburg le fragment (aggravé, augmenté de prétendus vers de V*) qui concernait Boyer dans la lettre que lui avait adressée V* le 15 juin, pour qu’il le fit parvenir à Boyer.] . Vous savez de quel nom et de quel prétexte je m’étais servi auprès de lui pour colorer mon voyage [Il avait allégué les « persécutions » dont il était l’objet en France, notamment de la part de Boyer, et en particulier son échec à l’Académie]. Il m’a écrit plusieurs lettres sur l’homme qui servait de prétexte, et je lui en ai adressé quelques-unes qui sont écrites avec la même liberté [V* et Frédéric plaisantaient aux dépens de Boyer : « l’âne de Mirepoix »]. Il y a dans ses billets et dans les miens quelques vers hardis qui ne peuvent faire aucun mal à un roi, et qui en peuvent faire à un particulier. Il a cru que si j’étais brouillé sans ressource avec l’homme qui est le sujet de ces plaisanteries je serais forcé alors d’accepter les offres que j’ai toujours refusées de vivre à la cour de Prusse. Ne pouvant me gagner autrement il croit m’acquérir en me perdant en France , mais je vous jure que j’aimerais mieux vivre dans un village suisse que de jouir à ce prix de la faveur dangereuse d’un roi capable de mettre de la trahison dans l’amitié même. Ce serait en ce cas un trop grand malheur de lui plaire. Je ne veux point du palais d’Alcine [ Roland furieux de l’Arioste] où l’on est esclave parce qu’on a été aimé et je préfère surtout vos bontés vertueuses à une faveur si funeste. Daignez me conserver ces bontés, et ne parler de cette aventure curieuse qu’à M. de Maurepas. Je lui ai écrit de Bareith mais j’ai peur que le colonel Mentzel n’ait ma lettre.
Voltaire
5 octobre 1743. »
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